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Les beaux jours de Leïla Slimani

Leïla Slimani et Jean-Marie Laclavetine
Lecture par Anna Mouglalis

Grand entretien animé par Olivia Gesbert

Pour clore la belle série des grands entretiens 2024, Oh les beaux jours ! reçoit Leïla Slimani. Né à Rabat, au Maroc, en 1981, l’écrivaine construit une œuvre où elle mêle romans et essais, explorant à la fois des questions d’identité, de genre, et scrutant avec finesse les maux de la société.

Leïla Slimani a acquis une renommée internationale avec son deuxième roman, Chanson douce, thriller familial où elle explore les tensions entre une nounou et une famille bourgeoise, livre couronné par le prix Goncourt en 2016, et adapté à l’écran.
Connue pour ses engagements, elle n’hésite pas dans ses romans, mais aussi dans ses essais et tribunes à aborder des sujets polémiques, la sexualité et le corps des femmes, le colonialisme, en revendiquant sa double nationalité marocaine et française. Ces dernières années, elle a entrepris l’écriture d’une trilogie, Le Pays des autres, vaste fresque qui retrace l’histoire de la colonisation française au Maroc à travers le regard de personnages féminins.
Elle a également publié un très beau récit personnel, Le Parfum des fleurs la nuit, inspiré par une nuit passée dans les collections d’art du Palazzo Grassi, à Venise, confession discrète et intense où elle évoque son père, jadis emprisonné.

Son éditeur et premier lecteur, Jean-Marie Laclavetine, nous racontera l’envol de l’écrivaine qu’il avait reçu pour un stage d’écriture et qu’il continue d’accompagner. La comédienne Anna Mouglalis partagera ses combats féministes et lira certains passages de ses livres, notamment Sexe et mensonges, livre choc autour de la sexualité au Maroc. On découvrira le travail de la réalisatrice Sonia Terrab, complice de longue date, avec qui elle a lancé le manifeste des « hors-la-loi » et créé l’association Moroccan Outlaws.
Une heure trente en compagnie d’une écrivaine passionnée, interviewée par Olivia Gesbert, qui dirige la revue NRF chez Gallimard.


À lire

  • Regardez-nous danser. Le Pays des autres, tome 2, Gallimard, 2022.
  • Le Parfum des fleurs la nuit, coll. «Ma nuit au musée», Stock, 2021.
  • Sexe et mensonges. Histoires vraies de la vie sexuelle des femmes au Maroc, Les Arènes, 2021.
  • Le Pays des autres, tome 1, Gallimard, 2020.
  • Chanson douce, Gallimard, 2016 (prix Goncourt 2016).
  • Dans le jardin de l’ogre, Gallimard, 2014.

Les beaux jours de Mathias Enard

Mathias Enard et Myriam Anderson
Lecture par Emmanuel Noblet

Grand entretien animé par Élodie Karaki

Oh les beaux jours ! est heureux d’accueillir l’un des écrivains français les plus passionnants. Depuis vingt ans, Mathias Enard élabore une œuvre exigeante qui embrasse brillamment l’histoire, les grands récits, explorant dans une langue foisonnante les liens entre Orient et Occident, la mémoire douloureuse des conflits et la complexité des identités en mouvement.

Né en 1972, Mathias Enard a grandi dans le Poitou. Après des études à l’École du Louvre, il apprend l’arabe et le persan à l’Inalco. Il effectue son service militaire en Syrie, enseigne le français à Soueïda. Installé à Barcelone en 2000, il contribue à plusieurs revues culturelles et devient traducteur.

