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Kometa Comedy Club I Écrire pour résister

Pierre Ducrozet, Karim Kattan, Delphine Minoui et Blandine Rinkel
Musique de Maison Pierō
Soirée animée par Léna Mauger (Kometa) et Charline Vanhoenacker

Éclairer par le rire les grands bouleversements de notre époque ? Tel est le pari joyeusement risqué de cette soirée où écrivains, humoristes, photographes et musicien tenteront de prendre de la distance face à l’absurde, et de transformer la colère et le désespoir en énergie créatrice.

Depuis 2023, la revue Kometa raconte le monde « là où il bascule », mêlant journalisme littéraire, récits photographiques et explorations sensibles des fractures géopolitiques, sociales et culturelles. De Washington à Kyiv, de Damas à Pékin, de Gaza à Pyongyang, l’actualité internationale est à pleurer, mais l’humour politique demeure un oxygène de la démocratie. Heureusement il reste aux humains le talent de tourner le pouvoir en dérision… et aux écrivains la langue pour penser l’impensable, ouvrir des brèches dans la morosité ambiante et réinventer notre rapport au réel.

Sur scène, Pierre Ducrozet, Karim Kattan, Delphine Minoui et Blandine Rinkel troqueront leurs stylos contre un micro de stand-up, portés par l’énergie et l’audace de Charline Vanhoenacker, et l’électro-pop raffinée de Maison Pierō.
La puissance des mots pour faire jaillir l’étincelle de la résistance là où on ne l’attend pas : dans l’ironie mordante, la poésie absurde, la satire joyeuse ou la parodie débridée.
Bienvenue au Kometa Comedy Club : ici la littérature devient une aire de jeu, le roman une farce, la scène un laboratoire d’insolence – pour mieux tenir debout, ensemble, face au chaos !

En partenariat avec la revue Kometa.


Une soirée suivie d’un DJ Set animé par les écrivains du festival !
À partir de 23h, les écrivains montent le son !

Avec, aux platines, Arnaud Cathrine, Pierre Ducrozet et… des invités surprises
pour terminer ensemble et en dansant cette belle journée !

Coyote

Sylvain Prudhomme, Fabien Bergès et et Seb Martel.

Partir. Tendre le pouce. S’en remettre aux hasards de la route.
Deux mille cinq cents kilomètres de bitume et de poussière. Sylvain Prudhomme les a avalés en autostop, de la Californie au golfe du Mexique, en longeant cette frontière américaine à la fois fantasmée et redoutée – celle qu’on commente sans la connaître, avec en toile de fond les discours de campagne de Trump.
De ce périple est né Coyote, un livre de rencontres saisies à vif, un carnet à la main : ouvrier, camionneur, trafiquant, artiste, passagers clandestins de l’Amérique… Autant de voix captées depuis l’habitacle d’un pick-up ou au comptoir d’une station-service, que l’auteur de Par les routes restitue avec l’élégance sensible qu’on lui connaît.

Un road trip qu’il réinvente sur scène, porté par sa lecture vibrante, avec la voix complice du comédien Fabien Bergès et les riffs incandescents de Seb Martel qui tracent un paysage sous tension. Une plongée brute et poétique dans l’Amérique des marges, à la lisière du carnet de voyage, du poème et du documentaire – pour dire, encore, ce qu’il reste d’humanité sur les lignes de faille.


À lire

  • Sylvain Prudhomme, Coyote, Les Éditions de Minuit, 2024 (Prix Nicolas Bouvier 2025).

À écouter

  • Seb Martel, Saturn 63, InFiné, 2022.

 

J’ai beaucoup d’amis et chacun est le meilleur

François Morel, Valentin Morel, Daniel Pennac et Antoine Sahler

C’est par le cinéma qu’ils se sont rencontrés il y a presque trente ans sur le film Messieurs les enfants – l’un y était acteur, l’autre scénariste – , mais leur amitié, elle, n’a rien d’une fiction !
François Morel et Daniel Pennac portent haut les couleurs de ce sentiment qui traverse les âges, à tel point que François les a consignées dans un Dictionnaire amoureux de l’amitié, écrit avec son fils Valentin, et qu’elles irriguent aussi l’œuvre de Daniel, notamment dans son dernier roman, Mon assassin.

