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L’aurore est bientôt

Avec Malik Djoudi (chant), Jessie Chapuis (texte et lecture) et Gaspar Claus (violoncelle)

Pour clore la 7 e édition du festival, Oh les beaux jours ! vous convie à un dialogue musical et littéraire avec Malik Djoudi, artiste majeur de la scène musicale électro-pop. L’aurore est bientôt est une expérience sensorielle qui explore la naissance du désir et l’errance du sentiment amoureux, avec ses vérités et ses non-dits. Sensuel et cinématographique, l’univers de Malik Djoudi convoque avec grâce la poésie de l’invisible. C’est à cet endroit que la comédienne Jessie Chapuis – également autrice des textes de ce spectacle – et le violoncelliste virtuose Gaspar Claus lui répondent avec leur propre sensibilité.

Aux côtés des mots de Jessie Chapuis, ceux de Roland Barthes et de John Fante s’invitent aussi comme repères dans cette traversée contemplative ponctuée par les chansons issues des trois albums de Malik Djoudi, Un, Tempéraments (nommé « Album révélation de l’année » aux Victoires de la musique en 2020) et Troie (comprenant un duo hypnotique et déjà culte avec Étienne Daho).

Porté par la voix aiguë et envoûtante du chanteur, un final en forme de concert littéraire qui détourne en douceur les codes de la pop pour les transporter dans la dimension intimiste de l’amour, fil conducteur de cette ultime soirée du festival !


Le billet pour le concert littéraire donne également accès, à 20h, à la lecture musicale L’art et la manière de Barbara Carlotti.


À écouter 

  • Malik Djoudi, « Troie », Cinq7, 2021.

Cette lecture musicale a été créée aux Correspondances de Manosque 2022.

L’art et la manière

Lecture musicale avec Barbara Carlotti, Ingrid Samitier (guitare électrique), Jacinthe Cappello, Sophie Cattani et Fatima N’Doye.

Dans la baise, il y a l’art et la manière, les bonnes manières et les mauvais coups.

Barbara Carlotti n’y va pas par quatre chemins, surtout si la voie (voix !) mène à l’émancipation du désir féminin. Dans son premier roman, qui figure déjà dans la sélection finale du Goncourt de la nouvelle, l’autrice-compositrice-interprète a choisi le chant choral de la nouvelle pour raconter sans détour les histoires intimes de treize femmes, vécues comme des aventures sexuelles, charnelles ou amoureuses qui les poussent à repenser leurs relations aux hommes. La langue est crue et directe comme l’est la vérité nue. La parole dans l’espace public ne s’est-elle pas libérée ? Penser le corps, mettre des mots sur ce qu’on vit, sur celles et ceux qu’on touche, sur ce qu’on sent et ce qu’on ressent : Claire, Virginie, Sylvie, Anne et les autres décrivent sans honte, comme une manière de se reconsidérer.

Dans cet état des lieux d’un désir protéiforme, les nouvelles se répondent, enchevêtrant musique et littérature, Baudelaire et Gainsbourg, Shakespeare et Nina Simone, Verlaine et Étienne Daho. Car l’art est une réponse pour chacune de ces femmes, qui leur permet de mettre à distance ce qu’elles ont (mal) vécu. Il leur donne à entendre et à voir la vie, leur offrant l’art et la manière de se recréer.

Barbara Carlotti lira sur scène quelques-unes de ses nouvelles qu’elle tissera subtilement avec des chansons de son répertoire. Pour cette lecture à Marseille, elle a souhaité un final éblouissant, entourée d’une guitariste et de trois comédiennes qui n’ont peur de rien, et surtout pas de hurler «L’AMOUR EST À REINVENTER» !


Le billet pour la lecture musicale donne également accès, à 21h30, au concert littéraire L’aurore est bientôt avec Malik Djoudi, Jessie Chapuis et Gaspar Claus.


À lire

  • Barbara Carlotti, L’Art et la manière, Seuil, 2023.

À écouter

  • Barbara Carlotti, Corse île d’Amour, Elektra/Warner Music France, 2020.

Couleurs primitives

Lecture musicale de Jeanne Cherhal et projection des dessins de Petites luxures

Si l’amour voit basiquement rouge, l’érotisme a une palette chromatique un peu plus subtile. En témoignent les Couleurs primitives que lui attribue Jeanne Cherhal dans son espiègle nuancier érotico-poétique paru dans un album éponyme.

Elles sont trente glorieuses à s’épanouir sous sa plume exquise dans un foisonnement de vers courts et d’alexandrins, d’haïkus et de blasons. Prune, Fujita, Écorce claire, Saint-crème, Sang frais, Bleu d’orage, Or liquide, Pelage, Braise, Beluga, Diamant, Sahara, elles teintent le désir, le corps, l’étreinte et le plaisir d’une gracieuse volupté que souligne le trait délicat de Petites luxures alias le talentueux dessinateur Simon Frankart, au trait reconnaissable entre tous.

Sur scène, les dessins projetés deviennent des complices, effeuillant ce Pantone érotique dans un flirt ludique de mots, de musique et de dessins, faisant naître une autre couleur qui se nomme «poésie». Derrière son piano, la talentueuse Jeanne Cherhal mêle chansons et poèmes pour un début de soirée tout en sensualité.


Le billet pour cette lecture musicale donne également accès, à 23h, à celle de Pierre Ducrozet et Rubin Steiner, Variations de Paul, et au DJ Set de Rubin Steiner.


À lire

  • Jeanne Cherhal, Couleurs primitives. Un nuancier érotique, illustré par Petites luxures, Gründ, 2022.

