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Le Procès du siècle : la forêt amazonienne

Avec Joëlle Zask et des comédiens de la compagnie Balagan Système
Mis en scène par Grégoire Ingold


Au moment où notre société se doit de réinventer ses modèles pour se donner de nouvelles perspectives, les citoyens sont invités à ouvrir le procès du siècle et soumettre à examen les fondamentaux auxquels nous souscrivons et sur lesquels nous avions cru pouvoir établir notre assurance en l’avenir.

Au croisement du théâtre et d’une instruction judiciaire, le procès convoque une instance –ou les figures qui l’incarnent – à répondre d’elle-même. C’est la philosophe Joëlle Zask, dont les travaux portent sur la démocratie participative et qui est aussi l’autrice d’un livre passionnant sur les mégafeux, qui a été sollicitée pour l’assignation de l’homme à comparaître (rien que ça !) pour sa destruction de la forêt amazonienne.

Elle sera entourée par les participants du Gymnase des orateurs, un atelier participatif (voir ci-dessous) tandis que le public, à son tour, sera sollicité pour prendre part aux débats.


À lire :

  • Joëlle Zask, Quand la forêt brûle, Premier Parallèle, 2019.

LE GYMNASE DES ORATEURS
Samedi 17 juillet, 10h à 17h

Une journée complète d’exercices pour déchiffrer et pratiquer les arcanes de la rhétorique : exercices préparatoires (série des progymnasmata), analyse d’un sujet et construction d’un argumentaire, recherche documentaire, préparation et lecture à voix haute, dispute.Au Gymnase des orateurs l’exercice de la rhétorique croise celui du théâtre : ici, on joue ensemble à penser, on joue l’argumentation, le dialogue avec l’autre.

L’ensemble des exercices de la séance se développe autour de la thématique du Procès du siècle, qui se tiendra à 19h.
Assigné à comparaître : l’homme, roi de la création.
Plaignante : la forêt amazonienne.

Les participants de la séance sont invités à prendre une part active à la délibération publique du procès lors du spectacle.

Atelier gratuit, ouvert à tous sur réservation : reservation@mucem.org


En coréalisation avec le Mucem.

F. Mantovani

Oh les beaux lecteurs !

Rencontre avec Éric Reinhardt
Entretien animé par ses lecteurs dans le cadre du projet Oh les beaux lecteurs !

Tout au long de l’année, bravant les confinements, des lecteurs se sont réunis sous l’égide des bibliothèques de Marseille et du festival. Épaulés par la critique littéraire Élodie Karaki, ils ont lu et décortiqué le dernier roman d’Éric Reinhardt, Comédies françaises, examinant style, langue et narration. Et les voilà désormais prêts à interviewer l’écrivain pour nous faire découvrir cet ample roman qui, comme souvent chez Éric Reinhardt, possède l’art de déplier plusieurs histoires avec une incroyable maîtrise. Si Cendrillon, son roman paru en  2007, explorait les mécanismes du monde de l’économie, c’est à l’histoire d’Internet qu’il s’est intéressé cette fois, confirmant dans une passionnante enquête littéraire que le grand réseau mondial aurait pu voir le jour dans l’Hexagone et que la révolution numérique y fut sabordée par la puissance des lobbies industriels de la France de Valery Giscard d’Estaing. Mais Comédies françaises est aussi le récit d’un amour romantique éperdu ainsi qu’une plongée inattendue sur un tournant de l’histoire de l’art au XXe siècle.
Autant de récits qui cheminent parallèlement, traquant les instants décisifs et composant un vaste ensemble romanesque réjouissant.


À lire :

  • Éric Reinhardt, Comédies françaises, Gallimard, 2020.

En coproduction avec les bibliothèques de la Ville de Marseille.

Bamberger

En l’absence d’Hervé Guibert

Avec Mathieu Lindon
Projection des photographies de Hans Georg Berger
Rencontre animée par Tewfik Hakem

Cela fait trente ans qu’Hervé Guibert nous a quittés, emporté par les effets du sida à 36 ans, laissant derrière lui une œuvre fascinante qui occupe une place unique dans la littérature française et que redécouvrent aujourd’hui de nouveaux lecteurs. On a tout dit de Guibert, l’enfant terrible et subversif, à la fois doux et provocateur, précurseur dans l’autofiction, auteur de romans, nouvelles et récits mais aussi de photographies où surgissaient avec éclat tous les protagonistes et les objets d’un petit théâtre personnel parcouru par le désir ; Guibert qui poussait si loin l’introspection qu’il alla jusqu’à filmer sa maladie.

