Avec Enki Bilal.
Entretien animé par Tewfik Hakem (France Culture).
Bien plus qu’un auteur de bandes dessinées, Enki Bilal est un artiste visionnaire. À travers ses récits qui mêlent science-fiction, philosophie et poésie, cet enfant de toutes les guerres d’Europe nous transporte dans des univers post-apocalyptiques qui ne sont pas sans rappeler les failles du présent. En témoigne sa dernière série, Bug, dans laquelle il imagine un futur proche en plein désarroi face à la soudaine disparition du monde numérique, ce qui lui fait dire que « la science-fiction n’existe plus »…
Depuis ses premières collaborations avec le scénariste Pierre Christin, à la fin des années 1970, en passant par Partie de chasse ou la mythique Trilogie Nikopol, jusqu’à son grand retour récent avec Bug, Enki Bilal a conquis plusieurs générations. Artiste polymorphe, il est à la fois dessinateur, peintre, scénariste, mais également réalisateur de longs métrages et de clips. Il a travaillé pour l’opéra, le théâtre, le cinéma et la danse en réalisant costumes, décors ou affiches (notamment avec Alain Resnais et Angelin Preljocaj). Pour ses propres récits ou pour les autres, Enki Bilal dessine partout la beauté qui illumine les mondes obscurs. Humains ou hybrides, bourreaux ou victimes, on n’oublie jamais ses personnages.
Passé et futur, crayons et pinceaux, cauchemars d’enfant et rêves d’adulte… Enki Bilal nous raconte ses « beaux jours » sur la scène de la Criée. Lors de ce grand entretien, il dialoguera avec un chercheur spécialisé en biorobotique, Julien Serres, évoquera son lien avec le cinéma (il est cette année membre du jury du festival de Cannes), nous présentera ses livres de chevet… Sans oublier d’autres surprises que ce poète visionnaire a peut-être déjà dessinées dans ses albums, lui qui avait prévu la fin du bloc communiste, évoqué l’intégrisme religieux, ou encore l’avènement du transhumanisme bien avant qu’ils n’adviennent !
À lire :
- Bug, tome 1, Casterman, 2018.
- Bug, tome 2, Casterman, 2019.
- Ciels d’orage, conversations avec Christophe Ono-dit-Biot, Flammarion, 2011.