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Archives

Briser le silence des archives

Xavier Bouvet et Bibiana Candia

Rencontre animée par Élodie Karaki et traduite de l’espagnol par  Georges Tyras

Dans Azucre, son premier roman, l’écrivaine galicienne Bibiana Candia fait renaître une page délibérément arrachée de l’histoire espagnole. Elle raconte le destin de Bigorne, José et Oreste, trois jeunes Galiciens sans le sou, qui s’embarquent pour Cuba en 1853 dans l’espoir de fuir la misère en travaillant dans les plantations de canne à sucre. Appâtés par la promesse d’une vie meilleure, ils seront en réalité réduits en esclavage pour le compte du négrier Urbano Feyjoó-Sotomayor, comme 1700 autres de leurs congénères.
Bibiana Candia restitue sous la forme d’un roman d’aventures cette tragédie qui, jugée humiliante et contredisant la légende dorée de la conquête espagnole des Amériques, a été effacée de la mémoire nationale.

Xavier Bouvet s’est plongé quant à lui dans les archives pour écrire Le Bateau blanc, là aussi un premier roman qui raconte l’histoire méconnue de l’éphémère – et téméraire – gouvernement estonien de 1944. Le 18 septembre 1944, les troupes d’occupation allemandes fuient l’Estonie alors que les troupes soviétiques s’apprêtent à l’envahir. L’avocat Otto Tief, le dernier Premier ministre d’Estonie Jüri Uluots et une poignée de partisans n’ont alors que quelques jours pour restaurer la République avant qu’un navire envoyé par la résistance en exil ne les évacue.
Dans ce roman palpitant, Xavier Bouvet restitue l’esprit de résistance de quelques hommes face à la victoire inéluctable du totalitarisme, alors même que les États baltes, témoins impuissants de l’invasion russe de l’Ukraine, craignent à nouveau pour leur indépendance.

Comment la littérature s’empare-t-elle de l’Histoire – la grande, celle qui figure dans les livres – et comment nous la narre-t-elle à travers ses fracas et ses promesses ? Rencontre avec deux auteurs qui ont su mettre au jour des épisodes de l’Histoire passés sous silence.


À lire

  • Xavier Bouvet, Le Bateau blanc, Le Bruit du monde, 2024.
  • Bibiana Candia, Un homme sans titre, traduit de l’espagnol par Claude Bleton et Émilie Fernandez, Les éditions du Typhon, 2024.

Drôles de têtes

Lisa Laubreaux

Est-ce que je viens de la planète Terre ? Suis-je content ou en colère ? Ai-je une barbe, une moustache ou des dents en or ?

Dans cet atelier de création de personnages, les enfants sont invités à imaginer des histoires et à fabriquer un masque à partir d’une banque de formes proposée par l’illustratrice Lisa Laubreaux.

Des nouvelles des collégiens

Thibault Bérard, Didier Castino, Alexandre Labruffe, Emmanuelle Rey et Sylvie Tanette

Rencontre et remise du prix animées par Chloë Cambreling

Pour la 6e saison de ce concours qui stimule les imaginations des collégiens, cinq écrivains ont chacun accompagné une classe dans l’écriture d’une nouvelle. Avec une contrainte littéraire : intégrer le nombre « 13 » dans leur nouvelle. Treize comme l’âge des adolescents, le présage d’un malheur, le pourcentage restant d’une batterie de téléphone, le nombre d’articles d’une liste de courses ou l’adresse d’une maison qui n’existe pas…

Reflétant les aspirations et les préoccupations de leurs jeunes auteurs, ces nouvelles nous plongent dans des intrigues à suspens et des ambiances qui font frissonner !
Les cinq textes ont ensuite été soumis au vote avisé de 2500 collégiens des Bouches-du-Rhône, qui en ont débattu passionnément. Le palmarès sera dévoilé en direct dans la grande salle de La Criée, en présence des écrivains en herbe, qui se verront remettre le recueil imprimé des cinq nouvelles.


Projet mené en collaboration avec l’Académie d’Aix-Marseille, avec le soutien de la Drac Paca, du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la Fondation La Poste.


