Arthur Dreyfus et Philippe Beau
Arthur Dreyfus nous avait envoûtés en 2021 par une lecture musicale de son Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui qui était, derrière la chronique foisonnante des heurs et malheurs de sa vie intime, un brillant essai sur la différence. Il poursuit sa réflexion sur la monstruosité dans son dernier roman, La Troisième main, l’un des plus enthousiasmants de la dernière rentrée littéraire (bientôt adapté au cinéma par Michel Hazanavicius), épopée chaotique d’un adolescent difforme, dont il nous propose une lecture, accompagné par le prestidigitateur et ombromane Philippe Beau.
En 1915, Paul, frisant de trop près la ligne de front, est atrocement blessé au ventre par l’explosion d’un obus. Il se réveille dans le laboratoire d’un savant fou qui lui a greffé à l’emplacement de sa blessure une troisième main. Mais ce nouveau membre, qui appartenait à Hans, un jeune soldat allemand mort au combat, n’entend pas obéir docilement à son nouveau propriétaire. Dotée d’une volonté propre, mue par d’imprévisibles désirs, cette excroissance tyrannique entraîne notre héros dans une avalanche d’aventures, le rendant complice de ses vices.
Arthur Dreyfus reconstitue la trame de son roman picaresque en lisant sur scène quelques extraits choisis, illustrés par les sublimes ombres chinoises de Philippe Beau dont le parcours, acclamé dans le monde entier, l’a conduit de la scène du Crazy Horse Saloon à la piste du Cirque du Soleil. Artiste complet, Arthur Dreyfus ressuscite un cabaret de la Belle Époque, chantant et s’accompagnant au piano, tirant un lapin de son chapeau et, bien sûr, une troisième main de son nombril…
À lire
- Arthur Dreyfus, La Trosième main, P.O.L, 2023 (prix Transfuge du roman français 2023 ; prix Wepler-Fondation la Poste mention spéciale 2023 ; prix Castel 2023 ; prix Millepages 2023).
Cette lecture magique et musicale a été créée à la Maison de la poésie dans le cadre du festival Paris en toutes lettres.