Bertrand Belin

Auteur, Compositeur, Interprète

Après Requin, un premier roman éminemment poétique, Bertrand Belin revient avec un texte bref et de haute densité où l’on retrouve toute l’étrangeté et l’art de l’ellipse de l’artiste-écrivain. Trois marins pêcheurs, du côté de Quiberon, à un moment de l’Histoire qui pourrait être l’Occupation – mais ça n’est pas si sûr… Le patron (« l’autre »), un premier employé, le plus ancien, nommé « le troisième homme » et un jeune, « le plus jeune ». Leurs gestes quotidiens, la pêche, leurs relations tendues à cause de la personnalité violente de « l’autre ». La dernière journée : on croit que l’important c’est ce cormoran qui s’est pris dans les filets, mais non, beaucoup plus important, « l’autre » a tué un soldat de l’armée d’occupation le matin au moment d’embarquer. Le soir il est arrêté et sera exécuté. C’est tout et c’est énorme tant Bertrand Belin sait densifier la moindre phrase, le moindre mot, les charger d’informations cachées, les rendre menaçants. Un récit qui commence ainsi : « Toujours est-il qu’il s’agit bien d’un cormoran ».


À lire :

  • Requin, P.O.L, 2015.
  • Littoral, P.O.L, 2016.
  • Grands carnivores, P.O.L, 2019.

À écouter :

  • « Persona », Wagram, 2019.

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