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Traverser les montagnes et venir naître ici

Marie Pavlenko et Maëva Le Berre

Astrid, quarante ans, a tout perdu : son mari, ses enfants, sa vie d’avant. Pour tenter de survivre à ce deuil, elle s’exile dans une maison isolée du Mercantour, coupée du monde, avec pour seuls bagages un carton de souvenirs et une douleur muette. Là, au cœur d’une nature aussi sauvage qu’accueillante, elle croise la route de Soraya, jeune Syrienne qui a tout quitté pour fuir la guerre et l’exil, enceinte d’un viol subi sur la route. Deux femmes, deux solitudes, deux histoires fracassées par la perte, qui vont peu à peu s’apprivoiser et réapprendre à vivre, ensemble.

À travers ce face-à-face, Marie Pavlenko explore la puissance de la solidarité, la capacité de la nature à réparer, et la force des liens tissés dans l’adversité. Ce roman bouleversant interroge la possibilité d’un nouveau départ, même lorsque tout semble perdu. Loin de tout pathos, il donne à voir la beauté brute des renaissances, la délicatesse des gestes d’entraide, et la nécessité de raconter les vies qui traversent les frontières.

Pour cette lecture musicale, Marie Pavlenko sera accompagnée par la violoncelliste Maëva Le Berre, qui sait mieux que personne faire vibrer la littérature par la musique. Ensemble, elles feront entendre ce texte comme une traversée, un souffle à la croisée de la littérature et du vivant pour célébrer la lumière qui renaît, même au cœur de la nuit.


À lire

  • Marie Pavlenko, Traverser les montagnes et venir naître ici, Les Escales, 2024.

Retrouvez Maëva Le Berre chaque jour à 14h30 dans les siestes acoustiques et le dimanche 1er juin à 17h pour la lecture musicale Autoportrait sans moi au conservatoire Pierre Barbizet.

Roman de plages

Arnaud Cathrine et Benjamin Siksou

Comment continuer à vivre quand tout vacille ? Quand l’amour s’effondre, que l’écriture se fige, que les repères s’effacent ? Dans Roman de plages, Arnaud Cathrine met en scène Raphaël, un écrivain tout juste quinquagénaire, quitté par sa compagne après vingt ans de vie commune et convalescent d’une dépression qui l’a conduit en clinique. Pour retrouver une raison de tenir debout, il accepte l’idée, soufflée par son éditeur, de prendre le large. Pas de roman à livrer, juste un journal à tenir. Un été en pointillés commence alors, ponctué d’étapes sur le littoral : La Grande-Motte, Arcachon, Benerville, Préfailles. Au fil des plages, il redécouvre la beauté des paysages et croise des personnages – une sexagénaire, un adolescent nudiste, une amoureuse éphémère – qui vont l’aider à revenir au monde.

À travers ce périple en bord de mer, qui marque son retour au roman adulte, Arnaud Cathrine déploie des thèmes qui lui sont chers : la fin de l’amour et ce qu’il en reste, les fêlures masculines, l’adolescence, incarnée ici par Loïs, un jeune homme lumineux rencontré à Arcachon, et bien sûr, le rôle que peut jouer la littérature dans la traversée du deuil intime. Marguerite Duras, Jean-Luc Lagarce, Françoise Sagan, Maggie Nelson ou Pier Paolo Pasolini accompagnent Raphaël – et Arnaud Cathrine – comme autant de présences tutélaires. Entre descriptions sensibles et saynètes vivantes, Roman de plages épouse le rythme irrégulier des marées, des élans et des replis sur soi.

Arnaud Cathrine y confirme son talent pour saisir les nuances de l’âme et l’élégance du désarroi. Il livre un texte solaire, inquiet, mélancolique sans jamais être amer, traversé par le sentiment que même les chagrins profonds peuvent contenir les germes d’un recommencement. Sur scène, il fera lecture de son texte, accompagné par Benjamin Siksou, auteur-compositeur-interprète et comédien, dont la sensibilité à fleur de peau viendra subtilement dialoguer avec ses mots.

Oh les beaux jours ! est heureux d’accueillir cette lecture musicale. Car à Marseille aussi, les plages et les embruns peuvent rouvrir les fenêtres et ramener à la vie !