À lire

  • Des nouvelles des collégiens, saison 6, Oh les beaux jours !, 2024.
    Publication en accès libre sur ohlesbeauxjours.fr

L’envers du monde

Thomas B. Reverdy

Rencontre animée par Fabienne Pavia

Né en 2020, s’adressant uniquement aux étudiants, le prix Écriture et création est décerné conjointement par Aix-Marseille Université (AMU) et Oh les beaux jours !. Nouvelle, court récit, poème, journal, bande dessinée ; fiction ou non-fiction, essai littéraire ou autobiographie… tous les genres et les formes sont permis, à condition que les auteurs respectent la thématique choisie cette année,L’Envers du monde, elle-même inspirée du titre d’un roman de l’écrivain Thomas B. Reverdy, président du jury.
Pour rendre cette remise de prix plus vivante encore, les dix lauréats et lauréates entendent en direct les commentaires de Thomas B. Reverdy sur la qualité de leur production, tandis que le texte qui reçoit le premier prix est lu sur scène par un comédien.ne étudiant.e à AMU. Une véritable petite leçon de littérature donnée en direct par un écrivain !


En partenariat avec Aix-Marseille Université.


À lire

  • Thomas B. Reverdy, L’Envers du monde, Seuil, 2010 ; Le Grand Secours, Flammarion, 2023.
  • S’émerveiller, AMU/Oh les beaux jours !, 2023.
    Ce recueil des textes récompensés l’an dernier est en accès libre sur ohlesbeauxjours.fr

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Les beaux jours de Romain Gary

Hervé Le Tellier et Kerwin Spire
Lecture par Emmanuel Noblet

Grand entretien posthume animé par Alexandre Alajbegovic

Depuis l’an dernier, les grands entretiens du festival rendent aussi hommage à des écrivains disparus. Ainsi, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, né en 1914 à Vilnius, en Lituanie, décédé en 1980 à Paris, dont l’œuvre immense continue de susciter l’admiration, et de faire l’objet de nombreuses adaptations et études.

La vie de Gary est en soi un roman : arrivé en France avec sa mère en 1928, il passe son adolescence à Nice, étudie le droit à Aix-en-Provence et s’engage dans l’Armée de l’air. Entré en résistance dès 1940, pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait compagnon de la Libération et s’engage dans une carrière diplomatique, qui le mènera notamment à New York, puis à Los Angeles. Écrivain prolifique, ses romans seront marqués par les épisodes de sa vie, par un engagement humaniste contre les barbaries modernes, les injustices et les violences, entretenant une tension entre espoir et désespoir de voir l’homme céder à ses pulsions médiocres. Romain Gary est aussi à l’origine d’une des controverses les plus fascinantes de l’histoire de la littérature française, puisqu’il fut le double lauréat du Prix Goncourt, d’abord en 1956 pour Les Racines du ciel et ensuite en 1975, sous le pseudonyme d’Émile Ajar, pour La Vie devant soi, révélant ainsi la dualité et le conflit identitaire qui le hantaient.

Pour évoquer cette figure, l’écrivain Hervé Le Tellier, fervent admirateur de Gary, et Kerwin Spire, qui lui a consacré deux romans biographiques, seront réunis pour un exercice d’admiration. Images d’archives, extraits de films et interviews réalisées pour l’occasion ponctueront cet entretien, au cours duquel on entendra Romain Gary lui-même, avec sa voix charismatique, mais aussi Joann Sfar, autre grand admirateur, qui étudia à Nice dans le même lycée que Gary et l’a maintes fois dessiné.

Un grand entretien posthume pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre et la vie d’un des plus grands écrivains du XXe siècle.


Retrouvez Hervé Le Tellier à la librairie Maupetit, juste après ce grand entretien, à 18h.
Il y présentera son nouveau roman, Le Nom sur le mur (Gallimard), au cours d’une rencontre animée par Élodie Karaki.


À lire

  • L’œuvre de Romain Gary est disponible dans La Pléiade (deux tomes) et chez Folio/Gallimard.
  • Kerwin Spire, Monsieur Romain Gary. Consul général de France – 1919 Outpost Drive – Los Angeles 28, California, Folio, Gallimard, 2022.
  • Kerwin Spire, Monsieur Romain Gary, Écrivain-réalisateur – 108, rue du Bac – Paris, VIIᵉ – Babylone 32-93, Gallimard, 2022.
  • Hervé Le Tellier, Le Nom sur le mur, Gallimard, 2024.

