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Archives

Cent jours autour du monde

Christian Garcin et Tanguy Viel.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

« En cargo, en train, en voiture, à cheval s’il le faut, mais pas en avion. » Dans Travelling, deux écrivains font le récit d’une expérience pour le moins insolite au XXIe siècle : faire le tour du monde, sans jamais prendre l’avion !

L’un, Christian Garcin, est un grand voyageur, dont l’œuvre aux ramifications multiples se nourrit de ses pérégrinations ; l’autre, Tanguy Viel, un sédentaire à l’écriture distanciée qui croyait avoir signé la pétition de Beckett, « On est cons, mais pas au point de voyager pour le plaisir ». Ensemble, ils se sont lancés le défi de parcourir le monde, de l’Amérique à la Sibérie en passant par le Japon et la Chine, par tous les moyens de transport possibles, sauf l’avion. Récit né de ce périple, leur ouvrage Travelling se révèle être une méditation littéraire inoubliable sur le voyage, sur notre rapport à l’espace et au temps, sur la confrontation entre le réel et ce qu’on imagine.

Pour Oh les beaux jours !, Christian Garcin a trié les photos de leur tour du monde, qu’ils projettent pour nous relater leur voyage en images… Comme une soirée diapo littéraire d’un genre nouveau !

« (…) quelque chose comme le voyage de Phileas Fogg en un peu plus long, volontairement plus long même, à l’opposé du pari qu’il fit quant à lui de la vitesse et de la performance. Et non pas parce qu’on se soutiendrait de l’idée absolument inverse d’une lenteur sans limites, mais enfin, il est vrai, en bons romantiques attardés, qu’à la performance on opposera volontiers la promenade, à la vitesse la flânerie, enfin, en bons bouddhistes zen, à l’œuvre accomplie le trajet qui y mène.


À lire

  • Christian Garcin, Tanguy Viel, Travelling, JC Lattès, 2019.
  • Christian Garcin, Les Oiseaux morts de l’Amérique, Actes Sud, 2018.
  • Tanguy Viel, Article 353 du Code pénal, Minuit, 2017 (Grand prix RTL–Lire).

Non-dits

Avec Sarah Chiche et Corinne Royer.
Rencontre animée par Guénaël Boutouillet.

Rencontre avec deux auteures dont les derniers romans ont en commun les non-dits, les fantômes du passé, des figures maternelles déterminantes, mais aussi l’indépendance et la fougue nécessaire à l’amour et à la vie.

Dans Ce qui nous revient, Corinne Royer mêle la controverse scientifique au drame familial pour évoquer le destin contrarié de Marthe Gautier, premier médecin à mettre en évidence le gène surnuméraire de la trisomie 21 dans les années 1950, mais dépossédée de sa découverte par un confrère masculin.

Dans Les Enténébrés, l’écrivaine et psychanalyste Sarah Chiche compose une fresque puissante et sombre sur l’amour fou, où le mal familial côtoie celui de l’Histoire en marche, de la fin du XIXe siècle aux décombres de la Seconde Guerre mondiale, de l’Afrique des indépendances à la catastrophe climatique de ce début de millénaire.

Deux mosaïques romanesques qui traversent les époques dans le tourment des généalogies et questionnent la transmission, pour le meilleur et pour le pire…


À lire

  • Sarah Chiche, Les Enténébrés, Seuil, 2019.
  • Une histoire érotique de la psychanalyse, Payot, 2018.
  • Corinne Royer, Ce qui nous revient, Actes Sud, 2019.

En coproduction avec l’Alcazar.

Le tour de France de Jamy

Avec Jamy Gourmaud.
Entretien animé par Nicolas Lafitte.

Tout le monde connaît Jamy ! Grâce à son émission de télé C’est pas sorcier, il a su faire aimer la science à de très nombreuses générations.

Ce passeur d’histoires à la curiosité insatiable vient de publier son premier livre, Mon tour de France des curiosités naturelles et scientifiques, dans lequel il nous entraîne dans une promenade hors des sentiers battus, à la découverte des trésors de notre patrimoine : entre anecdotes personnelles et explications scientifiques, Jamy Gourmaud dévoile les secrets d’une quinzaine de curiosités réparties dans toute la France, des dinosaures d’Espéraza aux centrales hydro-électriques du Rhin, et de la vanille de la Réunion au Radôme futuriste de Pleumeur-Boudou… sans oublier, bien sûr, l’indétrônable savon de Marseille !


À lire :

  • Mon tour de France des curiosités naturelles et scientifiques, Stock, 2019.

En coproduction avec l’Alcazar.

