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Autrices, ces grandes effacées qui ont fait la littérature

Louise Chevillotte, Alice Moinet, Daphné Ticrizenis
et les musiciens et musiciennes du conservatoire, Badis Asselah, Melie Chastagnier, Salomé Colin, Rayyân Menaa, Neil Parent-Boudet, Raphael Rieu, Vincent Robin, Olmo Schon et Judith Siramy-Kniedst

Si des générations d’écoliers ont eu affaire au classique Lagarde et Michard qui leur a permis de plonger dans l’histoire littéraire française, aucune anthologie de cette ampleur n’avait rassemblé, à notre époque, des textes écrits par des femmes pour retracer sur plusieurs siècles le rôle qu’elles ont joué dans la littérature. Celui-ci a pourtant été majeur, et même si elles ont été oubliées, spoliées ou rendues invisibles, nombre d’entre elles ont laissé des textes puissants qui résonnent encore fortement aujourd’hui. Elles ont abordé des thèmes variés, se sont risquées à inventer des genres et ont persisté dans la création malgré les tentatives pour les en empêcher. Les éditions Hors d’atteinte ont donc décidé de pallier ce manque en publiant une ambitieuse anthologie en plusieurs tomes, rédigée par l’autrice Daphné Ticrizenis partie à la recherche de ces écrivaines effacées pour reconstituer un matrimoine commun.

Qui sont ces femmes qui écrivent ? Daphné Ticrizenis nous répondra sur scène en présentant quelques autrices de son choix, entourée par les comédiennes Louise Chevillotte (que l’on voit ces jours-ci sur grand écran dans Le Tableau volé de Pascal Bonitzer) et d’Alice Moinet (ancienne élève du conservatoire) qui liront des extraits de leurs textes.
Mais ce n’est pas tout ! Pour augmenter cette mémoire, nous avons demandé aux professeures et aux musiciens du conservatoire Pierre Barbizet de plonger à leur tour dans l’histoire musicale et de mettre au jour des compositrices méconnues ou elles aussi effacées, contemporaines des autrices. Tous et toutes se sont passionnés pour cet exercice, devenu une véritable création du festival éclairant une histoire qui manquait à la révolution féministe !


En coréalisation avec l’INSEAMM/Conservatoire Pierre Barbizet.
Le festival remercie chaleureusement toutes les professeures du conservatoire impliquées dans cette création.


À lire

  • Daphné Ticrizenis, Autrices. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature, tome 1,
    Hors d’atteinte, 2022.
  • Daphné Ticrizenis, Autrices. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature, tome 2,
    2023.

Musique

  • Elisabeth Jacquet de la Guerre, Prélude et sarabande de la Suite en ré,
    interprété par Rayyân Menaa (clavecin)
  • Hélène de Montgeroult, Andantino simplice ed espressivo,
    interprété par Judith Siramy-Kniedst (harpe)
  • Clara Schumann, Scherzo opus 10 n°1,
    interprété par Salomé Colin (piano)
  • Marie Jaëll, Valses et finale,
    interprété par Badis Asselah et Raphael Rieu (piano)
  • Clémence de Grandval, Sérénade,
    interprété par Olmo Schon (basson) et Neil Parent-Boudet (piano)
  • Hedwige Chrétien, Vers l’infini,
    interprété par Melie Chastagnier (violon) et Salomé Colin (piano)
  • Clémence de Grandval, Andante con moto,
    interprété par Olmo Schon (basson) et Neil Parent-Boudet (piano)
  • Mel Bonis, Melisande,
    interprété par Vincent Robin (piano)

Les 1001 voix de la Citadelle

Bastien Boni, Jessie Chapuis et Valérie Manteau

Depuis plusieurs mois, Valérie Manteau arpente avec passion les cinq hectares de la Citadelle de Marseille, ce grand fort dominant le Vieux-Port qui fut construit au XVIIe siècle pour dompter l’esprit d’indépendance des Marseillais, et dont ils ont été privés d’accès depuis plus de 360 ans. Ce fleuron du patrimoine marseillais ouvre enfin ses portes au public, et la richesse de son histoire méconnue aux imaginations des écrivains !
Collectant les témoignages de celles et ceux qui entretiennent un lien, récent ou ancien, avec ce monument qui est loin d’avoir livré tous ses secrets, Valérie Manteau nous offre une première restitution de ce travail de mémoire.

