À qui appartiennent les histoires ?

Tout dire, tout écrire ?
Rencontre
samedi 25 mai, 16h
1 heure
Entrée libre sans réservation
Entrée libre

Partager

Marielle Hubert et Virginie Linhart

Rencontre animée par Salomé Kiner.

Philip Roth était formel : « Quand un écrivain naît dans une famille, c’en est fini de cette famille. » Car l’écriture de soi se nourrit aussi des autres. Alors, à qui appartiennent les histoires ? À l’écrivain ou à son entourage ? Virginie Linhart et Marielle Hubert ont fait de leur mère le personnage central de leur dernier livre, non sans mal.

Marielle Hubert a écrit Il ne faut rien dire « pour faire mourir sa mère », Sylvette, qui survit depuis des années à un cancer métastasé qui aurait dû l’emporter en quelques mois. Sa résilience trouve son origine dans un traumatisme d’enfance qui lui a imposé de survivre à toute force. Elle traite son passé et sa mort annoncée avec le même déni, les éloignant l’un et l’autre. Pour l’aider à partir, Marielle Hubert libère la parole de celle qui lui a donné la vie en racontant à sa place ses blessures, en fabriquant des personnages à partir de l’histoire de sa mère.

Virginie Linhart est la fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement maoïste en France, et de la biophysicienne Nicole Colas-Linhart. L’écrivaine, par ailleurs documentariste, a raconté en 2020 les errements de son éducation soixante-huitarde et leurs conséquences sur sa propre maternité dans son roman précédent, L’Effet maternel. Cités dans le livre, sa mère et son ex-compagnon lui ont alors intenté un procès pour atteinte à la vie privée en demandant la suppression de 68 pages du manuscrit. Dans Une sale affaire, Virginie Linhart fait avec lucidité la chronique du procès qu’elle a gagné et analyse les effets que produit l’autobiographie sur l’entourage des écrivains.

Un écrivain peut-il tout dire, tout raconter ?
Deux récits qui posent des questions importantes sur l’intimité, l’usage – et ses limites – du matériau autobiographique en littérature, par deux écrivaines qui n’ont pas peur de plonger dans les dits et les non-dits familiaux.


À lire

  • Marielle Hubert, Il ne faut rien dire, P.O.L, 2024.
  • Virginie Linhart, Une sale affaire, Flammarion, 2024 ; L’Effet maternel, Flammarion, 2020.

Abonnez-vous à notre newsletter !

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.