Damas, ruine et renaissance

Une histoire de la capitale syrienne à la fin du Moyen Âge

Par Élodie Vigouroux (chercheuse associée au CNRS et à l’IFPO).


COMPLET !


Au cours de l’hiver 1400, Damas, principale ville de Syrie et riche cité marchande, fut occupée par les troupes du chef turco-mongol Tamerlan qui pillèrent et incendièrent ses souks, massacrèrent une partie de sa population et capturèrent ses artisans. Pour les historiens arabes et européens, il ne restait de la ville qu’un amas de décombres. Dans le contexte troublé du début du XVe siècle, sa reconstruction apparaissait néanmoins stratégique, tant d’un point de vue politique qu’économique. Cette conférence, à travers l’analyse des sources historiques et des vestiges architecturaux, abordera la question de l’emprise de la ruine, ainsi que les enjeux, les modes, les formes et les acteurs de la renaissance de Damas après Tamerlan.


Cette rencontre entre dans le cadre du Collège de Méditerranée, un cycle de conférences organisé à l’année où des chercheurs vont à la rencontre du public, avec l’ambition de replacer les sciences humaines au cœur de la cité.


À consulter :

Oh les beaux lecteurs !

Valérie Manteau dialogue avec ses lecteurs.

Valérie Manteau sera interrogée par les lecteurs des bibliothèques marseillaises. Épaulés par Élodie Karaki, critique littéraire, ces lecteurs se sont réunis régulièrement au cours des derniers mois et ont choisi le dernier roman de Valérie Manteau, Le Sillon, parmi un choix de livres qui leur étaient soumis. Le festival leur offre l’occasion d’une rencontre privilégiée avec elle pour évoquer ses engagements militants, son parcours de journaliste et d’écrivain et, sans doute, commenter le prix Renaudot qu’elle a reçu cette année.


À lire :

  • Valérie Manteau, Le Sillon, Le Tripode, 2018 (prix Renaudot 2018).

Une rencontre en partenariat avec le réseau des Bibliothèques de Marseille.

La Trace et l’Aura

Avec Patrick Boucheron.
Entretien animé par Arno Bertina.

Avec l’Histoire mondiale de la France, qu’il a dirigée avec succès, ses cours au Collège de France, ses émissions pour Arte et pour France Culture, Patrick Boucheron a acquis une notoriété à laquelle peu d’historiens peuvent prétendre aujourd’hui. C’est donc avec excitation qu’on l’entendra évoquer son dernier essai, La Trace et l’Aura, où il revient à son champ d’études privilégié : le Moyen Âge. Avec une passion érudite, il y fait le récit de la vie – ou plutôt des vies posthumes – d’Ambroise, élu évêque de Milan en 377, à cette époque de l’Antiquité tardive où la ville est l’une des capitales de l’Empire romain. En interrogeant le temps long de l’histoire, il nous révèle sur douze siècles les multiples directions que peut prendre un récit qui cherche à se renouveler, entre manipulation du souvenir et mémoire chahutée.

Pour comprendre sa tentative de « rendre l’épaisseur des temps par quelques expériences narratives », Oh les beaux jours ! a demandé à l’écrivain Arno Bertina d’interroger Patrick Boucheron. Ensemble, ils évoqueront les manières dont se fabriquent les identités collectives mais aussi les frontières poreuses entre histoire et littérature.


À lire

  • Patrick Boucheron, La Trace et l’Aura. Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle), coll. « L’Univers historique », Seuil, 2019.
  • Arno Bertina, Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017.

Des nouvelles d’Edgar Allan Poe

Avec Christian Garcin et Thierry Gillybœuf.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

Après 1984 l’an dernier, Oh les beaux jours ! vous fait redécouvrir un autre « monstre » de la littérature à l’occasion de la nouvelle traduction de l’œuvre de l’écrivain américain Edgar Allan Poe. Plus d’un siècle et demi s’est écoulé depuis celle de Baudelaire et il fallait du culot (et du courage !) à Christian Garcin et à Thierry Gillybœuf pour s’attaquer à ce cas « unique dans les annales littéraires » où « traducteur et auteur semblent à ce point indissociables qu’on a parfois presque été tenté de croire que l’écrivain américain était une invention, une création du poète français ».

