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Fiction et poésie, les passerelles invisibles

Avec Michaël Batalla et Tiffany Tavernier.

Le roman est passionnant, la poésie est ennuyeuse… On connaît la chanson. Ce qu’on connaît moins, ce sont les liens qui se tissent entre écriture poétique et écriture romanesque. Grande lectrice de poésie contemporaine, Tiffany Tavernier nous parlera de cette passion et de la relation qu’elle entretient avec les poésies d’aujourd’hui. La mémoire des corps, celle des lieux, sont les thèmes récurrents de ses romans. Dans Roissy, le dernier en date, elle fait le portrait magnifique d’une femme qui a perdu mémoire et identité, une de ces « indécelables » sans domicile fixe qui s’invente vies et voyages depuis l’aéroport de Roissy, où elle a posé ses valises pour mieux se réinventer.

La rencontre prendra la forme d’un dialogue amical entrecoupé de lectures, en compagnie de Michaël Batalla, directeur du Centre international de poésie Marseille, lui-même poète.


À lire

  • Michaël Batalla, Noir de l’Égée, NOUS, 2019.
  • Tiffany Tavernier, Roissy, Sabine Wespieser, 2018.

En coproduction avec le cipM.

Ailleurs en ce pays

Avec Lisa Ginzburg et Valérie Manteau.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

Dans son premier roman traduit en français, Au pays qui te ressemble, Lisa Ginzburg suit les émois et les bouleversements vécus par Vituca, une documentariste italienne qui vit à Paris et s’éprend de Ramos, un brillant chorégraphe brésilien. Son amour pour cet homme va l’amener à découvrir le Brésil et ses favelas, ses croyances et ses rites, tout à la fois fascinants et oppressants.
Dans Le Sillon, le dernier roman de Valérie Manteau (prix Renaudot 2018), une jeune femme part retrouver son amant turc à Istanbul et se saisit de l’histoire contemporaine de la Turquie à travers le parcours de Hrant Dink, journaliste et militant infatigable de la cause arménienne, assassiné en 2007.
En confrontant histoire amoureuse et immersion dans une culture étrangère, quête personnelle et engagement, chacune fait à sa manière le portrait d’un pays en convoquant l’intelligence du désarroi et la finesse de la pensée.


À lire

  • Lisa Ginzburg, Au pays qui te ressemble, traduit de l’italien par Martin Rueff, Verdier, 2019.
  •  Valérie Manteau, Le Sillon, Le Tripode, 2018 (prix Renaudot, 2018).

Complicità letteraria

Avec Silvia Avallone et Daniel Pennac.
Rencontre traduite par Valentine Leÿs.

S’il y a un écrivain qui aime partager ses découvertes littéraires, c’est bien Daniel Pennac ! L’auteur de la saga Malaussène raconte avoir eu un véritable coup de foudre à la lecture du premier roman de Silvia Avallone, D’Acier, fasciné par la « puissance d’écriture incroyable » de cette jeune Italienne. Salué par le prix Campiello du premier roman en Italie, par plusieurs prix de lecteurs en France, traduit en plus de 20 langues et adapté au cinéma, ce roman social et initiatique a valu à Silvia Avallone une renommée internationale. Celle qui lisait enfant les livres de Daniel Pennac traduits en italien confesse, à l’instar d’une génération, qu’il est l’un des premiers à lui avoir donné le goût de la lecture, puis de l’écriture.

Quatre ans après Marina Bellezza, où elle poursuivait son exploration d’une Italie au bord du gouffre à travers un amour impossible, Silvia Avallone fait, dans La Vie parfaite, le portrait bouleversant d’une génération écartelée entre ses doutes et ses rêves, entre précarité et espoir. « Si modestes soient-ils, ses personnages sont des géants ; ils nous donnent à voir le monde en sa folie même », affirme Pennac, qui dévore chacun de ses nouveaux livres.

Inspiré par le festival Italissimo qui les avait réunis à Paris l’an dernier, Oh les beaux jours ! leur a proposé de se retrouver à Marseille pour une rencontre transalpine que Daniel Pennac animera avec la générosité et la vivacité qu’on lui connaît. Che piacere !


À lire

  • Silvia Avallone, La Vie parfaite, traduit de l’italien par Françoise Brun, Liana Levi, 2018.
  • Daniel Pennac, Le Cas Malaussène, tome 1. Ils m’ont menti, Gallimard, 2017 ; Mon frère, Gallimard, 2018.

En coproduction avec l’Institut culturel italien de Marseille.

Oh les beaux lecteurs !

Avec Mehdi Charef.
Entretien animé par les étudiants de Sciences Po Aix.

Mehdi Charef sera interrogé par les étudiants de Sciences Po Aix. Épaulés par Élodie Karaki, critique littéraire, ces beaux lecteurs ont découvert le travail de l’écrivain-cinéaste au cours d’ateliers. Le festival leur offre l’occasion d’une rencontre privilégiée avec lui pour évoquer son parcours, ses engagements et son dernier roman, paru chez une jeune maison d’édition marseillaise, Hors d’atteinte.


À lire :

  • Mehdi Charef, Rue des Pâquerettes, Hors d’atteinte, 2019.

Rencontre ouverte à tous.
En partenariat avec Sciences Po Aix.

