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Comédies noires

Alexandre Labruffe et Denis Michelis

Rencontre animée par Pierre Benetti

Avec Cold Case, le quatrième roman d’Alexandre Labruffe, nous voilà embarqués dans une hybridation jouissive de genres, entre «polar punk», autofiction et recueil de haïkus. Lorsque sa compagne, Minkyung, lui apprend que son oncle est mort congelé à Toronto dans les années 1970 en s’échappant d’un hôpital psychiatrique et que son père, hanté par la tragédie, a été interné à son tour, Alexandre Labruffe décide d’enquêter entre Séoul, la Mandchourie et le Canada. Il interroge la mémoire familiale de sa compagne, ses défaillances et ses créations, et son imbrication dans la mémoire collective de la Corée du Sud, tout aussi troublée, tiraillée entre surnaturel et ultra-rationalité, chamanisme et néo-libéralisme.

Faux polar familial, vraie comédie noire façon Cluedo, le cinquième roman de Denis Michelis, Amour fou, brouille lui aussi les pistes avec jubilation. Barnabé, jeune jardinier érotomane qui vit dans l’illusion délirante d’être aimé, échappe de peu à la prison suite au meurtre de la jeune femme qu’il harcelait. Après un séjour en institution, il retourne vivre chez ses parents dysfonctionnels, qui ne rêvent que de l’enfermer. Le meurtre d’une seconde femme resserre l’étau autour de Barnabé, mais l’enquête policière révèle une kyrielle de suspects dont la folie n’a rien à envier à celle du jeune jardinier. Denis Michelis signe un roman kafkaïen au charme désuet des séries policières à l’anglaise.

Rencontre avec deux auteurs de polars pas comme les autres, où s’entremêlent folie et liens familiaux.


À lire

  • Alexandre Labruffe, Cold Case, Éditions Verticales, 2024.
  • Denis Michelis, Amour fou, coll. «Notabilia», Les éditions Noir sur blanc, 2024.

L’amour

François Bégaudeau

Entretien animé par Olivia Gesbert

L’amour, vu par François Bégaudeau, est un long fleuve tranquille. Dans son dernier roman, l’écrivain parvient admirablement à faire le récit de cinquante ans d”un amour ordinaire, vécu sans passion par un couple, Jeanne et Jacques. Lorsqu’ils se rencontrent, au début des années 1970, elle est réceptionniste dans un hôtel et lui, maçon dans l’entreprise de son père. Ce n’est pas le coup de foudre, mais leur amour se construit paisiblement, de balades en moto en rendez-vous à l’hôtel. Puis ils se marient, achètent une maison avec jardin et font un enfant. Leur mariage s’écoule sans nuages au rythme des émissions d’Europe 1, des chansons de Richard Cocciante, des grands prix de Formule 1, des catalogues de La Redoute et des après-midi loto. Les années s’enchaînent : un demi-siècle de vie commune en seulement 100 pages !

Pas d’histoire passionnelle, pas de rupture à grand fracas, ni douleurs ni blessures. François Bégaudeau rend visible ce qui habituellement passe sous les radars de la littérature. Il rend hommage aux couples qui font leur chemin tranquillement, sans épanchement, sans embrasement des cœurs. L’écrivain fixe l’amour ordinaire, célèbre dignement une routine qui n’exclut pas l’amour, mais qui en est au contraire le creuset.

Révélé par Entre les murs, adapté au cinéma par le regretté Laurent Cantet et récompensé de la
Palme d’or à Cannes, François Bégaudeau signe avec L’Amour son dix-huitième roman, assurément l’un des plus beaux.


À lire

  • François Bégaudeau, L’Amour, Éditions Verticales, 2023.

La langue des choses cachées

Cécile Coulon
Entretien animé par Sonia Déchamps

Autrice d’une œuvre qui mêle fiction et poésie, démarrée alors qu’elle n’avait que 16 ans, Cécile Coulon a connu très vite un succès public et critique. Oh les beaux jours ! est heureux de l’accueillir au festival pour la première fois.

