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Les beaux jours de Patrick Chamoiseau

Patrick Chamoiseau et ses invités.
Grand entretien animé par Gladys Marivat.

Né en 1953 à Fort-de-France, prix Goncourt en 1992 pour Texaco, Patrick Chamoiseau est l’auteur d’une œuvre narrative et théorique majeure où se mêlent imaginaire foisonnant et conscience politique. Les enjeux de la littérature contemporaine sont aussi au cœur de sa réflexion. Dans son dernier ouvrage Le Conteur, la Nuit et le Panier, il nous convie dans son atelier d’écrivain, observe les mystères de la création en mettant en lumière l’épaisse matière qui constitue l’oralité du conteur créole.

Au cours de ce grand entretien, Patrick Chamoiseau nous emmènera à la Martinique, terreau fertile de son œuvre, île où s’est inscrit en lui, très jeune, l’écartèlement entre le créole et la langue française, mais aussi tout le tragique de cette terre de souffrances qui porte l’histoire douloureuse des esclaves. Il reviendra sur ses lectures d’enfance, sa fascination pour les livres et les bibliothèques, son goût pour l’histoire, et s’attardera aussi sur des passions qu’on lui connaît moins : le dessin, la bande dessinée et la science-fiction. Il convoquera, bien sûr, quelques-unes des grandes figures littéraires et intellectuelles qui le portent, Rabelais, Victor Segalen, Aimé Césaire et Édouard Glissant.

Patrick Chamoiseau dialoguera avec le réalisateur Guy Deslauriers, avec qui il a travaillé sur plusieurs scénarios (L’Exil du roi Behanzin, Aliker ou Césaire contre Aragon…). À ses côtés également, le psychanalyste Roland Gori avec qui il évoquera une autre forme d’esclavagisme, celle de notre société capitaliste dominée par un langage numérique, dont l’art et le conte pourrait être la porte de sortie.
C’est la comédienne Yasmina Hou-You-Fat qui fera entendre sur la scène du conservatoire les textes de ce grand écrivain penseur de notre monde, que nous sommes heureux d’accueillir.


À lire (bibliographie sélective)

  • Le Conteur, la Nuit et le Panier, Seuil, 2021.
  • Manifestes, avec Édouard Glissant, éditions de La Découverte, 2021.
  • Frères migrants, Seuil,2017 .
  • Texaco, Gallimard, 1992.

À écouter

  • Baudelaire jazz. Méditations poétiques et musicales avec Raphaël Imbert, Seuil, 2022.

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Les beaux jours d’Elif Shafak

Elif Shafak et ses invités.
Grand entretien animé par Olivia Gesbert
et traduit de l’anglais par Valentine Leÿs.

Écrivaine turque reconnue internationalement, autrice de romans aux narrations foisonnantes qui empruntent aussi bien aux récits orientaux qu’occidentaux, Elif Shafak vient à la rencontre du public au cours d’un grand entretien où il sera question de son œuvre et de son impressionnant parcours.

On se souvient de La Bâtarde d’Istanbul, paru en 2006 en Turquie, qui traitait du génocide arménien à travers des regards féminins, immense succès dans le monde entier qui lui a valu d’être poursuivie par l’État turc. Imprégnée par les mysticismes et particulièrement le soufisme, mais fustigeant toute forme de bigoterie, sa littérature s’intéresse à la mémoire et à sa transmission, aux questions de genre, d’appartenance et d’exil.

Son dernier roman, L’Île aux arbres disparus, se déroule à Chypre, à l’époque de la partition de l’île. Dans ce récit qui questionne le déracinement et les amours interdites, elle fait entendre le cri silencieux de la nature. L’écologie et le féminisme sont des thèmes chers à Elif Shafak, ce que viendra rappeler Jeanne Burgart Goutal, professeure de philosophie à Marseille et écoféministe, qui tisse un lien entre la destruction de l’environnement et les violences faites aux femmes.

Écrivant aussi bien en turc qu’en anglais, elle enseigne à l’université aux États-Unis et au Royaume-Uni, travaille pour des journaux internationaux, collabore à l’écriture de séries. Avec la présence sur scène de son éditeur français, Patrice Hoffmann, et le témoignage de sa traductrice Dominique Goy-Blanquet, il sera question de l’architecture finement élaborée de ses récits, de la musicalité de sa langue que fera entendre la comédienne Constance Dollé. Car la musique compte beaucoup pour Elif Shafak. Grande mélomane, elle est capable de faire le grand écart entre musique soufie et heavy metal, et a même écrit pour des musiciens rock !

Une rencontre passionnante avec une grande voix littéraire d’aujourd’hui, aux convictions marquées et à la trajectoire exceptionnelle.


À lire

  • Elif Shafak, L’île aux arbres disparus, traduit de l’anglais par Dominique Goy-Blanquet, Flammarion, 2022.
  • Elif Shafak, La Bâtarde d’Istanbul, traduit de l’anglais par Aline Azoulay, Phébus, 2007.
  •  Jeanne Burgart-Goutal, Être écoféministe. Théories et pratiques, L’Échappée, 2020.

En coréalisation avec le Mucem.


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Les beaux jours de Christine Angot

Christine Angot et ses invités.
Grand e
ntretien animé par Laure Adler.

Écrivaine et dramaturge, Christine Angot est l’une des écrivaines les plus lues en France. C’est son roman L’Inceste qui la révèle au grand public en 1999 et lui donne la place unique qu’elle occupe aujourd’hui sur la scène littéraire.
Elle compose une œuvre marquée par la relation incestueuse imposée par son père, un thème qu’elle a abordé bien avant qu’il n’émerge à la faveur du mouvement #MeToo, traumatisme sur lequel elle apporte un nouvel éclairage dans son dernier roman, Le Voyage dans l’Est, qui lui a valu cette année le prix Médicis.
Née en 1959 à Châteauroux, elle a souvent dépeint cette ville, décor de son enfance, notamment dans Un amour impossible, adapté au cinéma par Catherine Corsini en 2018. Guidée par l’urgence absolue d’écrire et la recherche d’une « vérité vivante », elle sonde au fil de ses romans (plus de vingt à ce jour) les relations humaines, amoureuses, dans la famille comme dans la société.

Au cours de ce grand entretien mené par Laure Adler, il sera sans aucun doute question du style Angot, de sa plume incisive et puissante, mais aussi des réactions – jamais indifférentes – que suscitent régulièrement ses prises de position en tant qu’artiste. L’écrivaine reviendra sur les grandes figures littéraires qui l’ont marquée, Proust, Duras ou Beckett. À ses côtés, Christine Angot a souhaité convier un complice de longue date, le chef d’orchestre Laurent Campellone, directeur du Grand Théâtre de Tours. Ils évoqueront ce qui fonde leur amitié et nous aideront à percevoir les liens intimes qui unissent musique et littérature. Il sera aussi question de son travail d’écriture pour le théâtre, de la question de l’adaptation avec le témoignage de Pauline Gaillard, monteuse des films de Valérie Donzelli et de Sébastien Lifshitz.

Pour finir, Christine Angot se livrera à l’un de ses exercices favoris, la lecture sur scène de ses propres textes, offrant ainsi aux spectateurs de La Criée la puissance mélodique de sa langue.


À lire

  • Christine Angot, Le Voyage dans l’Est, Flammarion, 2021.
  • Christine Angot, Un amour impossible, Flammarion, 2015.
  • Christien Angot, L’Inceste, Gallimard, 1999.

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