C’est la comédienne Jessie Chapuis (que l’on a vue l’an dernier sur scène au festival avec Malik Djoudi) qui fera entendre quelques-unes des mille et une voix de la Citadelle, dans le décor splendide de la cour demi-lune. Elle sera accompagnée par le talentueux musicien et compositeur Bastien Boni à la basse.

Une rencontre avec Valérie Manteau et un échange avec le public suivront cette lecture musicale.


En partenariat avec La Citadelle de Marseille.

Fabriquer une femme

Marie Darrieussecq et Namoro

Avec Fabriquer une femme, Marie Darrieussecq signe un roman d’apprentissage dans lequel deux meilleures amies d’un village du Pays basque se construisent, se fabriquent en miroir l’une de l’autre, répondant de manière diamétralement opposée aux injonctions sociales et patriarcales de la France des années 1980. La première, Rose, suit un chemin conventionnel : issue d’un milieu favorisé, liée depuis l’enfance à son petit-ami Christian, elle étudie la psychologie. La seconde, Solange, est une jeune femme rebelle, devenue mère à quinze ans, qui multiplie les conquêtes, écume les boîtes de nuit et poursuit son rêve de devenir actrice entre Paris, Londres et Los Angeles.

Marie Darrieussecq lie et délie les destins de ses héroïnes autour de la question de l’émancipation des femmes avec pour toile de fond le tourbillon des années Mitterrand, l’arrivée du Sida, les boîtes de nuit, Prince, les Rita Mitsouko et la chute du mur de Berlin. Les lecteurs attentifs de l’autrice de Truismes – qui la révéla en 1996 – apprécieront le jeu de piste littéraire, puisque Solange et Rose étaient déjà présentes dans ses romans précédents (Clèves, Il faut beaucoup aimer les hommes et La Mer à l’envers, tous parus chez P.O.L).

Pour retrouver l’énergie pop des années 1980, Marie Darrieussecq s’accompagne de Namoro, un duo électro composé de « deux femmes qui s’aiment et qui chantent ». Namoro dispense les vertus de la « lova song», une musique amoureuse et dansante.
Une lecture musicale parfaite pour démarrer la soirée de clôture du festival, dans le cadre enchanteur du fort Saint-Jean !


À lire

  • Marie Darrieussecq, Fabriquer une femme, P.O.L, 2024.

À écouter

  • Namoro, Balaclava – EP, No More Reality, 2023.

En coréalisation avec le Mucem.


Soirée de clôture
Le billet pour Fabriquer une femme donne également accès au concert littéraire de Dominique A, Memento à 21h30, au fort Saint-Jean.
L’entrée au Mucem pour la soirée se fait uniquement par la passerelle du fort Saint-Jean.

La discrétion

Hakim Hamadouche (musique, chant)
Sylvie Aniorte Paz (musique, chant)
Nadia Tighidet (musique)

Amal Kateb (performance)
Meriem Medjkane (performance)
Shiraz Bazin-Moussi (photographie et conception des projections)

Mise en scène Dina Mousawi


Spectacle suivi d’une rencontre avec Faïza Guène animée par Salomé Kiner

La discrétion, c’est ce qui caractérise Yamina, née dans une Algérie qui était encore française, désormais installée à Aubervilliers. À presque 70 ans, elle mène une vie simple, entourée de son mari, Brahim, usé par son travail d’ouvrier sur les chantiers, et de ses quatre enfants, Malika, Hannah, Imane et Omar. « On doit accepter, on est comme leurs invités, on est chez eux », leur rappelle-t-elle quand elle entend leur colère monter, colère qu’elle a muée pour sa part en une forme de résistance. Car la vie de Yamina n’a pas toujours été tranquille. Derrière son histoire apparaît celle de l’Algérie, de la lutte pour l’indépendance, des exils forcés, des liens complexes avec la France, le pays colonisateur. Se lit aussi celle des enfants de ces travailleurs immigrés, à la recherche d’un équilibre entre la culture du pays d’origine de leurs parents et leur vie souvent stigmatisée de Français musulman.

