Raphaële Frier, Élisa Gérard et le duo Aimée Lespierres
Elle est rouge, la petite : rouge courroux. Parce qu’elle a toutes les corvées de la maison sur le dos, que son père ne veut pas qu’elle sorte, que son frère se moque d’elle, sous l’œil indifférent de sa mère. Ce matin-là, on lui demande de confectionner une galette au beurre pour sa grand-mère. Pourquoi elle et pas son frère ? Il est décidé que c’est lui qui sortira pour aller porter la galette, la forêt étant bien trop dangereuse pour une fille que le méchant loup pourrait dévorer… Furieuse, le rouge de la colère lui monte aux joues et elle décide de faire face à la situation, bien déterminée à montrer au loup qu’elle n’a même pas peur ! Adaptation pour la scène de l’album de Raphaële Frier, La petite rouge courroux est une relecture joyeuse et féministe du Petit Chaperon rouge qui renverse les rôles pour dire la nécessaire égalité face aux tâches ménagères !
À lire
- Raphaële Frier, La petite rouge courroux, Sarbacane, 2021.
Avec Colombe Boncenne, Pierre Ducrozet, Yves Pagès, Guillaume Poix, Kinga Wyrzykowska
Musique et arrangements : Maëva Le Berre
Mise en scène : Benjamin Guillard
Chaque année ou presque depuis sa création, Oh les beaux jours ! est à l’origine d’un ovni artistique qui marque le festival, à la croisée du spectacle et de la performance. On y retrouve sur scène des auteurs à qui il est demandé de faire un pas de côté, de prendre des risques pour le plus grand bonheur d’un public qui connaît désormais l’exercice : des textes écrits en amont et deux jours de répétitions sur la scène de La Criée pour une représentation unique et sans filet.
Après une comédie musicale restée dans les mémoires l’an dernier, le festival a décidé de faire monter sur scène cinq écrivains et une violoncelliste pour une création joyeuse qui prend cette fois pour point de départ… le sacro-saint repas de famille ! Drôle ou tendu, gourmand ou frugal, propice aux révélations fracassantes, aux règlements de compte et à la dissipation des secrets de famille, aux éclats de rire ou de voix, le repas familial est un puissant vecteur dramaturgique.
Personne n’a oublié le Festen de Thomas Vinterberg au cinéma, ni la famille dysfonctionnelle du duo Bacri/Jaoui dans Un air de famille ou celle, cruelle et grotesque, du Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard… Nul doute que l’imagination foisonnante de nos écrivains saura s’emparer de ce motif familial universel avec malice et audace !