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Mon désir le plus ardent

Avec Pete Fromm.
Entretien animé par Yann Nicol et traduit de l’anglais par Valentine Leÿs.

Depuis Indian Creek, captivant récit d’aventures et d’apprentissage devenu instantanément un classique, Pete Fromm est reconnu comme l’un des auteurs majeurs du « nature writing », ce mouvement littéraire qui célèbre les grands espaces, la nature sauvage, les paysages grandioses de l’Ouest américain. Ses romans et recueils de nouvelles sont aujourd’hui traduits dans le monde entier (onze livres parus en France chez Gallmeister !). Mais si ses œuvres connaissent un tel écho, c’est peut-être parce qu’au-delà de son rapport à la nature, Pete Fromm sait mieux que quiconque nous parler des humains. En témoigne son dernier roman, Mon désir le plus ardent, portrait d’un couple, Maddy et Dalt, qui se rencontrent et vivent leur amour passionnément jusqu’au jour où Maddy apprend qu’elle est enceinte et atteinte d’une sclérose en plaques. Ensemble, ils vont affronter la maladie avec courage et humour.

C’est donc un géant de la littérature américaine qui pose ses valises à Marseille, pour une rencontre intime qui – on l’espère – devrait satisfaire les désirs les plus ardents de ses lecteurs !


À lire

  • Pete Fromm, Mon désir le plus ardent, traduit de l’anglais (États-Unis) par Juliane Nivelt, Gallmeister, 2018.

 

 

 

Marcher jusqu’au soir

Avec Lydie Salvayre.
Entretien animé par Élodie Karaki.

Sur proposition de son éditeur, Lydie Salvayre (Prix Goncourt en 2014 pour Pas pleurer) a accepté (à contrecœur !) de se laisser enfermer toute une nuit dans le musée Picasso, à Paris, à l’occasion d’une exposition consacrée à Giacometti. Pourtant, face à L’homme qui marche, elle se retrouve bien vite dans l’incapacité d’écrire… Cette œuvre, qu’elle admire tant, ne lui inspire rien.

Ce vide d’inspiration va l’amener à se tourner vers son enfance, explorant la figure de son père – redouté et redoutable –, et essayant de comprendre comment s’est constitué son rapport à la culture. L’humeur railleuse et le verbe corrosif, elle en profite aussi pour questionner le milieu artistique et ses institutions, non sans faire l’éloge de Giacometti, de sa radicalité et de ses échecs revendiqués.

C’est dans un autre musée qu’elle vient aujourd’hui nous raconter cette étrange expérience…


À lire :

  • Lydie Salvayre, Marcher jusqu’au soir, coll. « Ma nuit au musée », Stock, 2019.

En coréalisation avec le Mucem.

Manifesto

Avec Léonor de Récondo.
Entretien animé par Guénaël Boutouillet.



Rencontre avec la violoniste et écrivaine Léonor de Récondo pour un dialogue intime autour de son œuvre littéraire et musicale, mais aussi autour de son père, le peintre et sculpteur Félix de Récondo, auquel elle rend un hommage poignant dans son dernier livre, Manifesto.

Renouant avec la veine autobiographique de son premier roman Rêves oubliés (2012), elle y fait le récit de la longue veillée précédant sa mort, entre évocations de sa jeunesse (la guerre d’Espagne, l’exil), de son rapport à l’art, et conversations rêvées (avec Hemingway). Dans ces moments de recueillement, la présence solaire de sa mère lui permet de convoquer le couple qu’ils formaient et leur puissant amour familial.

Un somptueux éloge de l’amour, de la joie partagée, et de la force créatrice comme ultime refuge à la violence du monde.


À lire :  

  • Léonor de Récondo, Manifesto, Sabine Wespieser, 2019.

    En coproduction avec l’Alcazar.

Grands carnivores

Avec Bertrand Belin.
Entretien animé par Yann Nicol.

Auteur-compositeur, guitariste et chanteur, Bertrand Belin est aussi écrivain, auteur de Requin (2015) et Littoral (2016), parus chez P.O.L, dans lesquels on retrouve la poésie concise, les ellipses et l’univers mystérieux de ses chansons. Son nouveau roman, Grands carnivores confirme que la mélodie de ses mots n’est pas sans résonance avec sa musique.
Dans cette fable à l’ironie corrosive, il raconte la rivalité violente entre deux frères – l’un chef d’entreprise cynique et l’autre, artiste rêveur et idéaliste –, alors que des fauves échappés d’un cirque sèment la panique dans la population… Qui a peur d’être dévoré ? Et par qui ?

