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Archives

Serge Dehaes

Philo Fight au Logos Club

Mise en scène Grégoire Ingold
Avec Jean-Luc Colin, Élise Frier-Chaix, Éric Leconte, Boun Sy Luangphinith
D’après des textes de Laurent Binet et de Platon

Composant une partition de jeu à partir de deux textes, l’un récent (La Septième Fonction du langage de Laurent Binet) et l’autre vieux de plus de deux siècles (Gorgias, l’un des dialogues de Platon), le metteur en scène Grégoire Ingold crée le dispositif d’un théâtre platonicien pour interroger dans le vif les puissances de la parole.

Qu’est-ce donc qui fonde la vérité d’un discours, est-ce son effet persuasif, c’est à dire sa capacité à emporter l’adhésion des auditeurs ? Est-ce sa capacité à pouvoir être soutenue en toute raison, indépendamment du plaisir ou du déplaisir de l’auditoire ? Mais sur quoi repose cette puissance de persuasion, et quel usage en fera celui qui la maîtrise ?

Réunis avec le public autour d’une aire centrale de jeu, les comédiens incarnent une pensée en mouvement et défendent, avec éclat, les positions d’un conflit toujours ardent. Un spectacle servi par quatre excellents comédiens qui nous tiennent dans le suspense de la dispute des idées, où l’humour et l’ironie d’un Socrate espiègle viennent sans cesse nous piquer dans nos idées reçues.

Une bataille toujours d’actualité entre philosophie et rhétorique qui relie la pensée platonicienne à notre temps dans un dispositif scénique original et accessible à tous !


À lire :

  • Laurent Binet, La Septième fonction du langage, Grasset, 2015.
  • Gorgias de Platon, suivi de Éloge d’Hélène de Gorgias, traduction de Stéphane Marchand et Pierre Ponchon, Les Belles Lettres, 2016.

Un projet du Mucem.
Création dans le cadre du programme La Méditerranée des philosophes – Mucem
Coproduction Les Tréteaux de France/Mucem
Compagnie Balagan Système

Philippe Bretelle

L’Appel d’Alexandrie

Avec Safaa Fathy, Maylis de Kerangal et Raphaël Imbert
Textes traduits vers l’arabe par Safaa Fathy

Cette année, Oh les beaux jours ! a imaginé un spectacle en partenariat avec le festival Écrire la Méditerranée, qui s’est tenu en juin dernier à Alexandrie. Entre Marseille et la grande ville égyptienne, dont la corniche rappelle celle de la cité phocéenne, il n’y a qu’une mer à traverser et pourtant tant d’écueils à franchir, tant d’idées préconçues à vaincre que la crise pandémique a encore accentuées. Trois auteurs et artistes, qui ne s’étaient jamais rencontrés mais s’étaient lus, écoutés et qui s’admiraient, ont répondu à l’appel lancé depuis l’autre rive.

Ensemble ils ont inventé une forme inédite mêlant littérature, philosophie et musique, sorte d’oratorio contemporain, où l’on entend en français et en arabe leurs voix, où l’on croise celle du philosophe Jean-Luc Nancy, mais aussi celles d’individus qui tentent d’échapper aux guerres, à la violence et à l’injustice en une inépuisable quête d’un monde meilleur. « Ces hommes, femmes et enfants qui fuient leur pays pour rallier l’Europe existent donc sous la forme d’une généralité, une entité aussi floue que massive, et que résorbe son seul mouvement : les migrants. »

Née à Minia, en Égypte, Safaa Fathy est poète, essayiste, dramaturge mais aussi cinéaste, réalisatrice d’un très beau film documentaire, D’ailleurs, Derrida, où elle fait entendre la parole du philosophe à la fin de sa vie, alors qu’il ne peut plus retourner sur les lieux de sa jeunesse en Algérie.
Depuis vingt ans, Maylis de Kerangal est l’autrice de romans et de récits où elle explore des mondes multiples, mobilise autant la philosophie, la littérature que l’histoire de l’art et les sciences. Son écriture met en œuvre de manière sensible une pensée du vivant et de l’attention au monde, aux langages et aux êtres.
Musicien autodidacte, Raphaël Imbert poursuit un chemin atypique dans la grande famille du jazz et des musiques improvisées, artiste et pédagogue exigeant, arrangeur et improvisateur recherché. L’un de ses domaines de prédilection est le spirituel dans le jazz, dimension qu’il aime aussi ausculter dans les musiques soufies. Il est aussi le maître des lieux, puisqu’il dirige le conservatoire Pierre Barbizet, qui accueillera ce spectacle.