Écrivain et journaliste à Libération, Mathieu Lindon a été très proche, et ce de longues années, d’Hervé Guibert, apparaissant de manière récurrente dans plusieurs romans de l’écrivain disparu en 1991. Si Lindon est resté plutôt discret sur cette amitié qu’il a commencé à aborder dans ses romans avec le sublime Ce qu’aimer veut dire paru en 2011, Hervelino (du petit nom affectueux qu’il donnait à son ami) sorti au printemps revient sur cette amitié hors norme, sur « leurs années romaines » lorsqu’ils séjournaient tous les deux à la Villa Médicis de 1988 à 1990, alors qu’Hervé était déjà malade et diminué physiquement par le sida.
Interviewé par Tewfik Hakem, Mathieu Lindon replongera dans Hervelino, court texte mélancolique et souvent drôle qui n’est pas une collection de souvenirs à proprement parler, mais plutôt un livre sur la difficulté à raconter l’être aimé. Autre compagnon de route d’Hervé Guibert, le photographe Hans Georg Berger partageait avec lui sa passion pour l’image et a réalisé parmi les plus beaux portraits de l’écrivain. Certains seront projetés et nourriront cet entretien qui s’annonce passionnant.


À lire :

  • Mathieu Lindon, Hervelino, P.O.L, 2021.
  • Hans Georg Berger, Hervé Guibert, Un amour photographique, Éditions Le Quai et Michel de Maule, 2020.
Patrice Lenormand

Transcender le réel, du Soudan à Haïti

Avec Abdelaziz Baraka Sakin et Jean D’Amérique

Rencontre animée par Elodie Karaki et traduite de l’arabe par Lotfi Nia


Oh les beaux jours! a souhaité réunir Abdelaziz Baraka Sakin et Jean D’Amérique pour ce qu’il ont en commun : un imaginaire truculent peuplé de personnages marginaux et sublimes, le jubilatoire, une certaine idée du politique et cette faculté à enchanter les tragédies de notre siècle.

Abdelaziz Baraka Sakin, né en 1963 au Soudan, est un écrivain adulé dans le monde arabe. Exilé en France pour des raisons politiques et littéraires, ses textes exaltent la sensualité, le plaisir charnel, l’ivresse des alcools, l’amour des femmes. Les Jango, roman tourbillonnant, récompensé en 2009 par le prestigieux prix Tayeb Salih, a provoqué la censure des autorités soudanaises. Cette fresque polyphonique sur fond de révolte des Jango, des journaliers agricoles qui suivent les moissons, est sans aucun misérabilisme l’expression d’une opposition radicale à la doxa du régime soudanais, ample comédie humaine où ce sont les femmes qui mènent la danse.

Jean D’Amérique est écrivain, poète, dramaturge, slameur. Né en Haïti il y a presque trente ans, Soleil à coudre est son premier roman, histoire d’amour impossible entre deux jeunes filles recluses dans le cercle infernal des Caraïbes. Celui qui par son nom s’accapare à lui seul un continent dessine ici des visages attachants, aussi baroques que désespérés, miroirs d’une actualité haïtienne brûlante marquée par la violence des gangs. Non pour croquer le sensationnel mais bien pour s’affranchir d’une trame romanesque classique et déployer sa voix charnelle et puissante.

À si bien marier exigence littéraire et engagement, Jean D’Amérique et Abdelaziz Baraka Sakin s’essaieront dans les jardins de l’Iméra à cette gymnastique de haut vol : transcender le réel.


À lire :

  • Abdelaziz Baraka Sakin, Les Jango, traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin, Zulma, 2020 (Prix de la littérature arabe 2020 ; Grand prix de traduction de la Ville d’Arles 2020).
  • Jean D’Amérique, Soleil à coudre, Actes Sud, 2021.

En coproduction avec la Saison Africa 2020 de l’Institut français.

Matsas

Ethnologie du bureau

Avec Pascal Dibie

Ces derniers mois, confinement et télétravail obligent, nous sommes nombreux à nous être posés la question de l’aménagement de nos bureaux à la maison, pour le meilleur et pour le pire. Où et comment s’assoir sans se casser le dos, comment s’éclairer sans s’éblouir, avec quoi écrire… Autant de questionnements qui ont été aussi ceux de l’ethnologue Pascal Dibie dont la curiosité insatiable et encyclopédique – il nous avait déjà offert une passionnante ethnologie de la chambre à coucher et une autre de la porte – l’a conduit cette fois à se pencher sur la vie de bureau, son mobilier et ses objets indispensables. Du pupitre du copiste au nomadisme numérique du coworking, le bureau et le travail sédentaire sont devenus le centre de développement de nos sociétés.