Son premier roman, La Perfection du tir (2003), remporte le Prix des cinq continents de la francophonie. C’est Zone (2008) qui le révèle au public, avec ses 500 pages caractérisées par une unique et impressionnante phrase à la première personne. En 2010, il publie Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, lauréat du prix Goncourt des lycéens. Suit Rue des voleurs, récit de voyage d’un jeune Marocain errant en Espagne lors des Printemps arabes et du mouvement des indignés et en 2015, Boussole, qui interroge avec finesse la manière dont l’Occident a construit une vision de l’Orient à travers le parcours singulier d’un personnage hanté par la quête de l’altérité, livre pour lequel il reçoit le prix Goncourt. Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs (2020) le ramène dans son Poitou natal.
Dans son dernier roman, Déserter, paru à l’automne dernier, il alterne l’histoire d’un soldat en rupture d’une guerre contemporaine et celle d’un mathématicien allemand, de la montée du nazisme jusqu’à l’effondrement des États communistes.

Mathias Enard aime aussi les projets collectifs, comme celui qui l’a uni à la dessinatrice Zeina Abirached dans un roman graphique, Prendre refuge, dont on verra des planches lors de cet entretien. Depuis la rentrée 2020, il anime l’émission L’entretien littéraire chaque dimanche sur France Culture.

L’écrivain reviendra sur son parcours, sa passion pour l’art, son rapport aux langues et à la littérature. Comme toujours pour l’exercice du grand entretien façon Oh les beaux jours !, il sera entouré d’une invitée : son éditrice chez Actes Sud, Myriam Anderson, qui l’accompagne depuis plusieurs années. Enfin, il se laissera surprendre avec le public par le visionnage de quelques archives soigneusement choisies, tandis que le comédien Emmanuel Noblet fera entendre des extraits de ses romans.


À lire

  • Mathias Enard, Zone, Actes Sud,2008.
  • Mathias Enard, Boussole, Actes Sud, 2015 (prix Goncourt 2015).
  • Mathias Enard, avec Zeina Abirached, Prendre refuge, Casterman, 2018.
  • Mathias Enard, Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs, Actes Sud, 2020.
  • Mathias Enard, Déserter, Actes Sud, 2023.

Les beaux jours de Colum McCann

Colum McCann et ses invités
Lecture par Emmanuel Noblet

Entretien animé par Christophe Ono-dit-Biot (Le Point)

Oh les beaux jours ! est heureux d’accueillir l’un des plus grands écrivains actuels, lu et traduit dans le monde entier, dont l’œuvre résonne avec notre époque. Interrogé par Christophe Ono-dit-Biot, qui le connaît bien, il reviendra sur son parcours d’écrivain et de journaliste.

Né à Dublin en 1965, Colum McCann vit à New York. Après une carrière de journaliste qui débute en Irlande, il décide de voyager aux États-Unis. Il parcourt ainsi 20 000 kilomètres sur sa bicyclette, multipliant les petits boulots, et tire de ce voyage son premier livre, La Rivière de l’exil. Il accède à la notoriété avec Et que le vaste monde poursuive sa course folle, où une ronde personnages entremêle ses voix pour restituer l’effervescence des années 1970. Il est l’auteur de six autres romans, dont une biographie romancée sur Rudolf Noureev, Danseur, et Zoli, qui plonge dans l’univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle. En 2021, il publie Apeirogon, basé sur l’histoire vraie de deux pères, un Palestinien et un Israélien, qui ont chacun perdu une fille dans le conflit. Ce grand livre sur le pardon et la rédemption remporte un immense succès dans le monde entier.

Écrivain engagé, Colum McCann publie régulièrement récits et fictions pour de grands magazines tel The New York Times. En prise avec le réel, il poursuit sa quête humaniste avec son dernier livre American Mother, coécrit avec Diane Foley qu’il a accompagnée au procès des bourreaux de Daech qui ont tué son fils, le journaliste James Foley, et qu’il a vu puiser dans sa foi et son humanisme la force d’affronter un de ceux qui l’ont torturé et décapité.