Les voilà donc tous trois réunis sur scène, entourés du pianiste et compositeur Antoine Sahler, pour une lecture où l’amitié se décline en littérature, en souvenirs et en musique. Ensemble, ils convoquent les auteurs qui leur sont chers – Montaigne, J.-B. Pontalis, Fred Uhlman… – les vivants et les morts, les copains de la vraie vie et ceux rencontrés dans les livres et les films. Car, écrivent les Morel, « quand tout se confond, se brouille, se corrompt, quand le monde est à feu et à sang, quand la planète brûle, l’enfance s’éloigne, la maladie guette, heureusement il reste un sentiment qui rassure, console, soulage, un amer sur l’océan terrifiant de la confusion, du renoncement, du découragement, et ce sentiment s’appelle l’amitié. »

Et comme une véritable amitié ne résiste pas longtemps à l’envie de chanter ensemble – même quand on n’est pas tout à fait accordés ! –, Antoine Sahler accompagnera les trois complices, distillant au piano cette touche de fantaisie et de tendresse qui fait toute la saveur des retrouvailles.


À lire

  • François et Valentin Morel, Dictionnaire amoureux de l’amitié, Plon, 2024.
  • Daniel Pennac, Mon assassin, Gallimard, 2024.

Blues. La bibliothèque idéale de Barbara Hendricks et Christiane Taubira

Barbara Hendricks et Christiane Taubira
accompagnées à la guitare par Ulf Englund
Lecture musicale suivie d’une rencontre animée par Nicolas Lafitte

Oh les beaux jours ! est particulièrement heureux de réunir sur scène deux personnalités d’exception, unies par une profonde amitié et des valeurs humanistes partagées.
Barbara Hendricks est mondialement célèbre pour sa voix unique, qui enchante depuis plus de cinquante ans les plus grandes scènes lyriques. Mais cette immense artiste est aussi une femme engagée, qui n’hésite pas à mêler poésie, musique et convictions dans ses concerts. Enfant de la ségrégation raciale aux États-Unis, elle n’a rien oublié de l’amour transmis par sa famille ni des sacrifices endurés. Elle garde aussi en mémoire les enseignements précieux de ses professeurs, qu’elle dit porteurs d’une richesse qu’elle se sent tenue de transmettre. Ambassadrice honoraire à vie du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, elle incarne une voix puissante pour la dignité, la justice et la paix.

Face à elle, ou plutôt à ses côtés : Christiane Taubira. Première femme noire nommée ministre d’État en France, elle est aussi une figure littéraire incontournable. Elle dit volontiers que la littérature la construit, la console et l’inquiète tout à la fois. Autrice de nombreux ouvrages, mélomane affirmée, elle glisse dans ses écrits des paroles de chansons comme des éclats d’émotion.
Amies de longue date, les deux femmes aiment à rappeler ce qui les relie. «Christiane, c’est ma sœur. On aime la vie, on aime les gens. On a espoir dans l’humanité, mais il faut lutter, être activiste à chaque instant. Sans oublier de faire la fête !» «Barbara porte sur ses épaules toutes les peines du monde, toutes les injustices, toutes les anomalies de nos sociétés. Femme noire, pauvre… quel fabuleux capital ! Tous ces défis à relever !»

Sur la grande scène de La Criée, accompagnées à la guitare par Ulf Englund, elles s’attèleront ensemble à un autre défi : s’adresser à la jeunesse, lors d’une soirée conçue comme un manifeste d’espoir. Une parole vivante pour énoncer – et rappeler – les valeurs qui devraient, selon elles, gouverner le monde.


À lire

  • Conversation avec Christiane Taubira, avec Eric Fottorino et François Vey, Autrement, 2025.

À écouter

  • Barbara Hendricks & her Blues Band, The Road to Freedom, Arte Verum, 2018.

Mémoires sauvées de l’eau

Nina Leger et Marina Chiche

Nina Leger sonde les mémoires fragiles – celles des paysages dévastés par l’orpaillage, des rivières asséchées et des récits qu’on a voulu effacer. Son dernier livre est un roman choral, où l’eau sert de fil rouge pour explorer les non-dits de la ruée vers l’or et les vies englouties par la violence. Passé et présent s’entrelacent pour donner vie à une myriade de personnages confrontés aux héritages familiaux et à la mémoire de leurs ancêtres.

En 1848, un homme trouve de l’or dans la Feather River, en Californie du Nord, et déclenche une ruée sans précédent. Une ville naît, baptisée Oroville.
En 2020, au même endroit, Thea, une géologue venue à Oroville pour travailler en aval d’un gigantesque barrage est contrainte de fuir devant l’avancée des mégafeux…

Pour faire contrepoint aux silences de l’histoire, Marina Chiche mêle son violon aux voix d’un monde qui s’est construit en détruisant, épousant les tensions et les symboles d’un roman à la fois politique et poétique.
Littérature et musique unissent ici leurs pouvoirs d’évocation pour faire jaillir sur scène le chant ancien de la rivière, livrant un contre-récit du mythe américain.