Pour rendre encore plus vivante son approche d’un sujet qui nous concerne tous, nous avons demandé à Pascal Dibie de visiter les exceptionnelles réserves du Centre de conservation et de ressources du Mucem en compagnie de la responsable des collections, Marie-Charlotte Calafat, en quête d’objets et de mobilier de bureau. Grattoirs, plumes, lampes, crayons et stylos, machines à écrire et à reproduire, rien n’a échappé à ses yeux vigilants. Il rend compte de ses trouvailles dans une conférence taillée pour l’occasion où extraits de films, images d’archives et photos des collections du Mucem viendront accompagner ses propos passionnants et son érudition joyeuse.


À lire

  • Pascal Dibie, Ethnologie du bureau. Brève histoire de l’humanité assise, Métailié, 2020.

En coréalisation avec le Mucem.

Claire Fasulo

Deuxième mille

Avec Patrick Varetz
Lecture de Patrick Varetz et entretien animé par Michaël Batalla

On dit souvent que « second » vient en écho de « premier » quand il n’y pas de troisième. En ce sens, second est à la fois deuxième et dernier ; quelque chose de premier se répète en lui, s’y rejoue en partageant la même nature mais sans rémission. Le service, au tennis, illustre parfaitement cela. Le volume de 1000 poèmes de Patrick Varetz que les éditions P.O.L ont publié en janvier 2021 a pour titre Deuxième mille et fait suite à Premier mille (2013), chez le même éditeur qui est aussi celui de ses romans. Il ne nous est donc pas interdit d’espérer qu’un troisième volume paraisse dans quelques années. Le temps pour l’auteur d’accumuler la quantité de matière nécessaire à sa composition, résultat de la splendide constance de sa relation au poème.
Comment situer cette pratique en regard de la succession des romans ? S’agit-il d’un même mouvement d’écriture ? À partir de ces questions, la rencontre explorera un peu de cette œuvre à la fois monumentale et secrète de la littérature contemporaine.


À lire

  • Patrick Varetz, Premier Mille, P.O.L, 2013 ; Deuxième mille, P.O.L, 2021.

En coproduction avec le CipM.
En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.

Michel Sabah

Mari Moto

Avec Dorothée de Monfreid et Thomas Savy

Mari rêve d’exploits et d’aventures. Mais avec des parents aussi protecteurs que les siens, pas question d’aller plus loin que le bout du jardin. C’est alors qu’un ouragan va changer le cours de sa vie, ravageant tout sur son passage. Ses parents et sa grand-mère sont blessés, les lignes de téléphone sont coupées, Mari est la seule à pouvoir sauver sa famille ! Et pour aller chercher les secours, elle a une super idée : emprunter la vieille moto rouge de sa grand-mère. Bon, d’accord, Mari n’a que 10 ans… mais ses pieds atteignent bien les pédales, non ? Casque vissé sur la tête, la voilà qui se lance sur les petites routes de campagne au milieu des arbres déracinés. Parviendra-t-elle à rejoindre la ville sans tomber en panne d’essence ? Elle va devoir affronter bien des dangers et sauver bien des vies lors d’un périple initiatique digne des grands romans d’aventure !

À la fois récit et BD, Mari Moto est un roman graphique pour petits et grands, dernier livre de Dorothée de Monfreid, qui écrit pour la jeunesse (mais pas que, il faut lire impérativement son formidable Les Choses de l’amour, paru aussi cette année), joue du ukulélé et travaille même depuis peu à l’adaptation de ses livres pour une série animée.

Pour Oh les beaux jours !, elle a souhaité nous présenter son héroïne débrouillarde en compagnie d’un musicien de jazz hyper talentueux, le clarinettiste et compositeur Thomas Savy, adepte des croisements et de l’improvisation, associé aussi régulièrement à des projets de musique contemporaine ou d’électro. L’histoire ne dit pas encore s’ils feront vrombir la moto de Mari dans la cour de la Vieille Charité…


À lire :

  • Dorothée de Monfreid, Mari Moto. Seule contre l’ouragan, Seuil, 2021 ; Les Choses de l’amour, Misma, 2020.

À écouter :

  • Thomas Savy, « Archipel2: Bleu », Plus Loin Music, 2014.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.

DR

Mister Cerveau

Avec Jean-Yves Duhoo et Lionel Naccache
Rencontre animée par Tewfik Hakem

L’un est médecin neurologue, chercheur en neurosciences soucieux de partager son savoir auprès du plus large public. L’autre est illustrateur et dessinateur de BD ; esprit curieux, il réalise entres autres des reportages scientifiques pour le journal Spirou. Ils dialoguent ici pour mettre en lumière les merveilles et les mystères du cerveau humain.