Les 1001 voix de la Citadelle

Bastien Boni, Jessie Chapuis et Valérie Manteau

Depuis plusieurs mois, Valérie Manteau arpente avec passion les cinq hectares de la Citadelle de Marseille, ce grand fort dominant le Vieux-Port qui fut construit au XVIIe siècle pour dompter l’esprit d’indépendance des Marseillais, et dont ils ont été privés d’accès depuis plus de 360 ans. Ce fleuron du patrimoine marseillais ouvre enfin ses portes au public, et la richesse de son histoire méconnue aux imaginations des écrivains !
Collectant les témoignages de celles et ceux qui entretiennent un lien, récent ou ancien, avec ce monument qui est loin d’avoir livré tous ses secrets, Valérie Manteau nous offre une première restitution de ce travail de mémoire.

C’est la comédienne Jessie Chapuis (que l’on a vue l’an dernier sur scène au festival avec Malik Djoudi) qui fera entendre quelques-unes des mille et une voix de la Citadelle, dans le décor splendide de la cour demi-lune. Elle sera accompagnée par le talentueux musicien et compositeur Bastien Boni à la basse.

Une rencontre avec Valérie Manteau et un échange avec le public suivront cette lecture musicale.


En partenariat avec La Citadelle de Marseille.

Veiller sur elle

Jean-Baptiste Andrea
Rencontre animée par Chloë Cambreling

Pour ouvrir le festival, Oh les beaux jours ! accueille Jean-Baptiste Andrea, dont le dernier roman, Veiller sur elle, a obtenu le prix Goncourt cette année et rencontre un vif succès public.
En 1986, Mimo, un sculpteur de génie, se meurt dans un monastère italien. Les moines l’ont accueilli quarante ans plus tôt pour «veiller sur elle». Elle, c’est cette statue splendide que le Vatican a soustrait au monde à cause de son étrange pouvoir de séduction et des réactions troubles qu’elle suscite. Mimo raconte sa vie romanesque à travers l’Italie du XXe siècle et sa passion pour une belle et brillante aristocrate, Viola Orsini.

Né en France, atteint de nanisme, Mimo devient l’apprenti de son oncle, sculpteur sur le plateau de Pietra d’Alba, qui le martyrise. Il se place sous la protection du marquis d’Orsini, qui reconnaît son immense talent, et noue une relation indéfectible avec sa fille, Viola, qui façonnera tout son être. Moderne, brillante et émancipée, elle initie le jeune sculpteur à la culture afin qu’il s’élève socialement et s’oppose farouchement au fascisme dans lequel se sont compromis Mimo et les hommes de sa famille. Mimo deviendra un célèbre artiste, Viola se morfondra dans un mariage de convenance, mais ils ne cesseront d’entretenir cet amour courtois dont ils se nourrissent l’un et l’autre.

Jean-Baptiste Andrea livre une fresque historique ambitieuse, qui met en avant l’engagement féminin à travers le personnage de Viola et l’évocation de cette mystérieuse statue que l’on protège en l’enfermant.


À lire

  • Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle, L’Iconoclaste, 2023 (prix Goncourt 2023).

Les siestes acoustiques

Bastien Lallemant, Maëva Le Berre, Mocke, Albin de la Simone, Rémi Baille

Il n’y a pas qu’à Marseille qu’on fait la sieste, mais disons que dans la cité phocéenne l’exercice relève de la culture ! On ne présente plus ces siestes littéraires, créées il y a plus de dix ans par Bastien Lallemant. À ses côtés, des complices de choix, auteurs, chanteurs, compositeurs : Maëva Le Berre, Mocke et Albin de la Simone.

Pendant une heure, confortablement installés, laissez-vous bercer par l’alternance de lectures et de chansons. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’apporter son oreiller et de s’endormir pour de vrai…

Une véritable expérience sensorielle pour mettre en pause le rythme trépidant du festival et découvrir en douceur comment les univers des écrivains se mêlent aux territoires explorés par les chanteurs.

