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La petite bédéthèque des savoirs : le heavy metal

Avec Jacques de Pierpont et Hervé Bourhis.

Cerner la communauté métal et les nombreuses tribus qui la composent ; s’y retrouver dans ses multiples sous-genres, du thrash au black metal ; saisir les codes du genre, entre signe des cornes et Diabolus In Musica ; comprendre comment le métal dit « satanique » coexiste avec un métal « chrétien » ; découvrir les multiples variétés locales qui se sont déployées au-delà du monde occidental, tels le métal japonais ou le métal iranien… Voilà en quelques exemples le projet fou que se sont donné l’animateur radio et historien du rock Jacques de Pierpont et le scénariste et dessinateur Hervé Bourhis, tous deux véritables passionnés du sujet.


À lire :

  • Jacques de Pierpont et Hervé Bourhis, Le Heavy Metal, coll. La petite Bédéthèque des savoirs, Le Lombard, 2016.

Les sciences humaines, dernier grand territoire inexploré de la bande dessinée ? Peut-être, mais ça c’était avant. Avant que les éditions Le Lombard ne lancent La petite Bédéthèque des Savoirs, une collection de bandes dessinées didactiques associant chacune un dessinateur à un spécialiste.
Cette petite Bédéthèque ne s’interdit aucun domaine du savoir : sciences, histoire, philosophie, économie… tout autant que pop culture et questions de société. La preuve, avec les quatre conférences proposées par Oh les beaux jours ! : de jeudi à samedi, un duo d’auteurs nous présente l’un des titres de la collection, et dévoile toutes ses découvertes sur des sujets aussi divers que les droits de l’homme, le féminisme, les zombies ou encore le heavy metal !

 

Herzl, une histoire européenne

Avec Camille de Toledo  (texte, voix), Clémence Léauté (autoharpe), Valentin Mussou (violoncelle).
Dessins d’Alexander Pavlenko.

1882. Ilia Brodsky, orphelin juif chassé de Russie par les pogroms, traverse l’Europe avec sa sœur Olga. À Vienne, il croise le jeune Theodor Herzl, un dandy qui commence à percer dans le monde des lettres. Cette rencontre fugace avec l’homme qui imaginera quelques années plus tard le futur État d’Israël va changer sa vie.

Avec le roman graphique Herzl, une histoire européenne, l’écrivain Camille de Toledo et l’illustrateur russe Alexander Pavlenko composent une vaste fresque des migrations où se confrontent deux versants de la pensée juive : la tradition de l’exil face aux aspirations à la Terre promise.
Une œuvre à découvrir sur la petite scène de La Criée à travers cette lecture où les planche de bande dessinée, mises en voix et en musique, racontent la traversée d’Ilia. Entre musique yiddish et littérature, de la Russie aux faubourgs de Vienne, Camille de Toledo, Valentin Mussou et Clémence Léauté font revivre un monde disparu qui, à l’époque de sa pleine espérance, cherchait à transformer les temps. Une odyssée sensible qui traite de l’exil, des mondes juifs, de l’Europe, de la folie des nations, de la manière dont les vies passées avaient de se projeter vers l’avenir…

Cette lecture musicale sera suivie d’une discussion entre Camille de Toledo et Vincent Martigny (auteur, chercheur en science politique à l’Ecole polytechnique) autour des thématiques d’identité et de mémoire disparues qui parcourent le livre, à la croisée de l’histoire et de la littérature.


En coproduction avec La Criée Théâtre National de Marseille.


À lire :

  • Camille de Toledo (texte), Alexander Pavlenko (dessins), Herzl, une histoire européenne, Denoël Graphic, 2018.
  • Vincent Martigny, Dire la France, Les Presses de Sciences Po, 2016.

À écouter sur France Culture, partenaire d’Oh les beaux jours ! :

Empreintes négatives

Avec Yves Pagès et Philippe Bretelle.

« Une autre fin du monde est possible », « L’homme descend du songe », « Dieu existe-t-elle ? »… On dit des murs qu’ils ont des oreilles, mais sait-on qu’ils murmurent ? Dans Tiens, ils ont repeint ! (La Découverte, 2017), l’écrivain et éditeur Yves Pagès compile près de 4 000 graffitis urbains collectés dans le monde entier durant les cinquante dernières années. Une mémoire de la joie virale du bon mot, de l’énergie politique gratuite, de l’audace minuscule, de la poésie mineure et éphémère, des marges de la syntaxe, de l’invention maladroite, du plaisir de l’inachevé. Des mots qui, inscrits là sans destination ni droit de cité, sont livrés à tous les regards et « contaminent » l’espace public, troublant ainsi l’ordre du discours.