À lire

  • Arnaud Cathrine, Roman de plages, Flammarion, 2025.

Retrouvez Arnaud Cathrine dans le spectacle La Nuit Mylène. Tout est chaos ?, dans Les beaux jours de Françoise Sagan et aux platines du DJ Set des écrivains !

 

Autoportrait sans moi

Pierre Ducrozet, Maëva Le Berre et Jean René

Pour faire son autoportrait, Pierre Ducrozet traverse à toute allure et en un long travelling les instants et les lieux de sa vie, comme s’il voulait replacer les choses sur une carte réinventée du temps. Étirant ou diffractant les années, il a tous les âges au même moment, traverse l’Inde et la Sicile, s’arrête au Mexique et en Papouasie, parcourt New York à pied, se retrouve enfin dans la lumière éclatante de Barcelone.

Dans ce texte fragmenté, l’auteur fait du  «je» un prisme ouvert sur le monde, mêlant à ses souvenirs une réflexion sur la mémoire et la place de l’intime. Au centre de ce voyage magnétique où la vie et la littérature ne font plus qu’un, il y a la splendeur et les bruits de tous les étés. Une plage, une maison, des corps adolescents qui se jettent dans les vagues. L’été comme la conquête de la liberté, la soif de recommencement.
Vive et poétique, l’écriture de Pierre Ducrozet avance comme un solo de jazz, entre lyrisme et retenue, cherchant à saisir les fulgurances de l’existence et la beauté de l’instant. Esquissant, au bout du chemin, un art poétique contemporain.

Pierre Ducrozet a le goût de la scène et sait s’entourer. Pour cette lecture musicale, il sera accompagné par la violoncelliste Maëva Le Berre, dont le jeu profond et solaire a déjà résonné aux côtés de nombreux écrivains, ainsi que par Jean René. Ensemble, ils feront entendre autrement ce livre qui fait de l’autoportrait un art du mouvement.

Une expérience sensorielle et vibrante pour clore en beauté ces quatre beaux jours passés au conservatoire !


À lire

  • Pierre Ducrozet, Autoportrait sans moi, Mercure de France, 2024.

Retrouvez Pierre Ducrozet lors du Kometa Comedy Club le samedi 31 mai à 21h au Conservatoire ; Maëva Le Berre pour les siestes acoustiques au conservatoire Pierre Barbizet et avec Marie Pavlenko pour la lecture musicale Traverser les montagnes et venir naître ici.

Musiques-Fictions. Naissance d’un pont

Maylis de Kerangal

Comment entrer dans un roman avec nos oreilles plutôt qu’avec nos yeux ? Les livres que nous lisons seuls sont-ils «silencieux» ? Associé au GMEM, Oh les beaux jours ! vous propose une expérience sensorielle unique : sous un dôme mobile conçu par l’Ircam, équipé de 40 enceintes et d’une technologie ambisonique de pointe qui déplace les seuils de perception et ouvre des espaces vierges à l’imaginaire, plongez dans le programme Musiques-Fictions. Des créations associant un auteur et un compositeur, qui renouvellent en profondeur le genre de la fiction radiophonique en dépassant la simple illustration sonore du récit ou du dialogue.

Au GMEM, nous vous proposons l’écoute de deux créations, l’une à partir d’un texte inédit d’Olivia Rosenthal (samedi 31 mai), l’autre à partir du roman Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal (dimanche 1er juin).

Pour adapter le roman Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal, le compositeur Daniele Ghisi imagine des passages de sons de l’avant vers l’arrière, pour «nous mettre au milieu d’un pont, avec des voitures qui passent à côté de nous». Une création saluée par Maylis de Kerangal, car elle «fait entendre un texte recréé, métamorphosé par la musique, les ondes et la vocalité. L’œuvre de Daniele Ghisi est un amplificateur romanesque, elle permet que se propage la fiction.»

Petit bonus pour les festivaliers : la séance d’écoute sera suivie d’un temps d’échange en direct avec Maylis de Kerangal, par ailleurs invitée au festival !

En coréalisation avec le GMEM.


À lire

  • Maylis de Kerangal, Naissance d’un pont, Éditions Verticales, 2010.

À découvrir


À écouter

  • Daniele Ghisi, perpetualbachmachines.eu, 2023.

