Colombe Boncenne, Gaspar Claus et Maëva Le Berre
Faux recueil de nouvelles, autoportrait d’un écrivain à l’œuvre ou roman déguisé ? Dans De mes nouvelles, Colombe Boncenne livre un ensemble de textes courts où la narratrice, aux prises avec la trivialité de son quotidien, laisse son esprit divaguer. De sa déposition au commissariat, qui ouvre le recueil, à son brossage de dents qui le clôt, ses pensées se déploient, se répondent, créent des personnages qui à leur tour en invitent d’autres, et tissent des fictions. Par association d’idées, une pensée en engendre une autre et les nouvelles s’enfantent et s’enchâssent comme des poupées russes.
Colombe Boncenne s’intéresse à la genèse de la fiction, remontant le fil de la pensée pour révéler comment l’imaginaire jaillit du réel par le bouillonnement des neurones. Décortiquant les rouages de l’inconscient, passant aux rayons X l’activité cérébrale de son héroïne, elle assemble un puzzle dont chaque pièce s’encastre parfaitement. En cartographiant les pensées de sa narratrice à l’imagination débordante et en contant avec humour les fictions qu’elles engendrent, Colombe Boncenne – que l’on avait vue l’an dernier sur scène au festival lors d’un mémorable Repas de famille – dresse le portrait d’un écrivain au travail et révèle les forces souterraines qui sous-tendent la création littéraire, entre imaginaire et réalité.
Pour accompagner la lecture de ces nouvelles, deux musiciens inclassables, Maëva Le Berre et Gaspar Claus, accordent leurs violoncelles pour interpréter les mouvements féconds de la pensée et l’origine magmatique des histoires.
À lire
- Colombe Boncenne, De mes nouvelles, Zoé, 2024.
À écouter
- Gaspar Klaus, Tancade, InFiné/Les Disques du festival permanent, 2021.
Cette lecture musicale a été créée en mars 2024 dans le cadre du festival Hors Limites, à la médiathèque de Bagnolet.