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Vivante

Clara Ysé et Camille El Bacha

Autrice-compositrice-interprète et romancière, venue à la musique par le violon et le chant lyrique, Clara Ysé a publié son premier recueil de poésie, Vivante.
Habitée par l’œuvre d’Ingeborg Bachmann, Marina Tsvetaieva, René Char ou encore Fernando Pessoa, elle écrit des vers depuis toujours. Pour elle, poésie et musique sont deux langues jumelles pour traverser la nuit. Mais, ajoute-t-elle, «je fais une grande différence entre les chansons et les poèmes. Quand j’écris de la poésie, elle doit se tenir dans le silence.» Chaque poème agit comme un sortilège, mêlant images guerrières et douceur organique.

Ceux qui connaissent ses chansons y retrouveront la singularité de sa voix, la même inspiration brûlante, un rythme au galop, une intensité passionnée. Comme sa musique, ses poèmes expriment l’essentiel, l’urgence, la soif de vivre. Mêlant mélancolie et fulgurance, elle y observe les tourments de l’âme et trace un chemin vers le désir.

Pour amorcer la clôture du festival, Clara Ysé donnera voix à ses poèmes et interprétera quelques-unes de ses chansons, portée par l’énergie vibrante qui traverse son œuvre. Face à la mer, dans le décor du fort Saint-Jean, elle sera accompagnée par le pianiste Camille El Bacha, animé comme elle par le dépassement des styles et la puissance salvatrice de la musique.

Billet unique avec Les royaumes invisibles de Voyou et Pedrosa.
Entrée uniquement par la passerelle du fort Saint-Jean.

En coréalisation avec le Mucem.


À lire

  • Clara Ysé, Vivante, Éditions Seghers, 2024.

À écouter

  • Clara Ysé, Oceano Nox, Tôt ou tard, 2023.
  • Camille El Bacha, Lumen, Alpha Classics, 2023.

Coyote

Sylvain Prudhomme, Fabien Bergès et et Seb Martel.

Partir. Tendre le pouce. S’en remettre aux hasards de la route.
Deux mille cinq cents kilomètres de bitume et de poussière. Sylvain Prudhomme les a avalés en autostop, de la Californie au golfe du Mexique, en longeant cette frontière américaine à la fois fantasmée et redoutée – celle qu’on commente sans la connaître, avec en toile de fond les discours de campagne de Trump.
De ce périple est né Coyote, un livre de rencontres saisies à vif, un carnet à la main : ouvrier, camionneur, trafiquant, artiste, passagers clandestins de l’Amérique… Autant de voix captées depuis l’habitacle d’un pick-up ou au comptoir d’une station-service, que l’auteur de Par les routes restitue avec l’élégance sensible qu’on lui connaît.

Un road trip qu’il réinvente sur scène, porté par sa lecture vibrante, avec la voix complice du comédien Fabien Bergès et les riffs incandescents de Seb Martel qui tracent un paysage sous tension. Une plongée brute et poétique dans l’Amérique des marges, à la lisière du carnet de voyage, du poème et du documentaire – pour dire, encore, ce qu’il reste d’humanité sur les lignes de faille.


À lire

  • Sylvain Prudhomme, Coyote, Les Éditions de Minuit, 2024 (Prix Nicolas Bouvier 2025).

À écouter

  • Seb Martel, Saturn 63, InFiné, 2022.

 

J’ai beaucoup d’amis et chacun est le meilleur

François Morel, Valentin Morel, Daniel Pennac et Antoine Sahler

C’est par le cinéma qu’ils se sont rencontrés il y a presque trente ans sur le film Messieurs les enfants – l’un y était acteur, l’autre scénariste – , mais leur amitié, elle, n’a rien d’une fiction !
François Morel et Daniel Pennac portent haut les couleurs de ce sentiment qui traverse les âges, à tel point que François les a consignées dans un Dictionnaire amoureux de l’amitié, écrit avec son fils Valentin, et qu’elles irriguent aussi l’œuvre de Daniel, notamment dans son dernier roman, Mon assassin.

Les voilà donc tous trois réunis sur scène, entourés du pianiste et compositeur Antoine Sahler, pour une lecture où l’amitié se décline en littérature, en souvenirs et en musique. Ensemble, ils convoquent les auteurs qui leur sont chers – Montaigne, J.-B. Pontalis, Fred Uhlman… – les vivants et les morts, les copains de la vraie vie et ceux rencontrés dans les livres et les films. Car, écrivent les Morel, « quand tout se confond, se brouille, se corrompt, quand le monde est à feu et à sang, quand la planète brûle, l’enfance s’éloigne, la maladie guette, heureusement il reste un sentiment qui rassure, console, soulage, un amer sur l’océan terrifiant de la confusion, du renoncement, du découragement, et ce sentiment s’appelle l’amitié. »

Et comme une véritable amitié ne résiste pas longtemps à l’envie de chanter ensemble – même quand on n’est pas tout à fait accordés ! –, Antoine Sahler accompagnera les trois complices, distillant au piano cette touche de fantaisie et de tendresse qui fait toute la saveur des retrouvailles.


À lire

  • François et Valentin Morel, Dictionnaire amoureux de l’amitié, Plon, 2024.
  • Daniel Pennac, Mon assassin, Gallimard, 2024.