Trouble à l’ordre, graff, et amour du bon mot, sont aussi au coeur du dernier roman d’Yves Pagès, Encore heureux (L’Olivier, 2018). On y suit la cavale de Bruno Lescot, indiscipliné chronique, adepte du pochoir ironique, qui a passé sa jeunesse à collectionner les délits jusqu’à son dernier exploit, ce vrai-faux braquage qui a coûté la vie à un policier. Une traversée de la France des années 1970-80 entre gauche mitterrandienne, gang des Postiches et rêve collectif d’un « no future ».

Issue d’un montage de textes empruntant à Tiens ils ont repeint ! et Encore heureux, cette lecture d’Yves Pagès redonne voix et couleurs aux graffitis, aphorismes urbains et slogans politico-poétiques qui ont fleuri dans nos villes depuis Mai 68 et qui, aujourd’hui, vont recouvrir les murs des Rotatives lors d’une performance réalisée en direct par son complice de longue date, le graphiste Philippe Bretelle.


À lire : Yves Pagès, Tiens ils ont repeint !, La Découverte, 2017.
Yves Pagès, Encore heureux, L’Olivier, 2018.


Lecture créée au festival Hors Limites Seine-Saint-Denis en mars 2018.

Les beaux jours de Pierre Lemaitre

Grand entretien animé par Olivia Gesbert

En quelques années Pierre Lemaitre est devenu l’un des écrivains français les plus célèbres grâce au succès retentissant d’Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013), suivi en janvier dernier de Couleurs de l’incendie. Il y renoue avec le romanesque dans la lignée d’un Alexandre Dumas, convoquant l’histoire de la Grande Guerre et ses non-dits, les dérives du politique et les tentations fascistes des intellectuels des années 1930, tout en tissant des liens subtils avec le contemporain.

Bien avant cette saga picaresque traduite dans une trentaine de langues, il s’était imposé comme un grand écrivain de polars et de romans noirs. Il a déjà plus de 50 ans lorsqu’il se fait connaître avec Travail soigné, qui reçoit le prix du Premier roman au festival de Cognac. Suivront Robe de marié (2009), Cadres noirs (2010), Alex (2011), Sacrifices (2012), Rosy & John (2013)… Rien ne semble désormais arrêter cet auteur prolifique qui est aussi un scénariste talentueux : son adaptation pour le cinéma, avec Albert Dupontel, d’Au revoir là-haut, leur a valu un César et 2 millions de spectateurs, et il vient d’adapter son thriller Trois jours et une vie dans lequel Charles Berling jouera le rôle principal.

Avant de se tourner vers l’écriture à temps plein, il enseignait aux adultes, et notamment aux bibliothécaires, la littérature française, américaine et la culture générale. De cette période il garde le goût de la transmission et nul doute que la présentation qu’il fera de ses livres de chevet aura de l’impact sur le public de La Criée ! Lors de ce grand entretien, Pierre Lemaitre évoquera avec l’écrivain et critique Pierre Assouline leurs goûts littéraires communs, de Proust à Simenon. Souvent qualifié d’« auteur populaire », il reviendra sur le sens qu’il accorde à ce statut, parlera évidemment de sa passion pour le roman policier, de son engagement citoyen auprès du Secours populaire, et de bien d’autres choses encore !


À lire :

  • Pierre Lemaitre, Couleurs de l’incendie, Albin Michel, 2018.

À voir :

  • Albert Dupontel, Au revoir là-haut (scénario d’Albert Dupontel et Pierre Lemaitre), 2017.

À voir : la vidéo du grand entretien


À écouter sur France Culture, partenaire d’Oh les beaux jours ! :

Envoyés très spéciaux à Marseille (saison 2)

Bruno Boudjelal et Florence Aubenas

Dernière minute : malheureusement Florence Aubenas est contrainte d’annuler sa venue au festival le 26 mai. Bruno Boudjelal projettera néanmoins le résultat de leur immersion à Marseille. Il sera accompagné au oud par Hakim Hamadouche.