Dans la cour de ce haut lieu marseillais de la musique, leurs trois voix et le souffle puissant du saxophone se feront écho pour répondre à l’appel d’Alexandrie.


À lire

  • Jacques Derrida, Safaa Fathy, Tourner les mots, Galillée, 2000.
  • Maylis de Kerangal, Canoës, Verticales, 2021.

À écouter

  • Raphaël Imbert, « Oraison », OutNote, 2021.

En coproduction avec le festival Écrire la Méditerranée et l’Institut français d’Égypte.


Lecture musicale suivie de Thésée, sa vie nouvelle. Billet unique pour la soirée.

Fabrice Mabillot

En cheminant avec Angélique Kidjo

Avec Angélique Kidjo et Thierry Vaton
Entretien animé par Élodie Karaki, suivi d’un concert


La grande chanteuse béninoise est l’invitée d’Oh les beaux jours ! à l’occasion de la parution d’un livre d’entretiens où elle évoque son enfance, ses choix de vie et sa carrière.
« Avant d’être femme, avant d’être noire, je suis un être humain. Née dans une famille de dix enfants au Bénin, j’ai reçu une éducation atypique. Mes parents étaient féministes : filles, comme garçons, nous allions tous à l’école et participions équitablement aux tâches ménagères. Nous avons appris à associer la tête et le cœur à nos réflexions. »

Couronnée par quatre Grammy Awards, considérée comme la « première diva africaine » par Time Magazine, Angélique Kidjo mêle les musiques traditionnelles de son Bénin natal à d’autres genres, pop, jazz, reggae… Ses albums disent l’histoire de l’Afrique, celle de l’esclavage et de l’Apartheid, et prônent la défense des droits humains. Ambassadrice de bonne volonté à l’Unicef depuis 2002, considérant l’éducation comme impérative pour garantir justice et paix, elle a créé sa propre fondation, Batonga, en 2006.

Au Mucem, elle reviendra sur son parcours et ses engagements avant de monter sur scène pour un concert littéraire où elle mêlera sa voix à celles d’auteurs qui ont forgé sa vision du monde.


À lire

  • Angélique Kidjo, {Je chemine avec } Angélique Kidjo, entretiens menés par Sophie Lhuillier, Seuil, 2021.

À écouter

  • Angélique Kidjo, « Mother Nature », Universal Music, 2021.

En coréalisation avec la Saison Africa 2020 / Institut français et le Mucem.

Alexis Vettoretti

Schtilibem

Avec Vîrus, Akosh S. et Gildas Etevenard

Écrivain, journaliste et militant, Georges Arnaud (connu pour Le Salaire de la peur, best-seller publié en 1950 et qui sera adapté au cinéma par Henri-Georges Clouzot) fait la une des journaux en 1941, accusé d’un triple meurtre (ceux de son père, de sa tante et d’une domestique) pour lequel il sera incarcéré pendant 19 mois à la prison de Périgueux alors qu’il proclame son innocence. Une accusation dont il sera lavé le 2 juin 1943 lors d’un procès retentissant, son avocat soulignant les incohérences de l’instruction et sur lequel Georges Arnaud écrira quelques années plus tard avec Schtilibem 41 (pour l’argot signifiant « prison » et pour la date de son enfermement). Un brûlot en forme de cri qui prend aux tripes, devenu au fil des années un ardent plaidoyer pour la liberté et un précieux document sur la langue argotique au milieu du xxe siècle.