 

La Fabrique des jeunes auteurs

Masterclass animée par Benoît Virot

Depuis quelques années, l’éditeur Benoît Virot publie avec talent traductions et rééditions, romans graphiques et littérature française contemporaine dans la maison qu’il a créée, Le Nouvel Attila. « L’éditeur qui met du sang dans son vin », comme il se définit lui-même, reçoit chaque semaine des dizaines de manuscrits qu’il ausculte avec une grande attention. Aussi, prodigue-t-il aux candidats à la publication quelques conseils avisés (par exemple celui d’envoyer quelques douceurs en pièces jointes : friandises, saucisson, olives, spécialités régionales…)

Ce sont ces conseils, et bien d’autres – plus sérieux ! –, qu’il a transmis tout au long de l’année avec générosité à des étudiants en création littéraire et métiers du livre, qui se sont mis dans la peau d’auteurs mais aussi d’éditeurs. Ensemble, ils nous invitent à pénétrer dans la grande fabrique de l’écriture et dans la belle machine de l’édition indépendante.

En ce soir d’ouverture d’un festival littéraire, quoi de plus stimulant que de s’immiscer dans les face-à-face légendaires qui unissent auteurs et éditeurs depuis que ces métiers existent ? Le principe est simple : des apprentis-auteurs ont soumis leurs manuscrits et leurs journaux d’écriture aux regards affûtés d’éditeurs en herbe, qui y réagissent devant nous.

Cette année, les étudiants ont été invités à écrire sur São Tomé et Principe, un État insulaire situé au large du Gabon, près de l’équateur. Le résultat de cette expérience littéraire se nomme Amertumes, un recueil de nouvelles qui porte un regard singulier sur cet archipel et ses habitants. Publié à l’occasion du festival en version numérique, il est présenté au détour d’une masterclass, qui nous plonge sans fard dans les coulisses de l’édition !


À lire:


En partenariat avec Aix-Marseille Université (AMU).
En coréalisation avec Le Merlan, scène nationale de Marseille.

Cette masterclass est proposée dans le cadre des actions culturelles du festival Oh les beaux jours!. Découvrez-ici tout le programme d’action culturelle.

Vitalités

Alain Damasio et Judith Nicogossian.
Rencontre animée par Sophie Joubert.


Attention ! Cette rencontre, initialement prévue le mercredi 29 mai à 14h, a été reportée au samedi 1er juin à 18h, au même endroit. Si vous aviez réservé pour cette proposition, merci de prendre contact avec la billetterie du festival (09 72 57 41 09) afin de confirmer vos réservations pour la nouvelle date (ou de libérer vos places).


Alors que les frontières entre science et science-fiction s’estompent toujours plus –l’une se nourrissant de l’autre et vice-versa –, Oh les beaux jours ! invite à dialoguer le roi de la SF française Alain Damasio et l’anthropobiologiste et philosophe Judith Nicogossian, spécialiste de l’adaptabilité du corps hybride, de l’impact des techniques et des technologies sur le corps humain, que ce soit dans le champ militaire, celui de la science ou de la santé, dans le domaine de la mode ou dans la manière d’utiliser les technosciences pour explorer la construction culturelle du genre.

Ensemble, ils vont refaire le monde (qui vient), en s’intéressant plus particulièrement à la notion de transhumanisme et des corps augmentés, un des nombreux sujets au cœur du nouveau roman d’Alain Damasio : dans Les Furtifs, il imagine un avenir où chaque individu possède son propre alter ego numérique, activable via une bague qui interface notre rapport au monde. La bague au doigt, nous voilà tout à fait libres et parfaitement tracés…


Retrouvez

Alain Damasio pour la lecture musicale « Les Furtifs » avec le groupe Palo Alto, le jeudi 30 mai à 19h à La Criée.


À lire :

  • Alain Damasio, Les Furtifs, la Volte, 2019 ; La Horde du contrevent, La Volte, 2004.
  • Judith Nicogossian, La Norme du corps hybride, L’Harmattan, 2016.

À consulter :  https://corpshybride.net/

Alger, Marseille, Nanterre

Mehdi Charef et Kamel Khélif.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

Après 13 ans d’absence, Mehdi Charef revient à la littérature. On se souvient du Thé au harem d’Archi Ahmed, le premier livre de ce fils d’immigrés algériens paru en 1983, roman pionnier, simple et cru, sur la réalité des ensembles HLM (qu’on n’appelait pas encore des « cités ») et qu’il mit lui-même en scène au cinéma sur le conseil de Costa Gavras.
Son nouveau roman, Rue des Pâquerettes, nous ramène vingt ans plus tôt, en 1962, lorsque, âgé de 10 ans, il rejoint en famille son père dans le bidonville de Nanterre. Baraquements précaires, robinet collectif, froid, boue : le jeune Mehdi découvre l’humiliation et le racisme ordinaire d’une France où les ratonnades sont fréquentes. Mais il rencontre aussi un instituteur qui lui apprend à aimer les livres – ceux de Victor Hugo notamment – et cet amour des mots et de la littérature va créer les conditions de sa liberté.

Histoire similaire pour Kamel Khélif : arrivé d’Alger en 1964 pour retrouver son père dans le bidonville de Sainte-Marthe, à Marseille, c’est le dessin qui lui servira de refuge. Dans son nouvel et somptueux album BD aux cases sombres, entre polar et autobiographie, le récit débute alors que la nuit pénètre dans un appartement et empêche le narrateur de continuer à dessiner. Guidé par une force intérieure, il descend dans les rues de Marseille et croise celles et ceux qui un jour ont pris la route, de Tanger, Lisbonne ou d’ailleurs, dans l’espoir d’une vie meilleure qu’ils n’ont jamais pu vivre.

Rencontre avec deux belles personnalités qui font jaillir l’humanité d’existences fragiles et cabossées, au moment où leur pays d’origine, l’Algérie, vit un tournant de son histoire.


À lire

  • Mehdi Charef, Rue des Pâquerettes, Hors d’atteinte, 2019.
  • Kamel Khélif, Même si c’est la nuit, Otium, 2019.