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Qui contrôle le passé contrôle le futur

Rencontre autour de la nouvelle traduction de 1984 de George Orwell.
Avec Josée Kamoun, Pierre Ducrozet et François Angelier.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

1984, le chef d’œuvre dystopique de George Orwell est sorti en France en 1950 chez Gallimard. Le voilà qui reparaît ces jours-ci chez le même éditeur, dans une nouvelle traduction de Josée Kamoun qui en accentue l’implacable modernité. Quoi de neuf dans ce nouvel opus ? L’histoire reste évidemment la même – Big Brother règne en maître sur un État totalitaire qui s’emploie à gommer toute forme d’individualité –, mais la langue d’Orwell a gagné en fluidité. Exit les tournures académiques et les choix lexicaux parfois aseptisés ; le nouveau texte restitue avec plus de force encore la terreur dans toute son immédiateté, sans gommer pour autant les particularités stylistiques de cette œuvre géniale.

Josée Kamoun (qui traduit aussi Philippe Roth et John Irving) dialoguera avec l’écrivain Pierre Ducrozet (dont le récent L’Invention des corps transpose à l’ère numérique les dérives déjà dénoncées dans le roman d’Orwell), ainsi qu’avec l’homme de radio (Mauvais Genres), journaliste (Le Monde) et auteur François Angelier qui nous en dira plus sur les liens entre Orwell et la guerre d’Espagne. On sait peu, en effet, que la participation du romancier britannique – en tant que combattant – à la guerre civile espagnole a joué un rôle majeur dans l’écriture de 1984.
Une rencontre passionnante en perspective avec aussi, en exclusivité pour Oh les beaux jours !, une interview du grand scénariste de BD Pierre Christin (Valerian…), filmé dans son atelier où il prépare pour la rentrée une biographie dessinée d’Orwell…


À lire :

  • George Orwell, 1984, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Josée Kamoun, Gallimard, 2018.
  • François Angelier, Bloy ou la fureur du Juste, Points, 2015.
  • Pierre Ducrozet, L’Invention des corps, Actes Sud, 2017.

À paraître : Pierre Christin, Sébastien Verdier, Orwell Orwell, Dargaud, septembre 2018.

La Fabrique des jeunes auteurs

Avec Sophie Quetteville, des étudiants en Master création littéraire et cinématographique et des étudiants de l’IUT Métiers du livre.

La modératrice et critique littéraire Sophie Quetteville et des étudiants (création littéraire et métiers du livre) nous invitent à pénétrer dans la fabrique de l’écriture et nous éclairent sur les liens qui unissent auteurs et éditeurs. Le principe est simple : des apprentis-auteurs ont présenté en amont du festival leurs manuscrits et leurs journaux d’écriture aux regards affûtés de l’éditeur Benoît Virot (Le nouvel Attila) et d’éditeurs en herbe. Une rencontre à mi-chemin entre la performance et la masterclass, qui explore les coulisses de l’édition !


En partenariat avec Aix-Marseille Université (AMU).
Avec la complicité de Benoît Virot (Le nouvel Attila).

À la place du cœur

Avec Arnaud Cathrine. Rencontre animée par Maya Michalon.

Comment vit-on ses 17 ans dans une France touchée brutalement par le terrorisme ? Peut-on aimer sans culpabilité dans un moment où les repères volent en éclats ? La saison 1 de la série littéraire d’Arnaud Cathrine, À la place du cœur, se déroule pendant les événements de Charlie Hebdo et voit naître au lycée la première histoire d’amour de ses héros, Caumes et Esther. Dans la saison 2, devenus étudiants, ce sont les attentats de novembre 2015 à Paris qui les font basculer dans une autre vie. La saison 3 vient de paraître. Caumes a publié un roman autobiographique qui connaît un grand succès mais subit les foudres de son amie, choquée qu’il ait pu ainsi dévoiler leur intimité… Arnaud Cathrine fait le portrait d’une génération désorientée, saisissant avec justesse les doutes et les peurs de cet âge fragile où l’on découvre que l’existence est une suite d’épreuves, mais qu’heureusement amour et amitié contribuent à rester vivants.
Trois romans qui n’en font qu’un et qui s’adressent aussi bien aux adolescents qu’aux jeunes (et vieux !) adultes.


À lire : 

  • Arnaud Cathrine, À la place du cœur, tomes 1, 2 et 3, Robert Laffont, 2016, 2017, 2018.