Un entretien tout en douceur et en profondeur, une autre occasion d’entendre sur scène la belle voix grave du dandy punk de la chanson française, aussi subtilement radical et avisé dans ses romans que dans ses albums.


À lire

  • Bertrand Belin, Grands carnivores, P.O.L, 2019.

À écouter

  • Bertrand Belin, « Persona », Wagram, 2019.

En coréalisation avec le Mucem.

On est là pour s’amuser

Avec Fabcaro.
Entretien animé par Tewfik Hakem.

Il a commencé à écrire parce qu’il avait du mal à parler ; le paradoxe, désormais, c’est qu’on lui demande sans arrêt de parler de ce qu’il écrit. Généralement Fabcaro rechigne à évoquer son travail et préfère rester tranquille chez lui, du côté de Montpellier, même si les sollicitations affluent depuis le succès foudroyant de Zaï zaï zaï zaï publié par 6 pieds sous terre, autant dire chez le plus underground des éditeurs « indés »…

Auteur d’une trentaine de BD, engagé dans des collectifs, souvent complice avec d’autres dessinateurs en œuvrant aux scénarios, Fabcaro mélange autobiographie, absurde et critique sociale. Le prince de l’autodérision nous fait l’honneur de venir discuter avec nous. De ses livres, bandes dessinées et romans (il en a écrit deux), de ses spectacles, de la notion de couple – cette belle idée qui n’a jamais fonctionné et qu’il dézingue en un trait ultraminimaliste dans Si l’amour c’était aimer ou Moins qu’hier (plus que demain) –, de l’amour et du pipeau, des utopies humaines et autres drogues douces de la vie.

À l’occasion de la sortie de sa dernière BD au titre évocateur Open Bar 1re tournée, un apéro avec Fabcaro avant de retrouver le soir, sur la scène de La Criée, une adaptation jubilatoire de Zaï zaï zaï zaï.
Oh le beau cadeau !

Le tour de France de Jamy

Avec Jamy Gourmaud.
Entretien animé par Nicolas Lafitte.

Tout le monde connaît Jamy ! Grâce à son émission de télé C’est pas sorcier, il a su faire aimer la science à de très nombreuses générations.

Ce passeur d’histoires à la curiosité insatiable vient de publier son premier livre, Mon tour de France des curiosités naturelles et scientifiques, dans lequel il nous entraîne dans une promenade hors des sentiers battus, à la découverte des trésors de notre patrimoine : entre anecdotes personnelles et explications scientifiques, Jamy Gourmaud dévoile les secrets d’une quinzaine de curiosités réparties dans toute la France, des dinosaures d’Espéraza aux centrales hydro-électriques du Rhin, et de la vanille de la Réunion au Radôme futuriste de Pleumeur-Boudou… sans oublier, bien sûr, l’indétrônable savon de Marseille !


À lire :

  • Mon tour de France des curiosités naturelles et scientifiques, Stock, 2019.

En coproduction avec l’Alcazar.

La Trace et l’Aura

Avec Patrick Boucheron.
Entretien animé par Arno Bertina.

Avec l’Histoire mondiale de la France, qu’il a dirigée avec succès, ses cours au Collège de France, ses émissions pour Arte et pour France Culture, Patrick Boucheron a acquis une notoriété à laquelle peu d’historiens peuvent prétendre aujourd’hui. C’est donc avec excitation qu’on l’entendra évoquer son dernier essai, La Trace et l’Aura, où il revient à son champ d’études privilégié : le Moyen Âge. Avec une passion érudite, il y fait le récit de la vie – ou plutôt des vies posthumes – d’Ambroise, élu évêque de Milan en 377, à cette époque de l’Antiquité tardive où la ville est l’une des capitales de l’Empire romain. En interrogeant le temps long de l’histoire, il nous révèle sur douze siècles les multiples directions que peut prendre un récit qui cherche à se renouveler, entre manipulation du souvenir et mémoire chahutée.

Pour comprendre sa tentative de « rendre l’épaisseur des temps par quelques expériences narratives », Oh les beaux jours ! a demandé à l’écrivain Arno Bertina d’interroger Patrick Boucheron. Ensemble, ils évoqueront les manières dont se fabriquent les identités collectives mais aussi les frontières poreuses entre histoire et littérature.


À lire

  • Patrick Boucheron, La Trace et l’Aura. Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle), coll. « L’Univers historique », Seuil, 2019.
  • Arno Bertina, Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017.