Pour son neuvième roman, l’écrivaine publie un beau conte initiatique sur la transmission du mal et sa réparation. Un jeune guérisseur, formé par sa mère dont il a reçu le don, se rend pour la première fois seul au chevet d’un enfant, dans un hameau au passé tragique, perdu dans un paysage impérieux et austère. Au cours d’une nuit fiévreuse, véritable cérémonie de passage, il va apposer ses mains sur les douleurs de l’enfant et exorciser par le feu les secrets, les violences et les drames qui entourent sa naissance. Par cet acte réparateur, il va s’affranchir de l’autorité de sa mère et s’affirmer comme un guérisseur à part entière, détenteur en propre de la «langue des choses cachées» qui convoque et apaise «les fantômes pris dans leurs chaînes comme un grand amour dans un cœur brisé».
Dans une langue poétique et nerveuse, Cécile Coulon y développe avec force ses thèmes de prédilection : la nature et la ruralité, le corps et la violence.

En 2017, Cécile Coulon a reçu le Prix des libraires pour son roman Trois Saisons d’orage, et en 2010 le Prix littéraire du Monde pour Une bête au paradis. En poésie, elle a été consacrée en 2018 par le Prix Guillaume-Apollinaire pour son recueil Les Ronces.


Retrouvez  Cécile Coulon interviewée par ses jeunes lecteurs, vendredi 24 mai à 14h, à l’Alcazar.


À lire

  • Cécile Coulon, La Langue des choses cachées, L’Iconoclaste, 2024.

Saveurs et odeurs

Élise Goldberg et Ryōko Sekiguchi
Rencontre animée par Élodie Karaki

Dans Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie, Élise Goldberg enquête sur son histoire familiale à travers le souvenir de la cuisine yiddish. En ouvrant le réfrigérateur dont elle a hérité de son grand-père, une odeur persistante de chou rappelle à sa mémoire le fiss, le pied de veau en gelée, le grumeleux gehakte leybèr, le foie haché, mais surtout le gefilte fish, la carpe farcie, disparu des tables à cause de sa préparation compliquée. Élise Goldberg en fait le symbole d’un monde ashkénaze perdu et d’une histoire familiale oubliée, marquée par l’exil et la Shoah, dont elle recompose les fragments à travers un récit plein d’humour, de tendresse et d’autodérision.

Après avoir évoqué l’ouïe dans La Voix sombre et le goût dans 961 heures à Beyrouth (et 321 plats
qui les accompagnent), Ryōko Sekiguchi poursuit son travail sur les cinq sens en s’intéressant cette fois à l’odorat dans L’Appel des odeurs. La narratrice y tient un carnet d’odeurs dans lequel elle consigne citations littéraires, réflexions et impressions olfactives, entremêlées de récits où les personnages sont mus par leur odorat, d’une maison de Spolète à une librairie d’Helsinki, d’une imprimerie de Téhéran au XIXe siècle à un opéra de Ferrare au XVIIIe. Plus qu’un recueil de contes oniriques, Ryōko Sekiguchi signe une autobiographie de l’odeur, véritable héroïne de ce roman mosaïque.

Élise Goldberg et Ryōko Sekiguchi convoquent les sens avec brio pour reconstituer des mémoires fragmentées.


À lire

  • Élise Goldberg, Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie, Verdier, 2023 (prix du Premier roman Les Inrockuptibles, 2023).
  • Ryōko Sekiguchi, L’Appel des odeurs, P.O.L, 2024.

Triste tigre

Neige Sinno

Entretien animé par Mathilde Wagman (Le Book Club, France Culture)

Neige Sinno a été violée par son beau-père pendant sept ans, entre ses 7 et ses 14 ans, alors que sa famille recomposée menait une existence marginale dans un village des Alpes. Elle dénoncera son bourreau qui sera condamné à neuf ans d’emprisonnement. Vivant aujourd’hui au Mexique, Neige Sinno relate son expérience traumatique dans le très remarqué Triste tigre, récompensé notamment par le prix Femina, le prix Goncourt des lycéens, le prix Les Inrockuptibles et le prix littéraire Le Monde. Ce livre impressionnant fait d’ores et déjà figure de classique de la littérature française contemporaine par l’importance de son témoignage sur l’inceste et par la singularité de sa forme, entre auto-fiction et essai qui redéfinit magistralement la notion de victime.

« Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? », demande William Blake au tigre dans son poème éponyme. Comme avant elle l’autrice américaine Margaux Fragoso dans son témoignage Tiger, Tiger: A Memoir (2011), Neige Sinno reconnaît dans le félin la figure de son bourreau, mais elle évoque un prédateur affaibli, un «triste tigre», aux griffes et aux crocs émoussés, sur lequel elle va reprendre le pouvoir grâce à l’écriture. Triste tigre, c’est aussi l’allégorie de sa colère devenue mélancolie devant l’impuissance de la littérature à rendre compte de l’inceste, à traduire «l’extrême violence sans violence que sont les abus». Alors, pour témoigner, Neige Sinno convoque des alliés, Annie Ernaux, Christine Angot, Toni Morrison ou encore Claude Ponti, qui lui ont ouvert la voie et ont rendu cette parole possible.

Une rencontre exceptionnelle pour parler de ce texte essentiel et mesurer avec Neige Sinno l’impact de ce livre-événement neuf mois après sa sortie.


À lire

  • Neige Sinno, Triste tigre, P.O.L, 2023 (prix littéraire Le Monde 2023, prix les Inrockuptibles 2023, prix Femina 2023, Goncourt des lycéens 2023).

À écouter

À visionner

  • Les midis de la culture, sur France Culture

Oh les beaux lecteurs ! Rencontre avec Mathieu Belezi

Mathieu Belezi
Rencontre animée par les lecteurs des bibliothèques de Marseille

Sous l’égide des bibliothèques de Marseille, un groupe de lecteurs et de lectrices a échangé durant plusieurs mois autour du dernier roman de Mathieu Belezi, Moi, le Glorieux.  La critique littéraire Élodie Karaki les a accompagnés, leur livrant toutes les ficelles de son métier et les voilà désormais prêts à animer une rencontre avec l’écrivaine.

Avec passion, ils vont nous faire découvrir ce roman qui nous plonge dans l’histoire récente de l’Algérie, alors que la guerre de libération du pays fait rage et que les colons français quittent le pays par bateaux entiers. À l’exception de l’un des plus riches d’entre eux, Albert Vandel, un personnage terrifiant qui, terré dans sa forteresse, décide avec rage de résister, entouré de ses derniers fidèles.

Roman de la démesure coloniale et de la folie occidentale, à la fois farce et tragédie, Moi, le Glorieux se présente comme l’un des plus grands textes de Mathieu Belezi, révélé par ­Attaquer la terre et le soleil (Le Tripode, Prix littéraire Le Monde 2022 et Prix du Livre Inter 2023).

Une rencontre en profondeur avec un écrivain passionnant, qu’on retrouvera samedi 25 mai à 16h au Mucem, en compagnie de l’artiste et dessinateur Kamel Khélif, qui a illustré un autre de ses textes, Le Temps des crocodiles.


En partenariat avec les bibliothèques de la Ville de Marseille.


À lire

  • Mathieu Belezi, Moi, le Glorieux, Le Tripode, 2024.

Réparer le vivant

Clara Arnaud

Entretien animé par Maylis de Kerangal

Clara Arnaud et Maylis de Kerangal ont en commun une écriture incandescente et le goût des mots justes qui enflamment les histoires. Toutes deux accordent de l’importance aux lieux et à la manière dont ils constituent la matière même de la fiction. « Sans lieu, il n’y a pas d’écriture de roman ; sans paysage, pas de roman. Et j’espère que le roman deviendra un paysage », explique Maylis de Kerangal. C’est sans doute cette capacité commune à transcender le réel pour en faire récit qui lui a donné envie d’interviewer elle-même Clara Arnaud, dont elle a beaucoup aimé le dernier roman.