C’est de ces deux facettes du livre que s’est emparé le rappeur Vîrus, originaire de Rouen, adepte de sonorités sombres, de textes sans concessions et nourris de figures de style, connu pour ses réflexions autour du langage et de l’écriture dans le rap. Accompagné sur scène de Akosh S., célèbre saxophoniste plutôt versé dans le free-jazz et du batteur, compositeur et interprète Gildas Etevenard, Vîrus proposera, en partant de Schtilibem 41, mélangé à d’autres textes dont les siens et ceux d’autres écrivains, une création originale qu’il nomme un « work in recherche ». Soit une réflexion sur l’enfermement, physique comme musical, artistique comme mental, et évidemment sur la possibilité d’en sortir qui poursuit celle entamée avec son disque « Huis-Clos » sorti en 2015, et qui abordait déjà les questions de l’isolement et l’enfermement.


À lire

  • Georges Arnaud, Schtilibem 41, Finitude, 2008.

À écouter

  • Akosh S., « Apoptose », avec Sylvain Darrifourcq, Meta Records, 2014.
  • Vîrus, sur un texte de Jehan-Rictus, « Les Soliloques du Pauvre », livre-disque, Au Diable Vauvert, 2017.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.
Lecture musicale créée à la Maison de la poésie, Paris.


Lecture musicale précédée du Fantôme d’Odessa. Billet unique pour la soirée.

Nicolas Serve

Thésée, sa vie nouvelle

Avec Camille de Toledo, Cleo T. et Valentin Mussou
Lecture musicale suivie d’un « bord de scène » animé par Guénaël Boutouillet

Dès les premières pages de Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo – qui n’a pas choisi par hasard le nom de ce héros de la mythologie grecque perdu dans le labyrinthe de sa généalogie – Thésée le narrateur (mais aussi l’auteur) s’échappe de sa «ville de l’ouest» pour rejoindre un autre point d’attache situé plus à l’est, comme si l’amnésie et l’éloignement étaient des réponses pertinentes aux drames qui nous traversent. Le roman, mélange de poésie et de fiction, de poèmes et d’images, de digressions historiques et autobiographiques, de palettes d’écriture et de souvenirs à tiroir, raconte ainsi la fuite d’un père et de ses deux enfants. Comme une manière d’échapper, en s’en tenant le plus loin possible, au suicide de son frère et à la mort de ses parents. Œuvre protéiforme, Thésée, sa vie nouvelle est le récit grand écran et sur quatre générations de l’effondrement de son auteur qui va être obligé, pour mieux se relever, de trouver l’énergie de se confronter à son passé, de faire appel à sa mémoire, histoire d’enfin trouver le courage d’affronter le futur.

Sélectionné dans le carré final du Goncourt 2020, ce roman labyrinthique qui balaie l’histoire du XXe siècle, dans lequel il faut se laisser entraîner, et que l’auteur, aussi plasticien et vidéaste, considère comme une installation sera mis en musique par le violoncelliste Valentin Mussou, lu par la comédienne et musicienne Cleo T. et Camille de Toledo. Pour l’occasion, dans la belle cour du conservatoire, il sera accompagné de projections de photographies tirées de l’ouvrage et de courts-métrages réalisés par l’auteur, offrant de nouvelles perspectives à cette grande odyssée post-moderne.


À lire :

  • Camille de Toledo, Thésée, sa vie nouvelle, Verdier, 2020.

Lecture musicale précédée de L’Appel d’Alexandrie. Billet unique pour la soirée.

Réapprendre à vivre ensemble

Une soirée imaginée par Nicolas Martin.

Avec François-Xavier Alario, Jean Baret, Gilles Bœuf, Benoist Bouvot, Chloé Delaume, Catherine Dufour, Franky Gogo, Manu Laskar, Serge Lehman, Marion Laval-Jeantet, Nicolas Martin, Géraldine Mosna-Savoye, Anne-Élodie Sorlin et… d’autres invités surprises !

Nul ne peut ignorer qu’un virus mutant a fait son apparition sur la planète, bouleversant notre quotidien et jusqu’au sens même de nos existences, ébranlant en profondeur nos croyances, nos valeurs et nos certitudes, ravivant des peurs enfouies dans les imaginaires et en suscitant de nouvelles. Face à toutes ces nouvelles peurs – de la contamination, de l’autre, des non-masqués, des lieux clos, de la foule… – comment alors réapprendre à vivre ensemble ? Comment refaire société et recréer du lien après en avoir été privés ? Est-il alors possible d’inventer autre chose, de vivre autrement ?

