Avec Patrick Boucheron.
Entretien animé par Arno Bertina.
Avec l’Histoire mondiale de la France, qu’il a dirigée avec succès, ses cours au Collège de France, ses émissions pour Arte et pour France Culture, Patrick Boucheron a acquis une notoriété à laquelle peu d’historiens peuvent prétendre aujourd’hui. C’est donc avec excitation qu’on l’entendra évoquer son dernier essai, La Trace et l’Aura, où il revient à son champ d’études privilégié : le Moyen Âge. Avec une passion érudite, il y fait le récit de la vie – ou plutôt des vies posthumes – d’Ambroise, élu évêque de Milan en 377, à cette époque de l’Antiquité tardive où la ville est l’une des capitales de l’Empire romain. En interrogeant le temps long de l’histoire, il nous révèle sur douze siècles les multiples directions que peut prendre un récit qui cherche à se renouveler, entre manipulation du souvenir et mémoire chahutée.
Pour comprendre sa tentative de « rendre l’épaisseur des temps par quelques expériences narratives », Oh les beaux jours ! a demandé à l’écrivain Arno Bertina d’interroger Patrick Boucheron. Ensemble, ils évoqueront les manières dont se fabriquent les identités collectives mais aussi les frontières poreuses entre histoire et littérature.
À lire
- Patrick Boucheron, La Trace et l’Aura. Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle), coll. « L’Univers historique », Seuil, 2019.
- Arno Bertina, Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017.