Croire que l’écriture peut aider à réparer le monde, c’est ce qui anime l’écrivain qui a créé Narrative 4, une plateforme d’écriture collaborative pour les jeunes, projet caritatif dont on découvrira le travail, mis en parallèle avec les actions développées par Oh les beaux jours ! toute l’année à Marseille.
Ce grand entretien sera ponctué de lectures de ses livres par Emmanuel Noblet, accompagnées de photographies de Sarah Moon, de ses drôlissimes conseils à un jeune auteur et d’un extrait du bouleversant film documentaire Jim, l’histoire de James Foley, réalisé par son ami d’enfance Brian Oakes.


À lire

  • American Mother, avec Diane Foley, traduit de l’anglais par Clément Baude, Belfond, 2024 (Prix Transfuge du meilleur livre étranger).
  • Apeirogon, traduit de l’anglais par Clément Baude, Belfond, 2020 (Grand prix des lectrices Elle, prix du Meilleur livre étranger).
  • Lettres à un jeune auteur, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, 10/18, 2019.
  • Et que le vaste monde poursuive sa course folle, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, Belfond, 2009 (prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville, Meilleur livre de l’année du magazine Lire, prix littéraire international IMPAC de Dublin 2011).

Les beaux jours de Romain Gary

Hervé Le Tellier et Kerwin Spire
Lecture par Emmanuel Noblet

Grand entretien posthume animé par Alexandre Alajbegovic

Depuis l’an dernier, les grands entretiens du festival rendent aussi hommage à des écrivains disparus. Ainsi, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, né en 1914 à Vilnius, en Lituanie, décédé en 1980 à Paris, dont l’œuvre immense continue de susciter l’admiration, et de faire l’objet de nombreuses adaptations et études.

La vie de Gary est en soi un roman : arrivé en France avec sa mère en 1928, il passe son adolescence à Nice, étudie le droit à Aix-en-Provence et s’engage dans l’Armée de l’air. Entré en résistance dès 1940, pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait compagnon de la Libération et s’engage dans une carrière diplomatique, qui le mènera notamment à New York, puis à Los Angeles. Écrivain prolifique, ses romans seront marqués par les épisodes de sa vie, par un engagement humaniste contre les barbaries modernes, les injustices et les violences, entretenant une tension entre espoir et désespoir de voir l’homme céder à ses pulsions médiocres. Romain Gary est aussi à l’origine d’une des controverses les plus fascinantes de l’histoire de la littérature française, puisqu’il fut le double lauréat du Prix Goncourt, d’abord en 1956 pour Les Racines du ciel et ensuite en 1975, sous le pseudonyme d’Émile Ajar, pour La Vie devant soi, révélant ainsi la dualité et le conflit identitaire qui le hantaient.

Pour évoquer cette figure, l’écrivain Hervé Le Tellier, fervent admirateur de Gary, et Kerwin Spire, qui lui a consacré deux romans biographiques, seront réunis pour un exercice d’admiration. Images d’archives, extraits de films et interviews réalisées pour l’occasion ponctueront cet entretien, au cours duquel on entendra Romain Gary lui-même, avec sa voix charismatique, mais aussi Joann Sfar, autre grand admirateur, qui étudia à Nice dans le même lycée que Gary et l’a maintes fois dessiné.

Un grand entretien posthume pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre et la vie d’un des plus grands écrivains du XXe siècle.


Retrouvez Hervé Le Tellier à la librairie Maupetit, juste après ce grand entretien, à 18h.
Il y présentera son nouveau roman, Le Nom sur le mur (Gallimard), au cours d’une rencontre animée par Élodie Karaki.


À lire

  • L’œuvre de Romain Gary est disponible dans La Pléiade (deux tomes) et chez Folio/Gallimard.
  • Kerwin Spire, Monsieur Romain Gary. Consul général de France – 1919 Outpost Drive – Los Angeles 28, California, Folio, Gallimard, 2022.
  • Kerwin Spire, Monsieur Romain Gary, Écrivain-réalisateur – 108, rue du Bac – Paris, VIIᵉ – Babylone 32-93, Gallimard, 2022.
  • Hervé Le Tellier, Le Nom sur le mur, Gallimard, 2024.