Dans Et vous passerez comme des vents fous, Clara Arnaud choisit pour décor la montagne ariégeoise. Au cours d’une saison d’estive, les attaques répétées d’une très grande ourse contre les troupeaux ravivent les tensions. C’est là qu’Alma, une jeune éthologue, et Gaspard, un berger, vivent parmi les bêtes. Dans cette vallée des Pyrénées, l’homme et l’animal sont intimement liés depuis des siècles, comme le rappelle l’histoire d’un jeune montreur d’ours parti faire fortune à New York un siècle plus tôt, dont la fin tragique fait écho au présent. Se réclamant d’un récit de nature et ouvrant les possibles d’un wilderness à la française, Clara Arnaud explore les contradictions de notre rapport au vivant.

Fictionner le réel pour mieux le penser, combiner espaces et émotions : autant d’enjeux narratifs au cœur de cet échange prometteur où les deux écrivaines – dont l’une devenue intervieweuse pour l’occasion – exploreront ensemble les mécanismes qui mettent leur langue en mouvement et animent leur écriture.


En coréalisation avec le Mucem.


À lire

  • Clara Arnaud, Et vous passerez comme des vents fous, Actes Sud, 2023.

Futuropolis a 50 ans !

Edmond Baudoin, Florence Cestac et Sébastien Gnaedig

Rencontre animée par Sonia Déchamps

Futuropolis fête ses 50 ans en compagnie de trois de ses acteurs majeurs ! Fondée en 1974 par Florence Cestac et Étienne Robial, la mythique maison d’édition s’est faite le chantre de la bande dessinée d’art avec un catalogue ébouriffant ! Avant-gardiste, mais pas oublieuse du passé, elle a fait découvrir au public français les albums de l’âge d’or américain, comme Charlie Chan ou Terry et les Pirates, et a lancé également de nombreux artistes comme Jean-Christophe Menu, Jean-Christophe Chauzy ou Edmond Baudoin.

Florence Cestac, Grand prix de la ville d’Angoulême en 2000, sera sur le plateau pour raconter les débuts de Futuropolis. La dessinatrice, qui compte parmi les plus grands noms de la BD française, dont le trait est reconnaissable entre tous, a obtenu un important succès critique et public grâce notamment aux séries humoristiques Harry Mickson et Les Déblock, et à l’album féministe Le Démon de midi.
En reprenant la maison en 2004, Sébastien Gnaedig a perpétué la singularité et l’exigence de son catalogue en l’ouvrant à la BD documentaire, historique, poétique, ou encore au roman dessiné. En parallèle de son activité d’éditeur, Sébastien Gnaedig dessine lui aussi. En 2018, il était venu au festival pour parler de son adaptation du roman de Sorj Chalandon, Profession du père.
Edmond Baudoin a publié son premier album chez Futuropolis en 1981. Dessinateur d’avant-garde, auteur d’une œuvre immense, il a reçu en 1992 le prix du meilleur album au festival d’Angoulême pour Couma acò. Chez «Futuro», il vient de publier Au pied des étoiles, avec Emmanuel Lepage.

Les trois compagnons de route seront à Marseille pour célébrer avec nous ces cinq décennies de création et d’audace mêlées. Ils évoqueront leurs parcours, les albums qui ont marqué la maison, et porteront un regard rétrospectif sur cette grande aventure éditoriale.


À lire

  • Edmond Baudoin et Emmanuel Lepage, Au pied des étoiles, Futuropolis, 2024.
  • Florence Cestac, La Véritable Histoire de Futuropolis, Dargaud, 2007.
  • Sébastien Gnaedig et Gérard Mordillat, Ulysse Nobody, Futuropolis, 2022.

Rwanda, l’image manquante

Hélène Dumas et Beata Umubyeyi Mairesse
Rencontre animée par Chloë Cambreling

Alors que nous commémorons cette année les 30 ans du génocide des Tutsis au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse livre un grand récit, Le Convoi, mêlant essai littéraire et écriture de soi.

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide, Beata Umubyeyi Mairesse, alors âgée de 15 ans, est évacuée avec sa mère au Burundi dans un convoi humanitaire de l’ONG suisse Terre des hommes. Des proches lui disent alors l’avoir vue traversant la frontière dans un reportage de la BBC. En 2007, elle se lance à la recherche de ces images qui immortalisent le moment précis où elle est devenue une rescapée, une survivante, identité qui ne la quittera plus. Beata Umubyeyi Mairesse enquête sur les traces de l’adolescente qu’elle était, des humanitaires et des journalistes qui l’accompagnaient et sur les enfants qui ont traversé avec elle cette frontière du Burundi, confrontant la mémoire collective des rescapés à la couverture médiatique du génocide.