Alors que l’Algérie a fêté ses 60 ans d’indépendance, Faïza Guène sonde en profondeur la mémoire d’une génération – celle de ses parents – qui est restée silencieuse sur des expériences douloureuses. Avec La Discrétion, l’écrivaine franco-algérienne s’engage à laisser des traces, à défier l’effacement.
Pour faire entendre une adaptation de ce beau texte sur scène, à la fois en français et en arabe, les comédiennes algériennes Amal Kateb et Meriem Medjkane seront entourées de Hakim Hamadouche et de son mandoluth, des chanteuses et musiciennes Sylvie Aniorte Paz et Nadia Tighidet, dont on connaît le goût pour la musique et les chants méditerranéens, et de la photographe et vidéaste franco-tunisienne Shiraz Bazin-Moussi qui projettera ses images en direct.

Faïza Guène, qui a participé à cette adaptation de son roman, livrera ses impressions en bord de scène et reviendra sur les raisons qui l’ont poussée à écrire ce livre important, mettant en avant l’impérieuse nécessité du récit.


À lire

  • Faïza Guène, La Discrétion, Plon, 2020.
  • Shiraz Bazin-Moussi, L’Écume des amnésies, Le Bec en l’air, 2020.

À écouter

  • Hakim Hamadouche, Live, Le Rat des villes, 2020.
  • Zoppa (Sylvie Paz et Kalliroi Raouzeou), Topographia, Sublimes Portes, 2022

Ce spectacle est produit par Good Chance et soutenu par l’International Collaboration Grant du British Council, en partenariat avec l’AARC et l’Institut français d’Algérie. Il a été créé au Festival international du livre d’Edimbourg, en 2022.

 

 


En coréalisation avec le Mucem.

Les siestes acoustiques

Bastien Lallemant, Maëva Le Berre, Mocke, Albin de la Simone, Rémi Baille

Il n’y a pas qu’à Marseille qu’on fait la sieste, mais disons que dans la cité phocéenne l’exercice relève de la culture ! On ne présente plus ces siestes littéraires, créées il y a plus de dix ans par Bastien Lallemant. À ses côtés, des complices de choix, auteurs, chanteurs, compositeurs : Maëva Le Berre, Mocke et Albin de la Simone.

Pendant une heure, confortablement installés, laissez-vous bercer par l’alternance de lectures et de chansons. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’apporter son oreiller et de s’endormir pour de vrai…

Une véritable expérience sensorielle pour mettre en pause le rythme trépidant du festival et découvrir en douceur comment les univers des écrivains se mêlent aux territoires explorés par les chanteurs.

Les écrivains invités
Samedi 25 mai, 14h – Marion Brunet
Dimanche 26 mai, 14h – Rémi Baille


À lire

  • Rémi Baille, Les Enfants de la crique, Le Bruit du monde, 2024.
  • Marion Brunet, Nos armes, Albin Michel, 2024.

À écouter

  • Bastien Lallemant, Les Micros Siestes acoustiques, Zamora Label, 2022 ; La Paresse, Zamora Label, 2024.

Les siestes acoustiques

Bastien Lallemant, Maëva Le Berre, Mocke, Albin de la Simone
Avec Marion Brunet (samedi) et Rémi Baille (dimanche)

Bon, d’accord, il n’y a pas qu’à Marseille qu’on fait la sieste, mais disons que dans la cité phocéenne l’exercice relève de la culture ! On ne présente plus ces siestes littéraires, créées il y a plus de dix ans par Bastien Lallemant. À ses côtés, des complices de choix, auteurs, chanteurs, compositeurs : Maëva Le Berre, Mocke et Albin de la Simone.

Pendant une heure, confortablement installés, laissez-vous bercer par l’alternance de lectures et de chansons. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’apporter son oreiller et de s’endormir pour de vrai…

Une véritable expérience sensorielle pour mettre en pause le rythme trépidant du festival et découvrir en douceur comment les univers des écrivains se mêlent aux territoires sensibles explorés par les musiciens.

Les écrivains invités
Samedi 25 mai, 14h – Marion Brunet
Dimanche 26 mai, 14h – Rémi Baille


À lire

  • Rémi Baille, Les Enfants de la crique, Le Bruit du monde, 2024.
  • Marion Brunet, Nos armes, Albin Michel, 2024 (Prix littéraire du Barreau de Marseille 2024).

À écouter

  • Bastien Lallemant, Les Micros Siestes acoustiques, Zamora Label, 2022 ; La Paresse, Zamora Label, 2024.

Retrouvez Marion Brunet jeudi 23 mai à 17h30 à La Criée, pour une rencontre autour de Nos armes, qui vient de recevoir le Prix littéraire du Barreau de Marseille.