En partenariat avec l’association des Alumnis de la Villa Albertine.


À lire

  • Nina Leger, Mémoires sauvées de l’eau, Gallimard, 2024.
  • Marina Chiche, Musiciennes de légende, Éditions First, 2021.

À écouter

  • Marina Chiche, Post Scriptum, avec Aurélien Pontier (piano), Éditions Standard, 2020.

 

La Nuit Mylène. Tout est chaos ?

Emmanuelle Bayamack-Tam, Arnaud Cathrine, Grégory Le Floch, Raphaël Neal, Anouk Schavelzon et Sergueï Shikalov
Mise en scène Emmanuel Noblet

Depuis sa création, Oh les beaux jours ! convie des écrivains à inventer collectivement un ovni artistique qui ne se joue qu’une seule fois, à la croisée du spectacle et de la performance. Après le football (Le match des matches), l’amour au cinéma (L’amour 24 fois par seconde), une exploration inattendue des pratiques alimentaires (Dans le ventre des frigos), une Comédie musicale durant laquelle les auteurs chantaient sous la douche et un Repas de famille mémorable, le festival s’attaque cette fois à une icône de la scène musicale française, la chanteuse Mylène Farmer ! Célèbre pour ses clips ultra-créatifs, ses concerts spectaculaires et son goût prononcé pour le mystère, elle l’est aussi pour ses textes cryptiques où se mêlent doubles sens, allitérations et références littéraires.

Carte blanche est offerte à cinq écrivains et à un photographe, dont on sait pour certains qu’ils entretiennent avec la chanteuse un lien passionnel – parfois à la limite du déraisonnable –, tandis que d’autres ont accepté de se pencher sur un phénomène qui leur échappe…

Que se cache-t-il derrière cette fascination ? De quoi est-elle l’expression ? Comment se construit le statut d’une icône ? et celui du fan ? Mais quelqu’un sur Terre sait-il vraiment qui est Mylène Farmer ? Autant de questions qui inspireront les interventions d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Arnaud Cathrine, Grégory Le Floch, Raphaël Neal, Anouk Schavelzon et Sergueï Shikalov, à partir de textes écrits pour l’occasion, répétés deux jours durant sur le plateau de La Criée et mis en scène par Emmanuel Noblet.

Pour ouvrir le festival, un spectacle littéraire unique en son genre, imaginé pour un public désormais familier de ce joyeux exercice.


À lire

  • Emmanuelle Bayamack-Tam, La Treizième Heure, P.O.L, 2022.
  • Arnaud Cathrine, Roman de plages, Flammarion, 2025.
  • Grégory Le Floch, Gloria, Gloria, Christian Bourgois Éditeur, 2023.
  • Raphaël Neal, Hollywood Nightmares, texte d’Alice Zeniter, Le Bec en l’air, 2024.
  • Anouk Schavelzon, Le Bleu n’abîme pas, Seuil, 2024.
  • Sergueï Shikalov, Espèces dangereuses, Seuil, 2024.

Archipels

Hélène Gaudy et Xavier Mussat
Avec la participation en images de Jean-Claude Gaudy

« Aux confins de la Louisiane, une île porte le prénom de mon père. Chaque jour elle s’enfonce un peu plus sous les eaux. J’ai appris, en même temps que son existence, qu’elle s’apprêtait à disparaître. »

Dans Archipels, Hélène Gaudy part sur les traces de son père, artiste engagé et secret, qui prétend n’avoir jamais eu de mémoire. Son enquête débute dans l’atelier paternel, un espace saturé de livres, de carnets, de bibelots et de curiosités glanées au fil du temps : autant de fragments d’une vie, de paysages aimés, de souvenirs tus. À mesure qu’elle explore ce territoire, elle transforme cette accumulation en un archipel littéraire, une cartographie intime où chaque objet devient une île, chaque silence un passage vers l’inconnu.

Peu à peu, la fille et le père voient leurs écritures se répondre, leurs souvenirs se mêler, ravivant les rêves, les hantises et les blessures d’une époque traversée par la guerre, l’exil, les recommencements. Derrière l’accumulateur compulsif, l’homme enfant et le poète, se dessine la figure d’un père que l’autrice croyait connaître, mais qui ne cesse de se dérober et de se révéler à travers les traces qu’il laisse.