Blues. La bibliothèque idéale de Barbara Hendricks et Christiane Taubira

Barbara Hendricks et Christiane Taubira
accompagnées à la guitare par Ulf Englund
Lecture musicale suivie d’une rencontre animée par Nicolas Lafitte

Oh les beaux jours ! est particulièrement heureux de réunir sur scène deux personnalités d’exception, unies par une profonde amitié et des valeurs humanistes partagées.
Barbara Hendricks est mondialement célèbre pour sa voix unique, qui enchante depuis plus de cinquante ans les plus grandes scènes lyriques. Mais cette immense artiste est aussi une femme engagée, qui n’hésite pas à mêler poésie, musique et convictions dans ses concerts. Enfant de la ségrégation raciale aux États-Unis, elle n’a rien oublié de l’amour transmis par sa famille ni des sacrifices endurés. Elle garde aussi en mémoire les enseignements précieux de ses professeurs, qu’elle dit porteurs d’une richesse qu’elle se sent tenue de transmettre. Ambassadrice honoraire à vie du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, elle incarne une voix puissante pour la dignité, la justice et la paix.

Face à elle, ou plutôt à ses côtés : Christiane Taubira. Première femme noire nommée ministre d’État en France, elle est aussi une figure littéraire incontournable. Elle dit volontiers que la littérature la construit, la console et l’inquiète tout à la fois. Autrice de nombreux ouvrages, mélomane affirmée, elle glisse dans ses écrits des paroles de chansons comme des éclats d’émotion.
Amies de longue date, les deux femmes aiment à rappeler ce qui les relie. «Christiane, c’est ma sœur. On aime la vie, on aime les gens. On a espoir dans l’humanité, mais il faut lutter, être activiste à chaque instant. Sans oublier de faire la fête !» «Barbara porte sur ses épaules toutes les peines du monde, toutes les injustices, toutes les anomalies de nos sociétés. Femme noire, pauvre… quel fabuleux capital ! Tous ces défis à relever !»

Sur la grande scène de La Criée, accompagnées à la guitare par Ulf Englund, elles s’attèleront ensemble à un autre défi : s’adresser à la jeunesse, lors d’une soirée conçue comme un manifeste d’espoir. Une parole vivante pour énoncer – et rappeler – les valeurs qui devraient, selon elles, gouverner le monde.


À lire

  • Conversation avec Christiane Taubira, avec Eric Fottorino et François Vey, Autrement, 2025.

À écouter

  • Barbara Hendricks & her Blues Band, The Road to Freedom, Arte Verum, 2018.

Mémoires sauvées de l’eau

Nina Leger et Marina Chiche

Nina Leger sonde les mémoires fragiles – celles des paysages dévastés par l’orpaillage, des rivières asséchées et des récits qu’on a voulu effacer. Son dernier livre est un roman choral, où l’eau sert de fil rouge pour explorer les non-dits de la ruée vers l’or et les vies englouties par la violence. Passé et présent s’entrelacent pour donner vie à une myriade de personnages confrontés aux héritages familiaux et à la mémoire de leurs ancêtres.

En 1848, un homme trouve de l’or dans la Feather River, en Californie du Nord, et déclenche une ruée sans précédent. Une ville naît, baptisée Oroville.
En 2020, au même endroit, Thea, une géologue venue à Oroville pour travailler en aval d’un gigantesque barrage est contrainte de fuir devant l’avancée des mégafeux…

Pour faire contrepoint aux silences de l’histoire, Marina Chiche mêle son violon aux voix d’un monde qui s’est construit en détruisant, épousant les tensions et les symboles d’un roman à la fois politique et poétique.
Littérature et musique unissent ici leurs pouvoirs d’évocation pour faire jaillir sur scène le chant ancien de la rivière, livrant un contre-récit du mythe américain.

En partenariat avec l’association des Alumnis de la Villa Albertine.


À lire

  • Nina Leger, Mémoires sauvées de l’eau, Gallimard, 2024.
  • Marina Chiche, Musiciennes de légende, Éditions First, 2021.

À écouter

  • Marina Chiche, Post Scriptum, avec Aurélien Pontier (piano), Éditions Standard, 2020.

 

Archipels

Hélène Gaudy et Xavier Mussat
Avec la participation en images de Jean-Claude Gaudy

« Aux confins de la Louisiane, une île porte le prénom de mon père. Chaque jour elle s’enfonce un peu plus sous les eaux. J’ai appris, en même temps que son existence, qu’elle s’apprêtait à disparaître. »

Dans Archipels, Hélène Gaudy part sur les traces de son père, artiste engagé et secret, qui prétend n’avoir jamais eu de mémoire. Son enquête débute dans l’atelier paternel, un espace saturé de livres, de carnets, de bibelots et de curiosités glanées au fil du temps : autant de fragments d’une vie, de paysages aimés, de souvenirs tus. À mesure qu’elle explore ce territoire, elle transforme cette accumulation en un archipel littéraire, une cartographie intime où chaque objet devient une île, chaque silence un passage vers l’inconnu.

Peu à peu, la fille et le père voient leurs écritures se répondre, leurs souvenirs se mêler, ravivant les rêves, les hantises et les blessures d’une époque traversée par la guerre, l’exil, les recommencements. Derrière l’accumulateur compulsif, l’homme enfant et le poète, se dessine la figure d’un père que l’autrice croyait connaître, mais qui ne cesse de se dérober et de se révéler à travers les traces qu’il laisse.

Accompagnée en musique par Xavier Mussat et par les images qui ont nourri son écriture, Hélène Gaudy propose sur scène une lecture habitée de ce texte lumineux,


À lire

  • Hélène Gaudy, Archipels, Éditions de L’Olivier, 2024.

Retrouvez Hélène Gaudy en dialogue avec ses lecteurs mercredi 28 mai à 18h, à l’Alcazar.