Lionel Naccache est l’auteur d’une série d’émissions sur France Inter, qui a dévoilé à des millions d’auditeurs l’état des connaissances sur la mémoire, les émotions, la conscience, le langage… bref, l’ensemble de nos processus cognitifs. Auteur de très nombreux livres, notamment Parlez-vous cerveau ? et Le Cinéma intérieur, il explore, avec les outils des neurosciences les plus en pointe, la manière dont notre esprit produit notre perception du monde. Il montre comment le sujet élabore le sens que les choses ont pour lui, au croisement de la biologie et de l’expérience subjective.

Dans Mister Cerveau, qu’a préfacé Lionel Naccache, Jean-Yves Duhoo mène l’enquête pour nous expliquer de manière imagée et drôle le fonctionnement de notre système nerveux central. Savez-vous que si l’on mettait tous nos neurones bout à bout, on obtiendrait la distance de la Terre à la Lune, que le cerveau d’Albert Einstein était plus petit que la moyenne ou que c’est lorsque vous rêvassez que votre cerveau travaille le plus ?

En route pour un voyage au centre de la tête, une rencontre qui s’adresse tout aussi bien aux amateurs de BD qu’aux esprits scientifiques et à tous les fans de méninges désireux d’apprendre avec le sourire !


À lire :

  • Jean-Yves Duhoo, Mister Cerveau, Casterman, 2021.
  • Lionel Naccache, Parlez-vous cerveau ?, avec Karine Naccache, Odile Jacob, 2018.
  • Lionel Naccache, Le Cinéma intérieur. Projection privée au cœur de la conscience, Odile Jacob, 2020.

En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.

Camille Vaugon

Les mondes fantastiques de Rébecca Dautremer

Avec Rébecca Dautremer
Entretien animé par Élodie Karaki

Qui a peur des histoires? Certainement pas Rébecca Dautremer qui sait mieux que personne se les approprier quand elle illustre et réinvente les classiques de la littérature : Cyrano, Babayaga, Nasreddine, le héros malicieux du conte arabe… Soie d’Alessandro Baricco devient un autre livre, son Alice aux pays des merveilles, un hommage à la modernité de Lewis Carroll, Des Souris et des hommes de John Steinbeck, une adaptation visuelle qui fait corps avec le texte du romancier américain. S’éloignant d’une simple illustration, nourrie par une approche photographique qui lui fait appréhender cadrage, couleurs et lumière, la dessinatrice parvient à inventer son propre langage, à faire entendre sa voix sans faire oublier celle de Steinbeck.

Sous les pinceaux de Rébecca Dautremer, apparaît un monde peuplé de créatures sombres et fantastiques, d’un lapin philosophe – l’inoubliable Jacominus –, de princesses oubliées ou d’une Belle au bois dormant qui s’affranchit des codes visuels habituels…

Née en 1971, Rébecca Dautremer a étudié aux Arts Déco de Paris et s’est consacrée très tôt à l’illustration. Artiste prolifique (animation, théâtre, photographie…), ses ouvrages sont aujourd’hui traduits dans plus de vingt langues et lui valent une reconnaissance internationale. La gouache est sa technique de prédilection, ses originaux aux formats géants sont très prisés des collectionneurs. L’artiste prête son talent à la publicité ou aux costumes de théâtre qu’elle dessine pour les adaptations scéniques de ses albums.

Voici une occasion rare de découvrir l’une des plus grandes autrices-illustratrices du XXIe siècle et de se laisser embarquer dans ses univers fantastiques.


À lire

  • Rébecca Dautremer, Des souris et des hommes, d’après John Steinbeck, Tishina, 2020 ; Les Riches Heures de Jacominus Gainsborough, Sarbacane, 2018.
DR

Les paysages avalent presque tout

Avec Maxime Actis
Lecture de Maxime Actis et entretien animé par Michaël Batalla

Au printemps 2016, les très indépendantes éditions série discrète publiaient un petit livre de 25 pages au titre étonnamment démonstratif : Ce sont des apostilles. Loin de minimiser la notion de poème, ce titre énonçait une méthode : noter, annoter ; la réalité, lui ajouter des phrases. L’auteur, un certain Maxime Actis, était alors connu pour quelques publications en revues, pour jepersonne (le blog où il partage toujours ses poèmes) et aussi grâce à une première invitation au Cipm, en 2015, dans le cadre des Inédits.
À l’automne 2020, surgit dans la collection poésie des éditions Flammarion un volumineux livre rouge rassemblant plus de 200 poèmes distribués en 20 sections. Le titre est saisissant : Les paysages avalent presque tout. Maxime Actis est de retour de ses errances nomades entre France et Balkans. Il donne à voir la réalité de l’Europe périphérique à travers un récit qui interroge aussi l’ancestralité du poème, possible échappatoire à l’effacement de la mémoire du présent.


À lire

  • Maxime Actis, Les paysages avalent presque tout, Flammarion, 2021.

En coproduction avec le CipM.
En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.