Retrouvez Maylis de Kerangal le samedi 31 mai à 14h30 au Conservatoire Pierre Barbizet, pour un entretien autour de son livre Jour de ressac.

Musiques-Fictions. En voiture !

Olivia Rosenthal et Christian Sebille

Comment entrer dans un roman avec nos oreilles plutôt qu’avec nos yeux ? Les livres que nous lisons seuls sont-ils «silencieux» ? Associé au GMEM, Oh les beaux jours ! vous propose une expérience sensorielle unique : sous un dôme mobile conçu par l’Ircam, équipé de 40 enceintes et d’une technologie ambisonique de pointe qui déplace les seuils de perception et ouvre des espaces vierges à l’imaginaire, plongez dans le programme Musiques-Fictions. Des créations associant un auteur et un compositeur, qui renouvellent en profondeur le genre de la fiction radiophonique en dépassant la simple illustration sonore du récit ou du dialogue.

Nous vous proposons l’écoute de deux créations, l’une à partir d’un texte inédit d’Olivia Rosenthal (samedi 31 mai), l’autre à partir du roman Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal (dimanche 1er juin).

En voiture ! : tel est le titre de l’épisode imaginé par l’écrivaine Olivia Rosenthal, le compositeur Christian Sebille et la metteuse en scène Célie Pauthe, qui ont décidé de raconter l’histoire à la fois intime, sociale et générationnelle de la voiture, de la DS des années 1960 jusqu’aux Tesla et autres véhicules automatisés qui vont bientôt régner sur nos déplacements. Grâce au dispositif d’écoute proposé par l’Ircam, ils ont créé ensemble un univers immersif composé de voix, de rythmes, de chocs, de sons, de souvenirs d’accidents… En tissant paroles, bruits, ritournelles et autres effets musicaux, ils font ainsi entendre la complexité et la richesse de ce qui nous lie à la voiture.

Petit bonus pour les festivaliers :  cette écoute exceptionnelle sera suivie d’un temps d’échange en direct avec Olivia Rosenthal et Christian Sebille !

En coréalisation avec le GMEM.


À découvrir


Retrouvez Olivia Rosenthal samedi 31 mai, à 18h30 pour la lecture de son roman Une femme sur le fil.

Les aventuriers orphelins

Guillaume Bianco, Vincent Cuvellier et Rémi Crambes

Chaque tome de la trilogie de Vincent Cuvellier et de Guillaume Bianco raconte la vie d’un jeune orphelin plongé dans le Paris des années 1920. D’une chambre de bonne sous les toits aux abattoirs de La Villette, en passant par les mystérieuses catacombes, le lecteur est entraîné dans des aventures palpitantes dont les jeunes héros – Alexandre, Élisabeth et Madeleine – se révèlent de redoutables enquêteurs.

Embarquez pour les Années folles avec une lecture qui mêle dessins et musique !


À lire

  • Vincent Cuvellier et Guillaume Bianco, Élisabeth sous les toits, Alexandre sur les flots et Madeleine sous la ville, Little Urban, 2020-2025.

Jean-Chat voit dans le noir

Nathaniel H’Limi, Sabine Zovighian et Michael Liot

C’est le soir. Bientôt le ciel sera tout noir. Tous les enfants se brossent les dents avant d’aller au lit, mais Hector, lui, aura du mal à s’endormir. Car Jean-Chat, son chat chéri, celui qui d’habitude veille sur lui depuis l’autre bout du lit, a disparu dans l’après-midi !
C’est décidé, Hector va partir courageusement à sa recherche en s’aventurant dans la nuit. Mais s’il veut retrouver Jean-Chat, il lui faudra pas à pas apprendre à voir dans l’obscurité…

Un périple nocturne que Sabine Zovighian et Nathaniel H’Limi raconteront et dessineront en direct, accompagnés en musique et en chansons par Michael Liot.


À lire

  • Sabine Zovighian et Nathaniel H’Limi, Jean-Chat voit dans le noir, L’École des loisirs, 2024.

À écouter

  • Jean-Chat voit dans le noir, un podcast d’Arte Radio, création de Sabine Zovighian (coup de cœur de la commission jeune public de l’Académie Charles Cros).