Ce sont les questions auxquelles le journaliste Nicolas Martin, qu’on entend quotidiennement dans La Méthode scientifique sur France Culture, et ses invités répondront au cours d’une grande soirée alliant sciences, arts, politique et performances.

Dans ce grand débat fédérateur (et potentiellement explosif) il s’agira de réfléchir tous ensemble en écoutant chercheurs, écrivains et artistes nous livrer leurs points de vue. Mais Nicolas Martin, en bon maître de cérémonie, souhaite aussi réfléchir à la notion de collectif – et ce à une période où la France n’a jamais été aussi réactionnaire – en cassant les codes de la réflexion, invitant le public à participer, bousculant la scène par des performances intempestives et invitant tout le monde à passer au pratique et à réapprendre, à défaut de vivre ensemble, du moins à vibrer ensemble avec un concert qui clôturera en beauté la soirée.
De l’intelligence, du chaos, de l’inattendu et de la sueur donc, pour une soirée inédite de pensée collective mêlant concerts et débats sur l’esplanade du fort Saint-Jean !


À lire

  • François-Xavier Alario, Toutes les questions que vous vous posez sur votre cerveau, Odile Jacob, 2011.
  • Jean Baret, Vie™, Le Bélial’, 2020.
  • Chloé Delaume, Le Cœur synthétique, Seuil 2020, prix Médicis 2020.
  • Catherine Dufour, Au bal des absents, Seuil, 2020.
  • Serge Lehman, L’Intégrale F.A.U.S.T., Au Diable Vauvert, 2019.
  • Nicolas Martin et Matthieu Lefrançois, L’Espace, éditions E/P/A, 2020, prix Ciel et espace du livre d’astronomie 2021.

À écouter

  • Chloé Delaume, « Les fabuleuses mésaventures d’une héroïne contemporaine », Dokidoki, 2020.
  • Franky Gogo, “Fast And Too Much”, Le Label/PIAS France, 2021.

En coréalisation avec le Mucem.

UrbanMythology

Les Réveilleurs de soleil

Avec Oxmo Puccino et Eddie Purple

Né au Mali en 1974, Oxmo Puccino est devenu depuis « Opéra Puccino » son premier album en 1998, et sans compter la dizaine d’autres qui ont suivi, une figure incontournable du rap français, souvent comparé à Jacques Brel pour sa maîtrise des mots et son phrasé incomparable, surnommé le «poète de la chanson française» et récompensé d’une Victoire de la musique pour le meilleur album de musiques urbaines en 2013, après un recueil de tweets (140 piles), de poésie (Mines de cristal) et de souvenirs d’une tournée (Au fil du chant).

Oxmo Puccino vient de publier son quatrième livre, Les Réveilleurs de soleil, qui est aussi son premier véritable roman. Il y raconte l’histoire de la jeune Rosie, dix ans, et de son grand-père, Edmond, qui fabrique des médicaments à base de poudre de plantes qui guérissent toute la région. Mais le soleil ne se lève plus, les plantes se meurent et Edmond, malade, ne peut plus se soigner. Bien décidée à réveiller le soleil, Rosie prend ainsi la route à la rencontre de personnages qui pourront l’aider dans sa démarche. Conte fantastique, philosophique et écologique, qui évoque tout autant Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, Le Magicien d’Oz ou le Charlie et la chocolaterie du réalisateur Tim Burton, Les Réveilleurs de soleil est aussi une ode à la jeunesse et à son engagement face à une crise climatique dont la plupart des adultes ne se soucient pas.

Un roman multigénérationnel et féministe qui atteste d’une nouvelle facette du génie d’Oxmo Puccino dont l’auteur lira des extraits entrecoupés de quelques-uns de ses plus grands tubes, accompagné dans la cour de la Vieille Charité par son complice, le guitariste Eddie Purple.


