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Macadam Animal

Texte et voix Olivia Rosenthal, vidéo et musique Eryck Abecassis.

Notre relation aux animaux en général, mais plus particulièrement à ceux peuplant les villes, est un reflet direct de notre relation aux autres et à leurs différences. Nous nous étonnons de leur présence, nous les observons avec curiosité ou indifférence et parfois aussi nous les repoussons. Ils nous inquiètent, ils déstabilisent la relation pacifiée et familière que nous avons avec notre environnement, ils font surgir dans les espaces urbains des souvenirs d’une vie sauvage désormais révolue…

Par le texte, la musique et la vidéo, ce spectacle nous invite à nous rapprocher de ces présences quasi invisibles, à nous souvenir qu’elles nous accompagnent dans nos existences citadines, à imaginer ce que c’est que d’être un rat, un chien ou un cafard, en inventant des conditions de perception qui soient proches des leurs. Une façon de penser autrement nos villes, en ouvrant notre regard et tous nos sens.


Production déléguée : La Muse en Circuit – Centre national de création musicale
Coproduction : MC 93 – Bobigny, Institut Français de Casablanca – Maroc, Festival Le Goût des Autres 2018 – Ville du Havre

Prendre dates

Avec Marc Citti et Serge Renko
Mise en scène Delphine Ciavaldini.

« C’était à Paris, en janvier 2015. Comment oublier l’état où nous fûmes, l’escorte des stupéfactions qui, d’un coup, plia nos âmes ? On se regardait incrédules, effrayés,immensément tristes. Ce sont des deuils ou des peines privés qui d’ordinaire font cela, ce pli, mais lorsqu’on est des millions à le ressentir ainsi, il n’y a pas à discuter, on sait d’instinct que c’est cela l’histoire. »

Publié en avril 2015, Prendre dates est né des échanges qu’ont entretenus l’historien Patrick Boucheron et l’écrivain Mathieu Riboulet durant les attentats de Paris de janvier 2015. Le texte retrace les événements ayant eu lieu du 6 au 14 janvier, chacun des auteurs livrant ses impressions et réflexions au fil des jours, au fil des heures. Non pas pour commenter, énoncer ou juger, mais pour faire état de cet état d’esprit qui les a brusquement envahis au cours de ces journées où tout a basculé.
Dans ce spectacle, les comédiens Serge Renko et Marc Citti s’emparent de ce texte vibrant, et incarnent les voix croisées de Mathieu Riboulet et Patrick Boucheron. Il ne s’agit ni d’une simple lecture, ni d’une adaptation théâtrale de l’œuvre : dans un espace polymorphe se redéfinissant à mesure que chemine l’échange, ils incarnent tour à tour les narrateurs ainsi que l’ensemble de la société civile, du terroriste au président. Une façon de rendre compte de l’exercice périlleux qui s’est alors joué en nous, corps social mouvant et atomisé.

Cette soirée aura une résonance particulière après la disparition de Mathieu Riboulet, survenue à Bordeaux en février dernier, et juste avant le spectacle Contretemps, avec Patrick Boucheron.

 


À lire : Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet, Prendre dates, Verdier, 2015.

Contretemps

Avec Bruno Allary (guitares, voix, composition), Patrick Boucheron (textes, voix), et Isabelle Courroy (flûtes kaval, composition).

« Écoutez, ça vient de loin… Regardez, ça va vers nous ! »

C’est ainsi que le spectacle de la compagnie Rassegna lance sa machine à remonter les sons, à entendre les voix, à explorer de nouveaux territoires… Articulé autour de quatre tableaux musicaux et parlés, Contretemps convoque, autour de textes originaux et de compositions inédites, des oeuvres musicales nées dans la Méditerranée des XIIIe et XIVe siècles, mais aussi la culture visuelle de l’époque, pour mieux y projeter des mots et sonorités d’aujourd’hui.

Cet objet scénique inédit est né de l’invitation lancée par Bruno Allary (guitariste), à Patrick Boucheron (historien, professeur au Collège de France) et à Isabelle Courroy (flûtiste) : ensemble, ils créent une proposition à la croisée des formes et des temps – qui mêle à la parole de l’intellectuel le flux sonore des guitares baroque et électrique, des flûtes pastorales et des dispositifs numériques.

