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Les beaux jours de Dany Laferrière

Grand entretien animé par Michel Schneider (Le Point)

Il est le plus haïtien des Canadiens et le plus québécois des Académiciens français ! Dany Laferrière relève le défi du grand entretien et l’on peut s’attendre à ce qu’on ne s’ennuie pas au cours de cette soirée… Car ce spécialiste mondial de la sieste, qui n’aime rien tant que lire ses auteurs favoris confortablement installé dans sa baignoire et enseigner « l’art de regarder ailleurs », sait capter comme personne le monde tel qu’il va. Son éclectisme est sans limite, sa curiosité aussi : « Pour devenir écrivain, dit-il, le caractère est plus important que le talent ».

Né en 1953 à Haïti, Dany Laferrière quitte son pays natal pour l’Amérique du Nord en raison de la situation politique. En 1985, il publie Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer, qui le révèle au public. Ce livre, comme d’autres (Le Goût des jeunes filles, Vers le sud…), sera adapté au cinéma. Les neuf romans qui vont suivre forment ce que Dany Laferrière appelle « une autobiographie américaine ». En 2009, il obtient le prix Médicis pour L’Énigme du retour où il raconte sa relation à Haïti après trente ans d’exil. Il vient de faire paraître un incroyable roman dessiné dont il signe les illustrations et calligraphie les textes, Autoportrait de Paris avec chat. Son narrateur (qui lui ressemble) y déambule dans Paris, une ville de littérature devenue espace de fiction où Borges converse avec Montaigne et Villon rappe avec Doc Gynéco…

Accompagné par son éditrice, Laure Leroy, celui qui écrivait en 2015 dans son discours de réception à l’Académie française « C’est un étrange animal que celui qui vit hors de sa terre natale. Sa condition d’exilé lui permet d’ourdir une littérature qui n’est ni tout à fait de là-bas, ni tout à fait d’ici, et c’est là tout son intérêt » pourrait bien ce soir nous offrir une grande leçon de vie et de littérature.


À lire : Dany Laferrière, Autoportrait de Paris avec Chat, Grasset, 2018.
À voir : Laurent Cantet, Vers le sud (adaptation des nouvelles de Dany Laferrière), 2005.


À voir la vidéo du grand entretien :


À écouter sur France culture, partenaire d’Oh les beaux jours !

Les beaux jours de Philippe Claudel

Entretien animé par Jean-Claude Raspiengeas

Que peut la littérature face à l’indifférence ? Que nous enseigne-t-elle sur la nature humaine ? Avec son dernier livre, L’Archipel du chien, Philippe Claudel signe un conte noir et cruel, à la fois roman à suspense et parabole sur la tragédie des migrants : dans une île de Méditerranée, alors que des corps s’échouent sur le rivage, les habitants préfèrent cacher les cadavres et faire comme si de rien était, afin de ne pas bouleverser la tranquillité des lieux… « Ce qui est terrible dans ce monde-là, c’est que tout le monde a ses raisons », dit Claudel, citant Renoir dans La Règle du jeu, pour essayer de comprendre d’où vient le côté obscur qui sommeille en chacun d’entre nous…

Écrivain, membre de l’Académie Goncourt, auteur pour le théâtre, cinéaste (il a réalisé trois films), enseignant, cet ancien punk multiplie les succès littéraires depuis près de 20 ans et la parution de Meuse l’oubli (Balland,1999). Suivront notamment Les Âmes grises (prix Renaudot 2003), ou Le Rapport de Brodeck (prix Goncourt des lycéens 2007). Une œuvre dense et profondément originale dans la littérature française d’aujourd’hui, dans laquelle l’écrivain lorrain s’interroge sur notre propension à faire le mal et notre capacité à repousser les frontières.

Lors de ce grand entretien mêlant interview, lectures et extraits de films, Philippe Claudel évoque son parcours d’écrivain et ses choix de cinéaste, sa pratique des différentes formes d’écriture… Ici, à Marseille, sur les bords de la Méditerranée, il sera aussi question de ses engagements, des ateliers qu’il a longtemps menés dans les prisons, de la crise des migrants et de notre indifférence généralisée à l’égard de ceux qui viennent s’échouer sur nos côtes. Une réalité que nous préférons souvent ignorer, un peu comme les personnages de L’Archipel du chien, et que vient nous rappeler ce grand écrivain, passé maître dans l’art d’explorer le « mystère humain ».

En coproduction avec l’Alcazar.


À lire :

  • Philippe Claudel, L’Archipel du chien, Stock, 2018.

À voir :

  • Philippe Claudel, Une enfance, Les Films du Losange, 2015.

À voir : la vidéo du grand entretien

Les beaux jours de Pierre Lemaitre

Grand entretien animé par Olivia Gesbert

En quelques années Pierre Lemaitre est devenu l’un des écrivains français les plus célèbres grâce au succès retentissant d’Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013), suivi en janvier dernier de Couleurs de l’incendie. Il y renoue avec le romanesque dans la lignée d’un Alexandre Dumas, convoquant l’histoire de la Grande Guerre et ses non-dits, les dérives du politique et les tentations fascistes des intellectuels des années 1930, tout en tissant des liens subtils avec le contemporain.

Bien avant cette saga picaresque traduite dans une trentaine de langues, il s’était imposé comme un grand écrivain de polars et de romans noirs. Il a déjà plus de 50 ans lorsqu’il se fait connaître avec Travail soigné, qui reçoit le prix du Premier roman au festival de Cognac. Suivront Robe de marié (2009), Cadres noirs (2010), Alex (2011), Sacrifices (2012), Rosy & John (2013)… Rien ne semble désormais arrêter cet auteur prolifique qui est aussi un scénariste talentueux : son adaptation pour le cinéma, avec Albert Dupontel, d’Au revoir là-haut, leur a valu un César et 2 millions de spectateurs, et il vient d’adapter son thriller Trois jours et une vie dans lequel Charles Berling jouera le rôle principal.