À lire :

  • Oxmo Puccino, Les Réveilleurs de soleil, JC Lattès, 2021.

À écouter :

  • Oxmo Puccino, La Nuit du réveil, All Points, 2019.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.


Lecture musicale suivie de The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79.
Billet unique pour la soirée.

Où es-tu ?

Avec Keren Ann et Irène Jacob
Spectacle créé en complicité avec la chorégraphe Joëlle Bouvier

Au printemps 2020, empêchées de se voir comme le reste du monde, la chanteuse Keren Ann, confinée à Paris, et la comédienne Irène Jacob, dans les Cévennes, démarrent une conversation qu’elles donnent à voir et à entendre sur les réseaux sociaux. Le principe est simple, chaque dimanche soir, Keren Ann interprète une chanson de son répertoire à laquelle Irène répond avec un texte poétique. Prend alors forme une singulière correspondance où l’univers musical de la chanteuse rencontre à travers la voix de la comédienne les mots de Baudelaire, Charles Bukowski, Andrée Chedid, Paul Éluard ou Germaine Kouméalo Anaté… Au fil de ce dialogue à distance, la communauté d’auditeurs s’agrandit et attend comme un rendez-vous fragile et précieux la rencontre hebdomadaire de ces deux artistes. Lorsqu’enfin le premier confinement se termine, elles décident de prolonger sur scène leur discussion. Ainsi est né ce spectacle, où la poésie se frotte à la musique dans une conversation intense et personnelle qui défie l’espace et le temps, repoussant les frontières de l’imagination pour pallier l’absence de voyages.

Au cinéma, Irène Jacob a été l’inoubliable interprète de La Double vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski, on l’a vue aussi sous la direction de Wim Wenders ou de Michelangelo Antonioni, au théâtre mise en scène par Irina Brook ou Thomas Ostermeier, et elle a publié un premier roman il y a deux ans. Depuis 2000, à travers les chansons qu’elle écrit pour les autres (Benjamin Biolay, Henri Salvador…) et ses dix albums personnels dont le dernier, Bleue, Keren Ann s’est imposée comme l’une des auteures-compositrices-interprètes les plus subtiles et passionnantes de sa génération.

En fusionnant leurs univers intimes, en dévoilant les cercles de pensée, les voix et les musiques qui les accompagnent, Keren Ann et Irène Jacob nous entraînent à grande vitesse dans un voyage immobile. Un spectacle idéal pour clore en douceur une intense semaine de festival, dans le décor enchanteur du fort Saint-Jean !

Où es-tu ? »

« Là, juste là, devant toi…


À lire :

  • Irène Jacob, Big Bang, Albin Michel, 2019.

À écouter :

  • Keren Ann, Bleue, Polydor, 2019.

Lecture musicale précédée de Comédies françaises. Billet unique pour la soirée.


En coréalisation avec le Mucem.

GrandBonheur

The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79

 

Avec Fred Nevché et French 79
et des textes de Ronan Chéneau, Christophe Fiat, Capucine et Simon Johannin, Fred Nevché, Blandine Rinkel.

Comment rendre compte de l’influence individuelle et collective de Lou Reed, membre de l’indépassable Velvet Underground avant de suivre sa route en solo, et dont le nom est désormais inscrit au panthéon du rock & roll ? C’est à ce pari difficile que s’est attaqué le poète, chanteur et compositeur Fred Nevché, qui s’est fait une spécialité d’engager la réflexion sur les icônes de la pop culture comme Marilyn Monroe, Kurt Cobain (leader du groupe grunge Nirvana) ou Jacques Prévert. Pour cette « histoire irréelle de Lou Reed », qui mixe poésie, musique et images, Fred Nevché annonce d’emblée le but de sa performance : « Ne pas chercher à percer le mystère de Lou Reed. Laisser l’icône à son endroit, avec ses complexités, prendre la main qu’elle a bien voulu nous tendre, pour aller sur le chemin de la vie, à la rencontre du monde et de nous-mêmes. »