Accompagnée en musique par Xavier Mussat et par les images qui ont nourri son écriture, Hélène Gaudy propose sur scène une lecture habitée de ce texte lumineux,


À lire

  • Hélène Gaudy, Archipels, Éditions de L’Olivier, 2024.

Retrouvez Hélène Gaudy en dialogue avec ses lecteurs mercredi 28 mai à 18h, à l’Alcazar.

 

 

 

Briser le silence des archives

Xavier Bouvet et Bibiana Candia

Rencontre animée par Élodie Karaki et traduite de l’espagnol par  Georges Tyras

Dans Azucre, son premier roman, l’écrivaine galicienne Bibiana Candia fait renaître une page délibérément arrachée de l’histoire espagnole. Elle raconte le destin de Bigorne, José et Oreste, trois jeunes Galiciens sans le sou, qui s’embarquent pour Cuba en 1853 dans l’espoir de fuir la misère en travaillant dans les plantations de canne à sucre. Appâtés par la promesse d’une vie meilleure, ils seront en réalité réduits en esclavage pour le compte du négrier Urbano Feyjoó-Sotomayor, comme 1700 autres de leurs congénères.
Bibiana Candia restitue sous la forme d’un roman d’aventures cette tragédie qui, jugée humiliante et contredisant la légende dorée de la conquête espagnole des Amériques, a été effacée de la mémoire nationale.

Xavier Bouvet s’est plongé quant à lui dans les archives pour écrire Le Bateau blanc, là aussi un premier roman qui raconte l’histoire méconnue de l’éphémère – et téméraire – gouvernement estonien de 1944. Le 18 septembre 1944, les troupes d’occupation allemandes fuient l’Estonie alors que les troupes soviétiques s’apprêtent à l’envahir. L’avocat Otto Tief, le dernier Premier ministre d’Estonie Jüri Uluots et une poignée de partisans n’ont alors que quelques jours pour restaurer la République avant qu’un navire envoyé par la résistance en exil ne les évacue.
Dans ce roman palpitant, Xavier Bouvet restitue l’esprit de résistance de quelques hommes face à la victoire inéluctable du totalitarisme, alors même que les États baltes, témoins impuissants de l’invasion russe de l’Ukraine, craignent à nouveau pour leur indépendance.

Comment la littérature s’empare-t-elle de l’Histoire – la grande, celle qui figure dans les livres – et comment nous la narre-t-elle à travers ses fracas et ses promesses ? Rencontre avec deux auteurs qui ont su mettre au jour des épisodes de l’Histoire passés sous silence.


À lire

  • Xavier Bouvet, Le Bateau blanc, Le Bruit du monde, 2024.
  • Bibiana Candia, Un homme sans titre, traduit de l’espagnol par Claude Bleton et Émilie Fernandez, Les éditions du Typhon, 2024.

Drôles de têtes

Lisa Laubreaux

Est-ce que je viens de la planète Terre ? Suis-je content ou en colère ? Ai-je une barbe, une moustache ou des dents en or ?

Dans cet atelier de création de personnages, les enfants sont invités à imaginer des histoires et à fabriquer un masque à partir d’une banque de formes proposée par l’illustratrice Lisa Laubreaux.

Des nouvelles des collégiens

Thibault Bérard, Didier Castino, Alexandre Labruffe, Emmanuelle Rey et Sylvie Tanette

Rencontre et remise du prix animées par Chloë Cambreling

Pour la 6e saison de ce concours qui stimule les imaginations des collégiens, cinq écrivains ont chacun accompagné une classe dans l’écriture d’une nouvelle. Avec une contrainte littéraire : intégrer le nombre « 13 » dans leur nouvelle. Treize comme l’âge des adolescents, le présage d’un malheur, le pourcentage restant d’une batterie de téléphone, le nombre d’articles d’une liste de courses ou l’adresse d’une maison qui n’existe pas…

Reflétant les aspirations et les préoccupations de leurs jeunes auteurs, ces nouvelles nous plongent dans des intrigues à suspens et des ambiances qui font frissonner !
Les cinq textes ont ensuite été soumis au vote avisé de 2500 collégiens des Bouches-du-Rhône, qui en ont débattu passionnément. Le palmarès sera dévoilé en direct dans la grande salle de La Criée, en présence des écrivains en herbe, qui se verront remettre le recueil imprimé des cinq nouvelles.


Projet mené en collaboration avec l’Académie d’Aix-Marseille, avec le soutien de la Drac Paca, du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la Fondation La Poste.


À lire

  • Des nouvelles des collégiens, saison 6, Oh les beaux jours !, 2024.
    Publication en accès libre sur ohlesbeauxjours.fr