Les écrivains invités
Samedi 25 mai, 14h – Marion Brunet
Dimanche 26 mai, 14h – Rémi Baille


À lire

  • Rémi Baille, Les Enfants de la crique, Le Bruit du monde, 2024.
  • Marion Brunet, Nos armes, Albin Michel, 2024.

À écouter

  • Bastien Lallemant, Les Micros Siestes acoustiques, Zamora Label, 2022 ; La Paresse, Zamora Label, 2024.

Les siestes acoustiques

Bastien Lallemant, Maëva Le Berre, Mocke, Albin de la Simone
Avec Marion Brunet (samedi) et Rémi Baille (dimanche)

Bon, d’accord, il n’y a pas qu’à Marseille qu’on fait la sieste, mais disons que dans la cité phocéenne l’exercice relève de la culture ! On ne présente plus ces siestes littéraires, créées il y a plus de dix ans par Bastien Lallemant. À ses côtés, des complices de choix, auteurs, chanteurs, compositeurs : Maëva Le Berre, Mocke et Albin de la Simone.

Pendant une heure, confortablement installés, laissez-vous bercer par l’alternance de lectures et de chansons. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’apporter son oreiller et de s’endormir pour de vrai…

Une véritable expérience sensorielle pour mettre en pause le rythme trépidant du festival et découvrir en douceur comment les univers des écrivains se mêlent aux territoires sensibles explorés par les musiciens.

Les écrivains invités
Samedi 25 mai, 14h – Marion Brunet
Dimanche 26 mai, 14h – Rémi Baille


À lire

  • Rémi Baille, Les Enfants de la crique, Le Bruit du monde, 2024.
  • Marion Brunet, Nos armes, Albin Michel, 2024 (Prix littéraire du Barreau de Marseille 2024).

À écouter

  • Bastien Lallemant, Les Micros Siestes acoustiques, Zamora Label, 2022 ; La Paresse, Zamora Label, 2024.

Retrouvez Marion Brunet jeudi 23 mai à 17h30 à La Criée, pour une rencontre autour de Nos armes, qui vient de recevoir le Prix littéraire du Barreau de Marseille.

Ravages de Violette Leduc

Mathilde Forget et Laura Vazquez

En 1955, le roman Ravages, écrit par Violette Leduc, est publié dans une version censurée. Le manuscrit original a été amputé de ses cent-cinquante premières pages que Raymond Queneau, membre du comité de lecture de Gallimard, jugeait obscènes… L’ouvrage, qui retraçait l’itinéraire amoureux de Thérèse, alter ego de Violette Leduc, de son adolescence à l’âge adulte, a été expurgé d’un viol, d’un avortement et de passages érotiques lesbiens. L’écrivaine vivra cette censure comme un «assassinat» et envisagera même d’abandonner l’écriture.

En 2023, Ravages est enfin publié en intégralité par Gallimard. Thérèse y aime Isabelle, puis Cécile, puis Cécile et Marc, puis Marc, pleinement et sans censure ! Pour fêter ensemble cet événement littéraire, Mathilde Forget, qui a écrit l’une des deux préfaces de cette nouvelle édition, a imaginé une lecture augmentée mêlant archives et chansons, accompagnée par la poétesse et romancière Laura Vazquez.

Laura Vazquez a reçu le prix Wepler en 2021 pour son premier roman La Semaine perpétuelle et le prix Goncourt de la poésie en 2023 pour l’ensemble de son œuvre. Son dernier roman, Le Livre du large et du long (2023), est une épopée versifiée conçue comme un livre-monde, une encyclopédie incarnée. Mathilde Forget est autrice, compositrice et interprète. Elle a publié en 2019 un premier roman très remarqué, À la demande d’un tiers, suivi de De mon plein gré, qui met en scène la victime d’un viol s’accusant du meurtre de son agresseur.


À lire

  • Violette Leduc, Ravages, coll. “L’Imaginaire”, Gallimard, 2023.
  • Mathilde Forget, De mon plein gré, Grasset, 2021.
  • Laura Vazquez, Le Livre du large et du long, Éditions du sous-sol, 2023 (prix Goncourt de la poésie 2023).

Lecture musicale créée à la Maison de la poésie dans le cadre du festival Paris en toutes lettres.