À l’invitation d’Oh les beaux jours !, la journaliste Florence Aubenas a démarré l’année dernière une résidence à Marseille, une ville qu’elle connaissait mal. et dont elle avouait se méfier un peu. Elle a ensuite décidé d’y séjourner plus longuement, afin de s’imprégner des lieux, de nouer des rencontres, de tenter de comprendre cette cité que l’on dit si particulière… Un projet qu’elle partage avec le photographe Bruno Boudjelal, son complice de longue date, qui l’accompagne dans ses vagabondages.

Après un premier bilan d’étape présenté lors de la première édition d’Oh les beaux jours !, Florence Aubenas et Bruno Boudjelal évoquent la « saison II » de leur immersion dans la cité phocéenne lors de cette lecture-projection de photographies, suivie d’un échange avec le public. On en saura alors peut-être un peu plus sur le livre que le duo projette de publier l’année prochaine, et sur lequel, pour l’heure, ils souhaitent garder le mystère…


À lire :

  • Florence Aubenas, En France, L’Olivier, 2014.
  • Bruno Boudjelal, Algérie, clos comme on ferme un livre ?, Le Bec en l’air/Autograph, 2015 (prix Nadar).

Chez mon père

Marie Darrieussecq
Scénographie de Laurent Perreau.

Des lotissements. Des parkings. Une centrale nucléaire. Pas tout-à-fait aujourd’hui. Pas tout-à-fait d’un autre temps…

Lors des Rencontres d’Arles 2017 fut présentée l’exposition « Levitt France, une utopie pavillonnaire », qui revenait sur un projet méconnu : la construction, au début des années 1970, de villages « à l’américaine » en Île-de-France. Cette singulière entreprise, qui a contribué au modelage de la banlieue francilienne sous l’égide de la société Lewitt France – du nom du fondateur de la suburb américaine, William Levitt –, était porteuse d’une idée qui allait révolutionner la construction : la fabrication en série de maisons standardisées.

Lors de cette lecture-projection, les photographies documentant cette « utopie pavillonnaire » défilent sur deux écrans, mêlées à des documents personnels de l’auteure. Marie Darrieussecq se tient à la jointure des images, lisant un texte qu’elle n’a écrit que pour être ainsi lu. Un récit d’enfance et de jeunesse. Un père. Une vie dans l’angle de l’Europe.


À lire :

  • Marie Darrieussecq, Notre vie dans les forêts, P.O.L, 2017.

Marie Darrieussecq interviendra également le même jour, à 15h au Mucem, pour la lecture-rencontre À quoi tu rêves, avec Arnaud Catherine.

Ma très grande mélancolie arabe

Avec Lamia Ziadé.
Lecture : distribution en cours
Rencontre animée par Nicolas Lafitte.

Artiste et illustratrice née au Liban, Lamia Zadié publiait en 2015 un roman graphique très remarqué, Ô nuit, Ô mes yeux : une histoire du Proche-Orient de la première moitié du XXe siècle, à travers le destin des grandes divas qui ont marqué le monde arabe. Elle ravivait ainsi la mémoire d’une époque où se conjuguaient liberté de mœurs, effervescence artistique et luttes pour l’indépendance.

C’est une histoire plus sombre qu’elle nous raconte aujourd’hui dans Ma très grande mélancolie arabe. Si elle explore encore une fois le passé du Proche-Orient, c’est pour en dire les traumatismes, les déchirements, les stigmates et les douleurs. Le récit mêle textes et dessins et nous entraîne dans un périple sanglant, hanté par les fantômes d’un siècle où tragédie et violence côtoient résistance et engagement.

Cette rencontre, ponctuée de lectures, de musiques et de projection d’archives, sera aussi l’occasion de découvrir l’univers d’une grande artiste.


À lire :

  • Lamia Ziadé, Ma très grande mélancolie arabe, P.O.L, 2017.
  • Lamia Ziadé, Ô nuit, ô mes yeux, P.O.L, 2015.

 

55 minutes pour s’aimer quand même

AvecIsild Le Besco, Élodie Bouchez, Olivia Bonamy, Lolita Chammah etNina Dipla.