Profession du père

Avec Sorj Chalandon et Sébastien Gnaedig. Rencontre animée par Tewfik Hakem.

Émile pourrait être un enfant comme un autre… s’il n’y avait pas son père. Nous sommes au début des années 1960, la guerre d’Algérie fait rage et des putschistes cherchent à renverser la République. Le père tente d’enrôler son fils dans l’organisation secrète OAS qui a pour but d’assassiner le général de Gaulle, ce « salaud qui brade la France aux Russes et aux cochons ». Lever en pleine nuit, coups de ceinturon et de poing, punitions, enfermement dans l’armoire (« la maison de correction ») : Émile subit la violence de son père qui n’en finit pas de l’entraîner dans ses délires mensongers et paranoïaques. La mère, elle, s’efface dans un consentement subi. Comment fait-on pour résister, à douze ans, à un tel déchainement de brutalité paternelle ?

Profession du père (Grasset, 2015) est le roman le plus secret et le plus autobiographique de l’écrivain et reporter de guerre Sorj Chalandon. Un véritable coup de cœur pour Sébastien Gnaedig, qui en a réalisé l’adaptation en bande dessinée. Il a su saisir le temps (la France des années De Gaulle), l’espace (un petit appartement lyonnais) et faire le récit de ce huis-clos familial, au plus juste des émotions. Si Chalandon a eu douleur à écrire ce livre, Gnaedig semble avoir eu vif plaisir à en saisir chaque souvenir.

Oh les beaux jours ! réunit l’auteur et le romancier sur le plateau de La Criée pour les inviter à évoquer leur travail autour de cette œuvre, mais aussi à explorer la question de l’adaptation, cet étrange dialogue entre les images et les mots, entre la littérature et la bande dessinée.


À lire :

  • Sébastien Gnaedig, d’après le roman de Sorj Chalandon, Profession du père, Futuropolis, 2018.
  • Sorj Chalandon, Profession du père, Grasset, 2015.

Quel genre de filles ?

Avec Nathalie Kuperman et Véronique Ovaldé.
Rencontre animée par Sophie Quetteville.

En faisant le portrait d’une fille qui nous ressemble, Nathalie Kuperman livre, dans Je suis le genre de fille, une comédie contemporaine sur les apparences et les non-dits. Un peu trop conciliante avec ses proches – son ex-mari, son ado, ses collègues de travail – l’héroïne décide un jour de dire « non », un immense « NON » lancé à la face de ceux qui ne doutent jamais d’eux…

Dans Soyez imprudents les enfants, Véronique Ovaldé signe un roman tendre et cruel autour de la transmission et de la quête des origines : subjuguée par une toile du peintre Roberto Diaz Uribe, la jeune Atanasia décide de partir explorer le vaste monde, pour découvrir la vérité sur cet artiste que l’on dit retiré sur une île inconnue…

Oh les beaux jours ! réunit deux belles voix de la littérature française, deux amies dans la vie, dont les romans, pourtant très différents, font surgir des personnages féminins bien décidés à prendre leur destin en main.

En coproduction avec l’Alcazar.


À lire :

  • Nathalie Kuperman, Je suis le genre de fille, Flammarion, 2018.
  • Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants, Flammarion, 2016.

À écouter sur France Culture, partenaire du festival Oh les beaux jours ! :

Disparitions

Avec Jakuta Alikavazovic et Emmanuelle Lambert. Rencontre animée par Élodie Karaki.

Dans L’Avancée de la nuit, Paul, étudiant et gardien d’hôtel, est fasciné par Amélia, l’occupante de la chambre 313. Tout chez elle est un mystère, ses allées et venues comme les rumeurs qui l’entourent. La nuit va les réunir… Jusqu’à la soudaine disparition d’Amélia. Avec son style unique, Jakuta Alikavazovic, dont on connaît la virtuosité, compose un roman lumineux évoquant tout à la fois ce qui est perdu et ce qui peut être sauvé.

L’absence, la disparition, La Désertion, sont aussi au cœur du très beau récit d’Emmanuelle Lambert, imprévisible roman-enquête qui mène le lecteur sur les traces de la mystérieuse Eva Siber : pourquoi cette jeune femme a-t-elle abandonné son métier, ses collègues, ses amis, son compagnon, sans aucune explication ?