Pour mener à bien ce projet de grande ampleur, Fred Nevché s’est fixé trois axes : remplacer les guitares de la discographie de Lou Reed par des nappes synthétiques et des rythmes électroniques (composés par le producteur French 79 aka Simon Henner), commander à des auteurs contemporains (Blandine Rinkel – aussi chanteuse au sein du groupe Catastrophe, l’écrivain et metteur en scène Christophe Fiat, les romanciers Capucine et Simon Johannin, l’auteur de théâtre Ronan Chéneau) des textes intimes éclairant leur rapport à Lou Reed et faire entendre la voix en interview de l’icône ainsi que son visage en vidéo. Histoire, comme le confirme ce drôle de chef d’orchestre, de ne pas jouer les biographes mais plutôt de réfléchir sur la portée subversive des textes et de l’œuvre de ce génie du xxe siècle que fut Lou Reed.

Le temps d’une soirée d’été, let’s walk on the wild side pour un journal intime imaginaire et forcément psychédélique…


À lire

  • Ronan Chéneau, Mesdames, messieurs et le reste du monde, Solitaires intempestifs, 2021.
  • Christophe Fiat, Tea Time, Les Petits Matins, 2020.
  • Capucine et Simon Johannin, Nino dans la nuit, Allia, 2019.
  • Blandine Rinkel, Le Nom secret des choses, Fayard, 2019.

À écouter

  • Fred Nevché & French 79, The Unreal Story of Lou Reed, IN/EX, 2021.
  • Fred Nevché, Valdevaqueros, IN/EX – Le Label, 2018.
  • French 79, Joshua, 2019.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.


Concert littéraire précédé par la lecture musicale d’Oxmo Puccino Les Réveilleurs de soleil.
Billet unique pour la soirée.

 

Francesca Mantovani-Gallimard

Le fantôme d’Odessa

Avec Camille de Toledo, Cleo T. et Valentin Mussou
Avec les dessins d’Alexander Pavlenko.
Lecture musicale suivie d’un « bord de scène » animé avec Guénaël Boutouillet

Mai 1939. L’écrivain Isaac Babel, auteur de classiques comme Récit d’Odessa et La Cavalerie rouge, est arrêté par le NKVD, la police politique russe, et incarcéré à la prison de Loubianka où il sera interrogé et torturé pendant huit mois avant d’être fusillé le 27 janvier 1940. Ce que le pouvoir russe lui reproche, c’est de s’être rendu à Paris pour comploter contre le régime, alors qu’il venait en fait rendre visite à sa fille Nathalie, âgée de quatre ans. Une visite dont il reste une unique photo, en forme de preuve, prise par la mère de sa fille, sur laquelle Isaac Babel apparaît grave et distant, petites lunettes rondes vissées sur le visage.

C’est à ces derniers mois de la vie du dissident que s’est consacré Camille de Toledo et surtout à cette longue lettre qu’il écrit à sa fille depuis sa cellule, entre deux séances de torture. Pour tenter d’approcher le mystère de Babel, l’écrivain a choisi le format de la bande dessinée et comme pour son précédent roman graphique, Herzl, qu’il était venu présenter au festival il y a trois ans, il s’est associé au dessinateur Alexander Pavlenko pour un récit qui navigue entre biographie et fiction. Alternant noir et blanc et couleur, traits sombres et cubistes, Le Fantôme d’Odessa tourne autour de cette fameuse lettre-testament dédiée à Nathalie. Un texte qu’on peut envisager comme un témoignage qui n’aurait pas délivré encore tous ses secrets, un fil sur lequel les auteurs tirent pour percer un mystère encore prégnant, le point de départ d’interrogations multiples sur les motivations de Babel ou le testament d’un homme qui sait qu’il a déjà choisi la mort.

C’est accompagné de l’artiste et musicienne Cleo T. et du violoncelliste Valentin Mussou que Camille de Toledo, projections des dessins de Pavlenko et lectures à l’appui, essaiera de creuser un peu plus l’énigme Isaac Babel qui le fascine tant.


À lire :

  • Camille de Toledo et Alexander Pavlenko, Le Fantôme d’Odessa, Denoël Graphic, 2021.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.


Lecture musicale suivie de Schtilibem. Billet unique pour la soirée.