Avec Alexandra Schwartzbrod
Entretien animé par Yann Nicol
Quoi de mieux qu’un roman noir pour éclairer nos tragédies contemporaines, que les thrillers haletants d’Alexandra Schwartzbrod pour tenter d’expliquer le conflit israélo-palestinien?
Avec distance et une connaissance précise des lieux, la romancière, critique, essayiste, spécialiste du Moyen-Orient et rédactrice en chef adjointe de Libération nous offre sa vision d’un inextricable conflit géopolitique. Connue pour ses éditos engagés, Alexandra Schwartzbrod déplace ici le curseur dans un futur proche et plutôt inquiétant, où l’État d’Israël se verrait coupé en deux, avec les ultra-orthodoxes d’un côté et des « résistants » de l’autre.
Les Lumières de Tel-Aviv est le dernier opus d’une grande trilogie israélienne unanimement saluée par la presse, composée de Balagan (Prix SNCF du polar, 2003) et de Adieu Jérusalem (Grand Prix de littérature policière, 2010).
Une foule de personnages gravite dans des espaces clos, souvent liés les uns aux autres, amis ou ennemis qui fuient en bus, à pied ou en bateau, et qui souvent franchissent au péril de leur vie murs et checkpoints. Dans cette odyssée qui tient autant du récit d’aventures que du roman politique, Alexandra Schwartzbrod s’interroge au-delà de la « question israélienne » et de «la colonisation, ce cancer d’Israël » : le monde de demain sera-t-il sécessionniste ?
Dystopie prophétique? « C’est une tragédie envisageable à très court terme, un futur possible si on ne change pas de politique ». N’est-il pas déjà trop tard? Les passerelles sont-elles encore possibles, mêmes infimes ? Alexandra Schwartzbrod avoue avoir quelques doutes sans se départir, à l’instar de ses personnages, d’un certain optimisme qu’elle partagera avec nous pendant cet entretien.
À lire :
- Alexandra Schwartzbrod, Balagan ; Adieu Jérusalem ; Les Lumières de Tel-Aviv, Rivages/Noir Poche, 2021.