Rencontre avec Emmanuelle Lambert et Jakuta Alikavazovic qui, à travers leurs romans respectifs, nous montrent toutes deux que l’art de la fugue – et du suspense – se conjuguent au féminin.


À lire :

  • Jakuta Alikavazovic, L’Avancée de la nuit, Éditions de L’Olivier, 2017.
  • Emmanuelle Lambert, La Désertion, Stock, 2018.

Jakuta Alikavazovic est accueillie en résidence à La Marelle (Marseille).

Un auteur/un objet : David Vann

Avec David Vann.
Rencontre animée par Damien Aubel et traduite par Valentine Leÿs.

Oh les beaux jours ! inaugure cette année un dispositif inédit, les rencontres « Un auteur / Un objet ». La règle du jeu ? Un écrivain est invité à explorer les collections du Mucem afin d’y trouver un objet résonnant avec ses romans… Un singulier dialogue entre patrimoine et fiction qui prend ici des allures de défi, lorsque l’on sait la richesse des réserves de ce grand musée !

Défi relevé par l’Américain David Vann (Sukkwan Island, L’Obscure clarté de l’air, parus chez Gallmeister) : né en Alaska, ayant grandi en Californie et actuellement basé entre la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre, cet écrivain baroudeur pourrait bien, après son immersion dans le musée des civilisations de l’Europe et de Méditerranée, avoir déniché un objet qui évoque les voyages et la navigation, rappelant ainsi ses propres expériences de marin…

En coproduction avec le Mucem.


À lire :

  • David Vann, L’Obscure Clarté de l’air, trad. de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski, Gallmeister, 2017.

David Vann est accueilli en résidence à La Marelle (Marseille).

 

 

Oh les beaux lecteurs !

Avec David Vann.

Oh les beaux jours ! donne carte blanche à un groupe de lecteurs partenaires du festival pour animer une rencontre avec l’écrivain David Vann. Étudiants et collaborateurs de Sciences Po jouent le jeu des questions-réponses avec le grand écrivain américain, lauréat du prix Médicis étranger en 2010 pour Sukkwan Island (Gallmeister).

En partenariat avec Sciences Po Aix.

Le Dossier M

Grégoire Bouillier interviewé par Alix Penent, son éditrice.

Le Dossier M. est une aventure littéraire sans pareille ; ni tout-à-fait un roman, ni tout-à-fait une autofiction, plutôt un objet littéraire rare, addictif, drôle, hyper risqué et totalement réussi, publié en deux tomes et 1 748 pages !

Dans ce livre, Grégoire Bouillier entreprend de décrire sa liaison ratée avec M. et de constituer, avec une précision vertigineuse, le « dossier » de cette histoire d’amour et des dix années de chagrin qui ont suivi. Sans complaisance envers lui-même, avec une honnêteté rare, à la manière d’un Montaigne du XXIe siècle qui s’épie lui-même à chaque minute, le narrateur – à la fois auteur et personnage – déploie son récit en une multitude de « sous-dossiers », et parvient avec brio à saisir l’essence fictionnelle d’une histoire d’amour finalement assez banale.

Pour interroger cet écrivain passionnant, il était évident d’inviter celle qui releva le défi de le publier : son éditrice, Alix Penent.


À lire : Grégoire Bouillier, Le Dossier M, livre 1 (prix Décembre) et livre 2, Flammarion, 2017 et 2018.

Langues déliées

Avec Constance Debré et Dominique Sigaud.
Rencontre animée par Sophie Quetteville.

Dans nos langues est une autobiographie « par la langue ». Dominique Sigaud, auteure d’une œuvre déjà importante, tente dans ce récit de définir ce qu’est « sa langue ». En parcourant les grandes étapes de sa vie et les combats qui y sont liés, elle montre comment sa langue s’est façonnée, puis enrichie, jusqu’à l’aider à conquérir sa propre liberté.

Dans Play Boy, Constance Debré ne fait pas mystère de ses origines et de ses désaccords avec une famille d’hommes politiques et de médecins. Avocate, divorcée, mère, lesbienne, elle fait le récit percutant de son émancipation et fait voler en éclats les stéréotypes de genres et de classes.

Rencontre avec deux personnalités fortes, qui ont chacune refusé les compromissions sociales, et dont les choix exigeants, parfois douloureux, ont forgé les indépendances.


À lire :

  • Dominique Sigaud, Dans nos langues, Verdier, 2018.
  • Constance Debré, Play Boy, Stock, 2018.