La petite bibliothèque de François Beaune

Quelle œuvre vous évoque la mer ?

La Supplique pour être enterré à la plage de Sète, une grande chanson de Brassens sur la Méditerranée.

Pauvres rois, pharaons ! Pauvre Napoléon !
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon !
Pauvres cendres de conséquence !
Vous envierez un peu l’éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances.

Quel est l’auteur dont vous avez lu le plus de livres ?

Dostoïevski

Quel livre n’est pas assez connu selon vous ?

La Foire aux serpents de Harry Crews, mais c’est un classique !

Y a-t-il une phrase qui vous accompagne, que vous connaissez par cœur ?

Une phrase d’Apollinaire m’a occupée toute l’année dernière et continue de m’interroger.
Perdre
Mais perdre vraiment
Pour laisser place à la trouvaille
Je pense qu’il faut aller au bout d’une perte pour trouver quelque chose. Ça peut être tout simplement un peu de poésie. Je pense qu’il faut apprendre à perdre beaucoup, surtout dans un monde où on passe notre temps à nous faire croire que c’est dans la réussite qu’on existe

Quel sujet n’est pas assez traité dans les romans ?
Je pense que, comme pour le cinéma, un des problèmes de la littérature, qui est largement un art de droite, est qu’il n’y a pas assez d’œuvres qui mettent en avant le collectif. Comme ce qu’a fait Kurosawa avec les Sept samouraïs ou Les Commitments ou La Graine et le mulet. Cette idée d’un collectif, de gens qui prennent leur destin en main et qui sont héroïques collectivement. Malheureusement, et moi le premier -je fais mon autocritique-, on a souvent des romans sur l’individu. Mais c’est une chose sur laquelle je vais essayer de travailler !

Quel auteur inviteriez-vous à Oh les beaux jours ! ?

Richard Morgiève, un auteur qui a vraiment un style et une manière peut être un peu sombre de voir le monde mais qui raconte des choses importantes.

Ignatius J. Reilly dans La Conjuration des imbéciles.