Beata Umubyeyi Mairesse a souhaité dialoguer avec l’universitaire Hélène Dumas, spécialiste du génocide des Tutsis au Rwanda. En 2014, Hélène Dumas publie Le génocide au village. Le massacre des Tutsi au Rwanda, où elle reconstitue les mécanismes du génocide à l’échelle d’un village en soulignant la grande proximité des bourreaux et des victimes. En 2020, l’historienne présente des témoignages d’enfants rescapés du génocide dans Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006).

Une rencontre entre une écrivaine et une historienne, pour mieux comprendre l’Histoire et ce que peut la littérature.


En coréalisation avec le Mucem.


À lire

  • Beata Umubyeyi Mairesse, Le Convoi, Flammarion, 2024.
  • Hélène Dumas, Sans ciel, ni terre : paroles orphelines du génocide des Tutsi, La Découverte (2020).

Les beaux jours de Colum McCann

Colum McCann et ses invités
Lecture par Emmanuel Noblet

Entretien animé par Christophe Ono-dit-Biot (Le Point)

Oh les beaux jours ! est heureux d’accueillir l’un des plus grands écrivains actuels, lu et traduit dans le monde entier, dont l’œuvre résonne avec notre époque. Interrogé par Christophe Ono-dit-Biot, qui le connaît bien, il reviendra sur son parcours d’écrivain et de journaliste.

Né à Dublin en 1965, Colum McCann vit à New York. Après une carrière de journaliste qui débute en Irlande, il décide de voyager aux États-Unis. Il parcourt ainsi 20 000 kilomètres sur sa bicyclette, multipliant les petits boulots, et tire de ce voyage son premier livre, La Rivière de l’exil. Il accède à la notoriété avec Et que le vaste monde poursuive sa course folle, où une ronde personnages entremêle ses voix pour restituer l’effervescence des années 1970. Il est l’auteur de six autres romans, dont une biographie romancée sur Rudolf Noureev, Danseur, et Zoli, qui plonge dans l’univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle. En 2021, il publie Apeirogon, basé sur l’histoire vraie de deux pères, un Palestinien et un Israélien, qui ont chacun perdu une fille dans le conflit. Ce grand livre sur le pardon et la rédemption remporte un immense succès dans le monde entier.

Écrivain engagé, Colum McCann publie régulièrement récits et fictions pour de grands magazines tel The New York Times. En prise avec le réel, il poursuit sa quête humaniste avec son dernier livre American Mother, coécrit avec Diane Foley qu’il a accompagnée au procès des bourreaux de Daech qui ont tué son fils, le journaliste James Foley, et qu’il a vu puiser dans sa foi et son humanisme la force d’affronter un de ceux qui l’ont torturé et décapité.

Croire que l’écriture peut aider à réparer le monde, c’est ce qui anime l’écrivain qui a créé Narrative 4, une plateforme d’écriture collaborative pour les jeunes, projet caritatif dont on découvrira le travail, mis en parallèle avec les actions développées par Oh les beaux jours ! toute l’année à Marseille.
Ce grand entretien sera ponctué de lectures de ses livres par Emmanuel Noblet, accompagnées de photographies de Sarah Moon, de ses drôlissimes conseils à un jeune auteur et d’un extrait du bouleversant film documentaire Jim, l’histoire de James Foley, réalisé par son ami d’enfance Brian Oakes.


À lire

  • American Mother, avec Diane Foley, traduit de l’anglais par Clément Baude, Belfond, 2024 (Prix Transfuge du meilleur livre étranger).
  • Apeirogon, traduit de l’anglais par Clément Baude, Belfond, 2020 (Grand prix des lectrices Elle, prix du Meilleur livre étranger).
  • Lettres à un jeune auteur, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, 10/18, 2019.
  • Et que le vaste monde poursuive sa course folle, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, Belfond, 2009 (prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville, Meilleur livre de l’année du magazine Lire, prix littéraire international IMPAC de Dublin 2011).