À nos désirs

Oh les beaux jours ! s’associe à la revue féministe La Déferlante pour faire entendre la voix d’autrices et d’artistes qui s’expriment sur le désir féminin.
Une soirée en deux temps, pour débattre, s’informer, lire et danser !

L’une est journaliste, autrice de l’essai À nos désirs, l’autre est humoriste et triomphe sur scène cette année avec son stand up, Tahnee… l’autre.
Élodie Font et Tahnee ont en commun d’être lesbiennes et d’œuvrer à renverser les stéréotypes sur les sexualités et les désirs LGBT+. Comment se construire quand les narrations font défaut ? Pourquoi écrire sur la sexualité des lesbiennes et les trajectoires queers ? Quelles sont les joies et les limites au récit de soi ? Le rire est-il une arme de déconstruction massive ?
Une discussion qui sera émaillée de lectures et d’extraits de leurs œuvres.

Aloïse Sauvage est chanteuse, comédienne, artiste de cirque, autrice de hits féministes comme Crop Top. Fatima Daas a connu le succès avec un premier roman d’apprentissage, La Petite Dernière, où elle racontait à la première personne comment on peut être à la fois musulmane et lesbienne. Réunies pour la première fois par La Déferlante à l’automne dernier, elles ont discuté de l’exposition médiatique qui abîme, de l’amour des femmes, de l’art qui peut sembler dérisoire dans le monde actuel, mais aussi de colère et de la force immense que leur donnent le hip-hop et le break dance. «Je fais de la pop avec une influence rap», explique Aloïse Sauvage, tandis que Fatima Daas soutient «le rap m’a sauvé la vie».

Dans le cadre de cette carte blanche, elles ont eu envie de poursuivre cette discussion sur scène, en confrontant leurs personnalités, en mêlant textes et chansons. Elles seront accompagnées au piano par Mathieu Epaillard, compagnon de route d’Aloïse Sauvage.
Avec en creux, pour cette forme inédite, une interrogation constante : que donner de soi quand on crée ?


À lire

  • Élodie Font, À nos désirs, La Déferlante, 2024.
  • Fatima Daas, La Petite Dernière, coll. «Notabilia», Les Éditions Noir sur blanc, 2020 (prix du Premier roman Les Inrockuptibles 2020).

À écouter

  • Aloïse Sauvage, Club des étranges, Capitol Music France, 2023.


Le billet d’entrée donne accès à la rencontre et à la lecture musicale.
Nous sommes complets sur cette soirée ! Mais vous pouvez tenter votre chance en vous rendant à la billetterie du Conservatoire Pierre Barbizet une heure avant l’ouverture.

De mes nouvelles

Colombe Boncenne, Gaspar Claus et Maëva Le Berre

Faux recueil de nouvelles, autoportrait d’un écrivain à l’œuvre ou roman déguisé ? Dans De mes nouvelles, Colombe Boncenne livre un ensemble de textes courts où la narratrice, aux prises avec la trivialité de son quotidien, laisse son esprit divaguer. De sa déposition au commissariat, qui ouvre le recueil, à son brossage de dents qui le clôt, ses pensées se déploient, se répondent, créent des personnages qui à leur tour en invitent d’autres, et tissent des fictions. Par association d’idées, une pensée en engendre une autre et les nouvelles s’enfantent et s’enchâssent comme des poupées russes.

Colombe Boncenne s’intéresse à la genèse de la fiction, remontant le fil de la pensée pour révéler comment l’imaginaire jaillit du réel par le bouillonnement des neurones. Décortiquant les rouages de l’inconscient, passant aux rayons X l’activité cérébrale de son héroïne, elle assemble un puzzle dont chaque pièce s’encastre parfaitement. En cartographiant les pensées de sa narratrice à l’imagination débordante et en contant avec humour les fictions qu’elles engendrent, Colombe Boncenne – que l’on avait vue l’an dernier sur scène au festival lors d’un mémorable Repas de famille –  dresse le portrait d’un écrivain au travail et révèle les forces souterraines qui sous-tendent la création littéraire, entre imaginaire et réalité.

Pour accompagner la lecture de ces nouvelles, deux musiciens inclassables, Maëva Le Berre et Gaspar Claus, accordent leurs violoncelles pour interpréter les mouvements féconds de la pensée et l’origine magmatique des histoires.


À lire

  • Colombe Boncenne, De mes nouvelles, Zoé, 2024.

À écouter

  • Gaspar Klaus, Tancade, InFiné/Les Disques du festival permanent, 2021.

