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Le Pays d’en haut

Avec Marie-Hélène Lafon.
Entretien animé par Élodie Karaki.

Originaire du Cantal, Marie-Hélène Lafon a gardé un lien fort avec le monde sauvage, l’âpreté et le silence des grands paysages verticaux. Élevée dans une famille de paysans, elle tient dans ses romans la chronique discrète d’un monde voué à disparaître. Elle s’emploie pourtant à mettre au jour cette fatalité à travers des personnages inoubliables, dans une langue intense et travaillée, frappée par une ponctuation qu’elle maîtrise comme nulle autre, poésie chantante à la scansion hypnotique…

Le Pays d’en haut, titre de son dernier livre dans lequel elle s’entretient avec Fabrice Lardreau, c’est donc le sien, celui qui a façonné son œuvre – seize livres, romans, nouvelles, essais, depuis Le Soir du chien en 2001–, un pays où coule la Santoire, la rivière en contrebas de la ferme familiale à 1000 mètres d’altitude, qui a chargé son inspiration de la violence des éléments et du calme des contrées isolées. « Il s’agit pour moi, dans l’acte d’écrire, de prendre les empreintes de ce pays, d’en dresser une sorte d’état des lieux. »

Lectrice hors pair, de ses propres textes comme de ceux qui l’accompagnent dans son parcours d’écrivain (Flaubert, Jaccottet, Giono, Vialatte, Gracq…), elle tissera lecture et conversation en débutant cet entretien par le commentaire d’un objet qu’elle a choisi dans les réserves du Mucem, et qui n’est pas sans lien, bien sûr, avec la géographie, cette « écriture de la terre » qui nourrit si bien sa littérature…


À lire

  • Marie-Hélène Lafon, Le Pays d’en haut, Entretiens avec Fabrice Lardreau, Arthaud, 2019
  • Nos vies, Buchet-Chastel, 2017.

En coréalisation avec le Mucem.

Personne n’a peur des gens qui sourient

Avec Véronique Ovaldé.
Entretien animé par Nicolas Lafitte.

Gloria prend la fuite, un jour de juin. Elle récupère ses deux filles à l’école et les embarque sans préavis pour un long voyage en voiture. Les voilà en route vers une maison alsacienne dans la forêt de Kayserheim où Gloria, enfant, passait ses vacances. Pourquoi cette désertion soudaine ? Fuit-elle les rives de la Méditerranée pour une menace réelle ou se laisse-telle envahir par les démons de la paranoïa ? Pour le savoir, il faudra revenir en arrière, dans les eaux troubles du passé, rencontrer Giovannangeli, qui l’a prise sous son aile à la disparition de son père, lever le voile sur la mort de Samuel, le père de ses enfants, et comprendre enfin quel rôle le mystérieux avocat Santini a joué dans toute cette histoire.
Jusqu’où peut-on et doit-on protéger ses enfants? À travers l’histoire de cette mère en cavale, l’auteure de Ce que je sais de Vera Candida ou signe dans ce road-movie aux allures de thriller un véritable traité de résistance.

À La Criée, on retrouvera la grâce et l’impertinence de Véronique Ovaldé dont la voix sur scène sait admirablement transmettre les soubresauts, la fantaisie et la liberté à l’œuvre dans ses romans.


À lire :

  • Véronique Ovaldé, Personne n’a peur des gens qui sourient, Flammarion, 2019.