Une femme qui raconte son amour fou pour l’homme qui a failli la tuer ; un petit garçon qui se sent petite fille ; une jeune Indienne qui se remémore la nuit où elle avait encore un visage… Dans S’aimer quand même (Grasset, 2018), le livre qu’elle vient de faire paraître, l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco parle des femmes, de l’amour et de l’enfance. Ce recueil de nouvelles dans lequel elle fait entendre plusieurs voix féminines devient ici spectacle, réunissant sur scène l’auteure, les comédiennes Élodie Bouchez, Lolita Chammah et Tran Nu Yên-Khê, ainsi que la danseuse Nina Dipla. Dépassant l’idée de la lecture minimaliste, 55 minutes pour s’aimer quand même mêle texte, musique et danse, dans un jaillissement de portraits intimes que chacun, dans le public, est libre de s’approprier. Comme une série de voix intérieures qui, portées par de grandes comédiennes, viendraient résonner en nous, dans une profonde et touchante mise en abyme.


Texte et création Isild Le Besco
Direction artistique Yên-Khê Tran Nu en collaboration avec Stephan Crasneanscki
avec Olivia Bonamy, Elodie Bouchez, Lolita Chammah, Stephan Crasneanscki et Isild Le Besco
danse Nina Dipla, Elodie Bouchez, Lolita Chammah et Isild Le Besco création sonore  Stephan Crasneanscki et Soundwalk collective
création lumière Rishi Boodhoo
costumes Suzanne Veiga Gomes
production Audélia Rowe et Aline Berthou pour Lux Production
coproduction La ménagerie de verre


À lire :

  • Isild Le Besco, S’aimer quand même, Grasset, 2018.

À écouter sur France Culture, partenaire d’Oh les beaux jours ! :


En coproduction avec MP2018 « Quel Amour ! ».

 

 

 

Le Dossier M

Grégoire Bouillier interviewé par Alix Penent, son éditrice.

Le Dossier M. est une aventure littéraire sans pareille ; ni tout-à-fait un roman, ni tout-à-fait une autofiction, plutôt un objet littéraire rare, addictif, drôle, hyper risqué et totalement réussi, publié en deux tomes et 1 748 pages !

Dans ce livre, Grégoire Bouillier entreprend de décrire sa liaison ratée avec M. et de constituer, avec une précision vertigineuse, le « dossier » de cette histoire d’amour et des dix années de chagrin qui ont suivi. Sans complaisance envers lui-même, avec une honnêteté rare, à la manière d’un Montaigne du XXIe siècle qui s’épie lui-même à chaque minute, le narrateur – à la fois auteur et personnage – déploie son récit en une multitude de « sous-dossiers », et parvient avec brio à saisir l’essence fictionnelle d’une histoire d’amour finalement assez banale.

Pour interroger cet écrivain passionnant, il était évident d’inviter celle qui releva le défi de le publier : son éditrice, Alix Penent.


À lire : Grégoire Bouillier, Le Dossier M, livre 1 (prix Décembre) et livre 2, Flammarion, 2017 et 2018.

Le renard dans le nom (fragments)

Avec Tiphaine Raffier et Éric Bentz.

Artiste associée au théâtre de La Criée, Tiphaine Raffier s’unit au compositeur Éric Bentz (Electric Electric) pour faire rejaillir un des tous premiers textes de Richard Millet, un écrivain contesté. Elle nous éclaire sans ambiguïté sur son choix :
« J’ai découvert Richard Millet en 2007. C’était avant ses déclarations racistes, ses obsessions sur le multiculturalisme, avant de découvrir sa fascination pour une ‘‘Europe blanche’’, pour les ‘‘Français de souche’’. Et les pirouettes idéologiques qui lient, selon lui, son amour de la langue française au rejet de l’autre et la ‘‘propagande antiraciste’’ à la décadence de la littérature contemporaine. Moi, je ne voudrais faire entendre que le Richard Millet d’Avant, celui du Renard dans le nom. Je m’empêche de relire ce joyau à la lumière des idées nauséabondes qu’il développe dans ses récents livres. Je crois, avec une grande naïveté peut-être, qu’il est encore possible de faire entendre publiquement la beauté de ses premiers textes. »


À lire :

  • Tiphaine Raffier, Dans le nom, Éditions La Fontaine, 2016.
  • Richard Millet, Le Renard dans le nom, Gallimard, 2003.

À écouter :


En coproduction avec La Criée Théâtre national de Marseille.