Cette lecture musicale a été créée en mars 2024 dans le cadre du festival Hors Limites, à la médiathèque de Bagnolet.

Ravages de Violette Leduc

Mathilde Forget et Laura Vazquez

En 1955, le roman Ravages, écrit par Violette Leduc, est publié dans une version censurée. Le manuscrit original a été amputé de ses cent-cinquante premières pages que Raymond Queneau, membre du comité de lecture de Gallimard, jugeait obscènes… L’ouvrage, qui retraçait l’itinéraire amoureux de Thérèse, alter ego de Violette Leduc, de son adolescence à l’âge adulte, a été expurgé d’un viol, d’un avortement et de passages érotiques lesbiens. L’écrivaine vivra cette censure comme un «assassinat» et envisagera même d’abandonner l’écriture.

En 2023, Ravages est enfin publié en intégralité par Gallimard. Thérèse y aime Isabelle, puis Cécile, puis Cécile et Marc, puis Marc, pleinement et sans censure ! Pour fêter ensemble cet événement littéraire, Mathilde Forget, qui a écrit l’une des deux préfaces de cette nouvelle édition, a imaginé une lecture augmentée mêlant archives et chansons, accompagnée par la poétesse et romancière Laura Vazquez.

Laura Vazquez a reçu le prix Wepler en 2021 pour son premier roman La Semaine perpétuelle et le prix Goncourt de la poésie en 2023 pour l’ensemble de son œuvre. Son dernier roman, Le Livre du large et du long (2023), est une épopée versifiée conçue comme un livre-monde, une encyclopédie incarnée. Mathilde Forget est autrice, compositrice et interprète. Elle a publié en 2019 un premier roman très remarqué, À la demande d’un tiers, suivi de De mon plein gré, qui met en scène la victime d’un viol s’accusant du meurtre de son agresseur.


À lire

  • Violette Leduc, Ravages, coll. “L’Imaginaire”, Gallimard, 2023.
  • Mathilde Forget, De mon plein gré, Grasset, 2021.
  • Laura Vazquez, Le Livre du large et du long, Éditions du sous-sol, 2023 (prix Goncourt de la poésie 2023).

Lecture musicale créée à la Maison de la poésie dans le cadre du festival Paris en toutes lettres.

Le présent impossible

Dominique A, Lou et Mahut

Depuis plus de trente ans, Dominique A, icône de la nouvelle scène française, dispense en chansons ses vertus poétiques. En 2022, il embrasse pleinement sa vocation de poète en publiant, sous son nom complet, Dominique Ané, son premier recueil, Le Présent impossible. «Enfant gâté d’une solitude et d’une poignée de temps imméritée», il y exprime avec ironie sa mélancolie contemplative, sa passivité devant le cours indomptable du présent et sa lucidité face à ce qu’il emporte («J’ai chaque jour une idée plus nette de ce qui se perd en chemin»). Alors il le revit à contretemps en le prolongeant par l’écriture poétique. Fort d’une discographie impressionnante, souvent en tournée, Dominique A évoque longuement les villes et les paysages qu’il traverse. Jeté sur les routes, partageant le sort des troubadours, des goliards et autres inutiles au monde, il porte un regard drôle et acéré sur ce qui l’entoure, sans ménagement sur sa propre existence.

Des poèmes courts, frontaux, sans hermétisme ni préciosité, mais toujours d’une grande délicatesse, que nous lira Dominique A au son de sa guitare. Il sera accompagné par la voix profonde de la chanteuse Lou, autrice, compositrice et interprète de quatre albums intimistes, qui insuffle aux poèmes une grande force évocatrice. Et par Mahut, percussionniste de génie, compagnon de scène de Jacques Higelin, Bernard Lavilliers ou encore Barbara, qui mêle aux percussions organiques les sons électroniques de ses inquiétantes machines.


À lire

  • Dominique Ané, Le Présent impossible, dessins d’Edmond Baudoin, coll. « L’Iconopop », L’Iconoclaste, 2022.

À écouter

  • Dominique A, Reflets du monde lointain, Cinq 7/Wagram Music, 2023.
  • Dominique Ané, Sébastien Boisseau, Stephan Oliva, Sacha Toorop, Jean-François Mondot, Memento, La Buissonne, 2024.

Retrouvez Dominique A pour la soirée de clôture au Mucem, dimanche 26 mai, avec le concert littéraire Memento.