La petite bibliothèque de Vincent Cuvellier

© Baptiste de Ville d'Avray / Oh les beaux jours !

Durant le festival, nous avons interrogé les autrices et auteurs invités sur une petite bibliothèque idéale. Rencontre avec Vincent Cuvellier qui a publié avec Guillaume Bianco (illustrations) Élisabeth sous les toits, Alexandre sur les flots et Madeleine sous la ville chez Little Urban entre 2020 et 2025.

 

Quelle œuvre vous évoque la mer ?

Ce qui m’évoque la mer, c’est la chanson de Prévert, Rappelle-toi Barbara, Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là, très évocatrice des ports de l’Atlantique. Je suis né à Brest. Dans mon enfance, je voyais la mer industrielle, pas la petite plage ou la mer sauvage. La mer à Brest ressemble à Toulon j’imagine, peut être même à Marseille ou au Havre.

Quelle œuvre vous évoque le soleil et la chaleur ?

Je suis un enfant de la Bretagne et de la pluie, je vis à Bruxelles, le soleil est un peu mon ennemi ! J’aime beaucoup la chanson, alors je pense à Charles Trenet, La Mer, Le Soleil a rendez-vous avec la lune, ou à une chanson de Moustaki qui évoque le soleil et le fait de ne rien faire au soleil.

 

Quel est l’auteur dont vous avez lu le plus de livres ?

Assez curieusement, je lis en ce moment Didier Decoin, un auteur un peu sous-estimé à mon avis. John l’enfer, Abraham de Brooklyn, un livre sur son père aussi, le cinéaste Henri Decoin. C’est un écrivain très singulier, qui invente des trucs que je n’ai jamais vu ailleurs. Ce n’est pas toujours très agréable à lire, il y a des choses un peu dérangeantes dans ses livres, mais c’est assez fascinant.


 

Quel livre êtes-vous le seul à connaître ?

Il y a un livre que je suis en train d’écrire depuis plusieurs années et je ne sais pas s’il sortira un jour, sur Charles VI, le roi fou. C’est le roi avant Jeanne d’Arc, pendant la Guerre de Cent Ans. Un roi psychiatriquement fou, qui a passé tout son règne à hurler, à croire qu’il était fait en cristal et qu’il allait se briser. Il avait des petits moments de rémission. C’est un roi qui me touche énormément, je ne sais pas pourquoi, sans doute parce qu’il réunit le plus grand pouvoir et la plus grande détresse. Ce n’est pas du tout un roman historique ou Les Rois maudits, c’est complètement fantasmé. J’utilise les codes de la littérature jeunesse pour écrire un livre pour adultes, un peu comme le faisait Italo Calvino.

Quel auteur inviteriez-vous à Oh les beaux jours ! ?

Dans ma série de livres sur les années 1920, les orphelins croisent chacun un écrivain qui devient du coup un personnage du livre. J’y ai mis Blaise Cendrars, Pierre Mac Orlan et Joseph Kessel. Des auteurs qui étaient aussi intéressants dans leurs bouquins que dans leur vie.

Quel est votre personnage préféré ?

Je vais un peu tricher, c’est Charles de Gaulle. À force, il est devenu un personnage, une figure, une silhouette graphique. Je le mets dans beaucoup de mes livres, c’est un ami imaginaire…

 

 

30 juin 2025
3 min.

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