Alma

Timothée de Fombelle et Salma Blanchard

Auteur de la magistrale trilogie Alma, Timothée de Fombelle vient faire entendre ses romans comme on écoute une épopée, en livrant quelques secrets de fabrication.
Car au cours de ses recherches sur la traite des esclaves au 18e siècle pour écrire ces récits, une rencontre avec deux enfants l’a détourné de sa tâche… Sur scène, il raconte cette expérience singulière et montre subtilement les passerelles entre la réalité historique et la fiction

Alma est une fresque historique puissante, portée par une langue lumineuse, qui traverse le commerce triangulaire, les combats abolitionnistes, les révolutions française et haïtienne. Mais c’est aussi une aventure intime, traversée par l’exil, la perte, et le désir ardent de retrouver ceux qu’on aime. Timothée de Fombelle y éclaire la complexité humaine à travers une histoire de courage, de liens et d’espérance.

À ses côtés, la jeune pianiste Salma Blanchard, élève du conservatoire Pierre Barbizet, accompagne cette conférence-lecture musicale qui parlera au cœur de toutes les générations.


À lire

  • Timothée de Fombelle, avec François Place (illustrations), Alma, Gallimard jeunesse, 2020-2024.

Coyote

Sylvain Prudhomme, Fabien Bergès et et Seb Martel.

Partir. Tendre le pouce. S’en remettre aux hasards de la route.
Deux mille cinq cents kilomètres de bitume et de poussière. Sylvain Prudhomme les a avalés en autostop, de la Californie au golfe du Mexique, en longeant cette frontière américaine à la fois fantasmée et redoutée – celle qu’on commente sans la connaître, avec en toile de fond les discours de campagne de Trump.
De ce périple est né Coyote, un livre de rencontres saisies à vif, un carnet à la main : ouvrier, camionneur, trafiquant, artiste, passagers clandestins de l’Amérique… Autant de voix captées depuis l’habitacle d’un pick-up ou au comptoir d’une station-service, que l’auteur de Par les routes restitue avec l’élégance sensible qu’on lui connaît.

Un road trip qu’il réinvente sur scène, porté par sa lecture vibrante, avec la voix complice du comédien Fabien Bergès et les riffs incandescents de Seb Martel qui tracent un paysage sous tension. Une plongée brute et poétique dans l’Amérique des marges, à la lisière du carnet de voyage, du poème et du documentaire – pour dire, encore, ce qu’il reste d’humanité sur les lignes de faille.


À lire

  • Sylvain Prudhomme, Coyote, Les Éditions de Minuit, 2024 (Prix Nicolas Bouvier 2025).

À écouter

  • Seb Martel, Saturn 63, InFiné, 2022.

 

Archipels

Hélène Gaudy et Xavier Mussat
Avec la participation en images de Jean-Claude Gaudy

« Aux confins de la Louisiane, une île porte le prénom de mon père. Chaque jour elle s’enfonce un peu plus sous les eaux. J’ai appris, en même temps que son existence, qu’elle s’apprêtait à disparaître. »

Dans Archipels, Hélène Gaudy part sur les traces de son père, artiste engagé et secret, qui prétend n’avoir jamais eu de mémoire. Son enquête débute dans l’atelier paternel, un espace saturé de livres, de carnets, de bibelots et de curiosités glanées au fil du temps : autant de fragments d’une vie, de paysages aimés, de souvenirs tus. À mesure qu’elle explore ce territoire, elle transforme cette accumulation en un archipel littéraire, une cartographie intime où chaque objet devient une île, chaque silence un passage vers l’inconnu.

Peu à peu, la fille et le père voient leurs écritures se répondre, leurs souvenirs se mêler, ravivant les rêves, les hantises et les blessures d’une époque traversée par la guerre, l’exil, les recommencements. Derrière l’accumulateur compulsif, l’homme enfant et le poète, se dessine la figure d’un père que l’autrice croyait connaître, mais qui ne cesse de se dérober et de se révéler à travers les traces qu’il laisse.

Accompagnée en musique par Xavier Mussat et par les images qui ont nourri son écriture, Hélène Gaudy propose sur scène une lecture habitée de ce texte lumineux,


À lire

  • Hélène Gaudy, Archipels, Éditions de L’Olivier, 2024.

Retrouvez Hélène Gaudy en dialogue avec ses lecteurs mercredi 28 mai à 18h, à l’Alcazar.