Avant de se tourner vers l’écriture à temps plein, il enseignait aux adultes, et notamment aux bibliothécaires, la littérature française, américaine et la culture générale. De cette période il garde le goût de la transmission et nul doute que la présentation qu’il fera de ses livres de chevet aura de l’impact sur le public de La Criée ! Lors de ce grand entretien, Pierre Lemaitre évoquera avec l’écrivain et critique Pierre Assouline leurs goûts littéraires communs, de Proust à Simenon. Souvent qualifié d’« auteur populaire », il reviendra sur le sens qu’il accorde à ce statut, parlera évidemment de sa passion pour le roman policier, de son engagement citoyen auprès du Secours populaire, et de bien d’autres choses encore !


À lire :

  • Pierre Lemaitre, Couleurs de l’incendie, Albin Michel, 2018.

À voir :

  • Albert Dupontel, Au revoir là-haut (scénario d’Albert Dupontel et Pierre Lemaitre), 2017.

À voir : la vidéo du grand entretien


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Les beaux jours de Laurent Mauvignier

Grand entretien animé par Vincent Josse

Depuis la publication de Loin d’eux, en 1999, son premier roman qui lui valu d’emblée un succès critique et public, Laurent Mauvignier n’a cessé de surprendre avec des romans qui affirment à la fois un regard neuf et une langue reconnaissable, à tel point que le « style Mauvignier » est devenu une référence de qualité littéraire.

Son univers est celui d’êtres en prise avec le réel, qui essaient de vivre leurs rêves, tentent de surmonter leurs traumatismes et leur incapacité à exprimer leur souffrance. La tragédie du Heysel, la guerre d’Algérie, un tsunami, une disparition, un adolescent déphasé, autant de drames personnels ou collectifs, à l’échelle historique ou familiale, que la langue du roman parvient à faire entendre à travers une écriture toujours en mouvement, qui sert de caisse de résonance aux voix de l’intime, à l’invisible et au non-dit.

Auteur de neuf romans chez Minuit (Dans la foule, Des hommes, Continuer…), qui ont su au fil des ans réunir des lecteurs inconditionnels, Laurent Mauvignier écrit aussi pour le théâtre et le cinéma. On se souvient de son impressionnant Retour à Berratham, qu’Angelin Preljocaj a chorégraphié pour le festival d’Avignon en 2015, et il vient de réaliser un court-métrage.

Interrogé par Vincent Josse, il prêtera son oreille aux interviews, réalisées pour l’occasion, de Denis Podalydès (qui a mis en scène Ce que j’appelle oubli pour la Comédie française) et de la comédienne Isabelle Carré (auteure d’un premier roman qui l’a touché). Il parlera aussi d’écriture, ou plutôt des écritures qu’il convoque au fil de ses expériences de création. Car celui qui a pour habitude de dire qu’il écrit chaque nouveau roman « contre » ou plutôt « en réaction » au précédent, n’a de cesse de se renouveler et de prêter attention à ce qui l’entoure avec une ambition politique et esthétique rare.


À lire :

  • Laurent Mauvignier, Continuer, Les Éditions de Minuit, 2016.
  • Vincent Josse, « L’Atelier de Laurent Mauvignier », in L’Atelier, coll. Histoire de l’art, Flammarion, 2013.

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En coréalisation avec le Mucem.

Les beaux jours de Laurent Gaudé

Entretien animé par Maya Michalon
Lecture par Ariane Ascaride.

D’Alexandre le Grand aux migrants de Lampedusa, de l’Afrique mythique au tremblement de terre d’Haïti, d’Hannibal le Carthaginois au terrorisme islamique, Laurent Gaudé entremêle dans son œuvre les siècles et les continents, les guerres et les catastrophes, pour mieux révéler les convulsions et les possibles de notre temps. Cet écrivain n’a de cesse, au fil de ses récits, de mettre ses idées humanistes à l’épreuve de la fiction et de plonger avec douceur dans l’horreur du réel.

Dramaturge, romancier, nouvelliste, poète, il s’empare de l’écriture sous toutes ses formes afin d’explorer le vaste territoire de l’imaginaire. Prix Goncourt des lycéens et Prix des libraires pour La Mort du roi Tsongor en 2002, prix Goncourt en 2004 pour Le Soleil des Scorta (traduit dans 34 pays), Laurent Gaudé est aujourd’hui l’un des plus grands écrivains français qui figure dans les programmes scolaires et enchaîne les succès en librairie.

Sur la scène de La Criée, avec la générosité qui le caractérise, il convie la comédienne Ariane Ascaride à lire ses textes, et le photographe Gaël Turine à projeter une série d’images réalisées en Haïti au cours d’un voyage commun qui l’a profondément marqué. Il évoquera sa passion pour le théâtre, son goût pour les voyages, mais aussi ses convictions et ses engagements, en premier lieu pour SOS Méditerranée et la question des migrants qu’il avait abordée dans son roman Eldorado, une œuvre visionnaire, écrite il y a plus de dix ans.
Un grand entretien tourné vers l’ailleurs et vers cet Autre que Laurent Gaudé sait si bien décrire en jonglant avec le pouvoir narratif de l’Histoire et la sonorité poétique d’une langue qui lui est propre.


À lire :

  • Laurent Gaudé, Écoutez nos défaites, Actes Sud, 2016.
  • Laurent Gaudé, Gaël Turine, En bas la ville, textes et photographies, Le Bec en l’air, 2017.

À voir : la vidéo du grand entretien