Qu’y a-t-il donc de nouveau ici ? Quelques corrections d’erreurs de traduction, de nouveaux mots qui viennent remplacer ceux qui n’existent plus dans les dictionnaires… Mais surtout l’ambition de traduire l’intégralité de l’œuvre (3 tomes sont prévus, avec des inédits), dans une présentation chronologique plutôt que thématique qui en révèle la richesse et casse l’image d’une littérature qui ne serait que fantastique, noire et macabre, inspirée seulement du gothique anglais ou du fantastique allemand. Car, on le constate ici, Poe fut aussi le père du roman policier et l’auteur d’écrits satiriques féroces visant de manière « plus ou moins déguisée » ses contemporains, avec un sens du grotesque et une habileté que les traducteurs décryptent aujourd’hui dans des notes contextualisant la vie politique et littéraire de l’époque.

Adieu donc la légende de l’écrivain incompris, du poète maudit, un corbeau noir perché l’épaule, sombre et alcoolique (Poe buvait peu d’alcool et n’a jamais fumé d’opium, nous apprennent les traducteurs) ! Avec l’obsession d’enquêteurs qui ne laissent rien de côté, dans une langue accessible qui ne trahit pas l’originale, Christian Garcin et Thierry Gillybœuf se sont lancés dans une entreprise captivante qu’ils partagent avec nous aujourd’hui.


À lire

  • Edgar Allan Poe, Nouvelles intégrales. Tome 1 (1831-1839) et Tome 2 (1840-1844), traduits de l’anglais (États-Unis) par Christian Garcin et Thierry Gillybœuf, Phébus, 2018 et 2019. Illustrations originales de Sophie Potié.

Fiction et poésie, les passerelles invisibles

Avec Michaël Batalla et Tiffany Tavernier.

Le roman est passionnant, la poésie est ennuyeuse… On connaît la chanson. Ce qu’on connaît moins, ce sont les liens qui se tissent entre écriture poétique et écriture romanesque. Grande lectrice de poésie contemporaine, Tiffany Tavernier nous parlera de cette passion et de la relation qu’elle entretient avec les poésies d’aujourd’hui. La mémoire des corps, celle des lieux, sont les thèmes récurrents de ses romans. Dans Roissy, le dernier en date, elle fait le portrait magnifique d’une femme qui a perdu mémoire et identité, une de ces « indécelables » sans domicile fixe qui s’invente vies et voyages depuis l’aéroport de Roissy, où elle a posé ses valises pour mieux se réinventer.

La rencontre prendra la forme d’un dialogue amical entrecoupé de lectures, en compagnie de Michaël Batalla, directeur du Centre international de poésie Marseille, lui-même poète.


À lire

  • Michaël Batalla, Noir de l’Égée, NOUS, 2019.
  • Tiffany Tavernier, Roissy, Sabine Wespieser, 2018.

En coproduction avec le cipM.

Ailleurs en ce pays

Avec Lisa Ginzburg et Valérie Manteau.
Rencontre animée par Élodie Karaki.

Dans son premier roman traduit en français, Au pays qui te ressemble, Lisa Ginzburg suit les émois et les bouleversements vécus par Vituca, une documentariste italienne qui vit à Paris et s’éprend de Ramos, un brillant chorégraphe brésilien. Son amour pour cet homme va l’amener à découvrir le Brésil et ses favelas, ses croyances et ses rites, tout à la fois fascinants et oppressants.
Dans Le Sillon, le dernier roman de Valérie Manteau (prix Renaudot 2018), une jeune femme part retrouver son amant turc à Istanbul et se saisit de l’histoire contemporaine de la Turquie à travers le parcours de Hrant Dink, journaliste et militant infatigable de la cause arménienne, assassiné en 2007.
En confrontant histoire amoureuse et immersion dans une culture étrangère, quête personnelle et engagement, chacune fait à sa manière le portrait d’un pays en convoquant l’intelligence du désarroi et la finesse de la pensée.


À lire

  • Lisa Ginzburg, Au pays qui te ressemble, traduit de l’italien par Martin Rueff, Verdier, 2019.
  •  Valérie Manteau, Le Sillon, Le Tripode, 2018 (prix Renaudot, 2018).

Oh les beaux lecteurs !

Avec Mehdi Charef.
Entretien animé par les étudiants de Sciences Po Aix.

Mehdi Charef sera interrogé par les étudiants de Sciences Po Aix. Épaulés par Élodie Karaki, critique littéraire, ces beaux lecteurs ont découvert le travail de l’écrivain-cinéaste au cours d’ateliers. Le festival leur offre l’occasion d’une rencontre privilégiée avec lui pour évoquer son parcours, ses engagements et son dernier roman, paru chez une jeune maison d’édition marseillaise, Hors d’atteinte.


À lire :

  • Mehdi Charef, Rue des Pâquerettes, Hors d’atteinte, 2019.

Rencontre ouverte à tous.
En partenariat avec Sciences Po Aix.