À écouter

  • Jeanne Cherhal, « L’an 40 », Barclay, 2019.

Cette lecture musicale a été créée à la Maison de la poésie, Paris.

Repas de famille. Les écrivains se mettent à table !

Avec Colombe Boncenne, Pierre Ducrozet, Yves Pagès, Guillaume Poix, Kinga Wyrzykowska
Musique et arrangements : Maëva Le Berre
Mise en scène : Benjamin Guillard

 

Chaque année ou presque depuis sa création, Oh les beaux jours ! est à l’origine d’un ovni artistique qui marque le festival, à la croisée du spectacle et de la performance. On y retrouve sur scène des auteurs à qui il est demandé de faire un pas de côté, de prendre des risques pour le plus grand bonheur d’un public qui connaît désormais l’exercice : des textes écrits en amont et deux jours de répétitions sur la scène de La Criée pour une représentation unique et sans filet.

Après une comédie musicale restée dans les mémoires l’an dernier, le festival a décidé de faire monter sur scène cinq écrivains et une violoncelliste pour une création joyeuse qui prend cette fois pour point de départ… le sacro-saint repas de famille ! Drôle ou tendu, gourmand ou frugal, propice aux révélations fracassantes, aux règlements de compte et à la dissipation des secrets de famille, aux éclats de rire ou de voix, le repas familial est un puissant vecteur dramaturgique.

Personne n’a oublié le Festen de Thomas Vinterberg au cinéma, ni la famille dysfonctionnelle du duo Bacri/Jaoui dans Un air de famille ou celle, cruelle et grotesque, du Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard Nul doute que l’imagination foisonnante de nos écrivains saura s’emparer de ce motif familial universel avec malice et audace !

Variations de Paul

Avec Pierre Ducrozet (texte et lecture) et Rubin Steiner (musique)

S’il est un texte qui s’accorde au tempo de la lecture musicale, c’est bien Variations de Paul, le dernier roman de Pierre Ducrozet. Dans cette saga familiale, la vie se met au diapason de la musique, évolue à son rythme, au fil d’une partition qui se joue sur un siècle et trois générations.

Au commencement, il y a Antoine, le grand-père pianiste, qui débute sage et classique avant de se laisser ébouriffer par les notes bleues du jazz. Puis arrive Paul, le père producteur de musique, qui voit les sons et entend les couleurs mais dont le cœur peut parfois battre à contretemps. Projeté dans le rock à la suite d’un concert extatique de Jimi Hendrix à l’Olympia, il vit tout ouïe et à toute allure, avalant jusqu’à saturation les musiques et les bruits du monde en rêvant de composer une symphonie totale. Mais déjà un nouveau beat vient enrichir la polyphonie familiale, celui de Chiara, la fille, DJ prodigue dont la techno enfièvre les clubs berlinois. Dans ce roman choral, les personnages et les époques se superposent et s’entrechoquent comme autant de mouvements, de changements de rythme et de contrepoints.

Pour cette lecture musicale, les Variations de Paul sont d’abord celles de Pierre (Ducrozet) et de Rubin (Steiner). Les deux complices se baladent avec délectation dans cette histoire de famille, le premier faisant danser les mots sur les lignes mélodiques du second. Battant la mesure du temps, le texte se mue en une playlist qu’on se plaît à écouter avec les yeux, devenant nous-mêmes synesthésiques à l’unisson de Paul.
Ce soir, embarquez pour une expérience extrême et abyssale dans la cour d’honneur du conservatoire transformée le temps d’une nuit en un club marseillais temple de l’électro !


Le billet pour cette lecture musicale donne également accès, à 21h, à celle de Jeanne Cherhal, Couleurs primitives.


À lire 

  • Pierre Ducrozet, Variations de Paul, Actes Sud, 2023.

À écouter 

  • Rubin Steiner & The Dictaphone, Banananas, Platinum, 2023.

 

Dans le ventre des frigos

Avec Arnaud Cathrine, Cédric FabreGauzCapucine et Simon Johannin, Florent Marchet, Tiffany Tavernier
Mise en scène ildi ! eldi  (Sophie Cattani et Antoine Oppenheim).
Photographies & vidéo Pierre Morales.

Après avoir ouvert les portes de la littérature aux vestiaires de foot et aux coulisses de l’amour au cinéma, ce sont les portes de nos frigos qu’Oh les beaux jours ! compte bien dégivrer cette année lors de son incontournable soirée d’ouverture !

Appareil standardisé et sans histoire, présent dans chaque cuisine française depuis les années 1960, le réfrigérateur abrite pourtant bien des secrets… Miroir de nos pratiques et de nos marottes alimentaires, révélateur de nos contradictions et de notre rapport à la société de consommation, le frigo fait partie des objets intimes qu’on ne montre pas toujours.

À Marseille, des habitants ont accepté d’en ouvrir la porte, livrant son contenu au regard d’un photographe obsessionnel et aux imaginations d’écrivains curieux. Sur scène, sept auteurs nous font le récit gourmand de leur immersion dans les clayettes et les bacs à légumes, entre histoires personnelles et fictions ménagères.

Des écrivains réunis sur scène dans un exercice inédit, des fictions, des récits autobiographiques et peut-être même des chansons,  un souffle de fraîcheur pour démarrer le festival sur le plateau du Merlan. Brrr…


La soirée d’ouverture commence dès 19h dans le hall du théâtre !

Avec une rencontre en entrée libre : La Fabrique des jeunes auteurs.


En coréalisation avec Le Merlan, scène nationale de Marseille.