Le programme se construit sur les anachronismes d’une histoire aux temps parfois discordants : en y traquant phénomènes d’échos et résonances, en exploitant ces moments où passé et présent font la culbute, le trio explore aussi ce que l’histoire peut avoir d’intempestif [adj. « Qui se produit à contretemps »]. Conversation passionnée entre le verbe, la musique et l’espace, Contretemps nous emporte au coeur de la geste artistique intemporelle, celle qui au fil du temps, des siècles et des saisons, nous relie, nous rassemble, nous aide à percevoir les complexités d’un monde en perpétuelle accélération… « Le temps nous vient, on va le laisser passer. Nous aurons alors tout le temps devant nous… ».

Le festival Oh les beaux jours ! est heureux d’accueillir cette création qui réunit deux musiciens exceptionnels d’une compagnie marseillaise et un historien brillant, devenu incontournable à l’échelle internationale dans le champ des sciences humaines, qui n’aime rien tant que de se frotter à d’autres disciplines en déplaçant les points de vue et en renouvelant les approches.


Mise en scène, scénographie, création lumière : Laurent Gachet
Assistanat mise en scène et chorégraphie : Jessica Fouché
En collaboration avec les danseuses : Zoé Bleher, Dominique Brunet, Océane Delbrel, Louise Hakim et Magali Lesueur
Design sonore, régie son : Frédéric Braye
Régie générale, régie lumière : Michaël Hache
Création costumes : Magali Perrin-Toinin
Production : MCE Productions


À lire :

  • Histoire mondiale de la France, sous la direction de Patrick Boucheron, Seuil, 2017.

À écouter :

  • « Il sole non si muove », Compagnie Rassegna, Buda Musique, 2017.

Contretemps est une création de la Compagnie Rassegna, produite par MCE Productions, en coproduction avec le festival Oh les beaux jours !, La Criée, le Pôle des musiques du monde de la Cité de la musique de Marseille, Villes des musiques du monde, la Ville de Limours, la Maison des jeunes et de la culture de Limeurs dans le cadre du projet Terres de Mixes et avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, de la DRAC PACA, de la SPEDIDAM et de l’ADAMI.


À écouter et voir sur France Culture, partenaire du festival Oh les beaux jours ! :

55 minutes pour s’aimer quand même

AvecIsild Le Besco, Élodie Bouchez, Olivia Bonamy, Lolita Chammah etNina Dipla.

Une femme qui raconte son amour fou pour l’homme qui a failli la tuer ; un petit garçon qui se sent petite fille ; une jeune Indienne qui se remémore la nuit où elle avait encore un visage… Dans S’aimer quand même (Grasset, 2018), le livre qu’elle vient de faire paraître, l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco parle des femmes, de l’amour et de l’enfance. Ce recueil de nouvelles dans lequel elle fait entendre plusieurs voix féminines devient ici spectacle, réunissant sur scène l’auteure, les comédiennes Élodie Bouchez, Lolita Chammah et Tran Nu Yên-Khê, ainsi que la danseuse Nina Dipla. Dépassant l’idée de la lecture minimaliste, 55 minutes pour s’aimer quand même mêle texte, musique et danse, dans un jaillissement de portraits intimes que chacun, dans le public, est libre de s’approprier. Comme une série de voix intérieures qui, portées par de grandes comédiennes, viendraient résonner en nous, dans une profonde et touchante mise en abyme.


Texte et création Isild Le Besco
Direction artistique Yên-Khê Tran Nu en collaboration avec Stephan Crasneanscki
avec Olivia Bonamy, Elodie Bouchez, Lolita Chammah, Stephan Crasneanscki et Isild Le Besco
danse Nina Dipla, Elodie Bouchez, Lolita Chammah et Isild Le Besco création sonore  Stephan Crasneanscki et Soundwalk collective
création lumière Rishi Boodhoo
costumes Suzanne Veiga Gomes
production Audélia Rowe et Aline Berthou pour Lux Production
coproduction La ménagerie de verre


À lire :

  • Isild Le Besco, S’aimer quand même, Grasset, 2018.

À écouter sur France Culture, partenaire d’Oh les beaux jours ! :


En coproduction avec MP2018 « Quel Amour ! ».