Comment la littérature s’empare-t-elle de l’Histoire – la grande, celle qui figure dans les livres ? Valérie Manteau nous dévoile les prémices de son exploration de la Citadelle, ce fort bâti au 17e siècle pour dompter l’esprit d’indépendance marseillais. Jean-Baptiste Andrea choisit la forme romanesque absolue pour sculpter l’histoire tourmentée de l’Italie du 20e siècle. Bibiana Candia nous conte celle de jeunes Galiciens fuyant avec espoir la pauvreté en 1853 pour découvrir l’horreur de l’esclavage à Cuba, tandis que Xavier Bouvet met au jour un épisode palpitant de la Seconde Guerre mondiale en Estonie. Mathieu Belezi poursuit sa fine dissection de l’histoire de l’Algérie et s’aventure dans les ténèbres de la colonisation française, avec le dessinateur Kamel Khélif. D’Algérie, il est aussi question avec Faïza Guène, qui interroge les silences de l’immigration dans un beau roman adapté sur scène. À travers le regard de trois de ses écrivains, la littérature portugaise célèbre les 50 ans de la révolution des Œillets. Dans un récit magistral, Beata Umubyeyi Mairesse dénoue les fils de son histoire personnelle et dialogue avec l’historienne Hélène Dumas sur le génocide perpétré au Rwanda il y a 30 ans. La BD n’est pas en reste : Lili Sohn raconte Marseille en couleurs à travers la vie d’un immeuble. Des mois durant, Hippolyte est monté à bord de l’Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée, pour témoigner dans une BD-reportage de l’un des drames de notre siècle, qu’il dessinera sur scène entouré de Guillaume Gouix, Arthur H et Emily Loizeau.